Posons le débat pour être le plus clair possible au moment
où les députés sont sur le point d’autoriser la PMA (procréation médicalement
assistée) pour toutes – dans le cadre de l’actualisation de loi sur la bioéthique
–, c’est-à-dire la possibilité pour tous les couples hétérosexuels et
homosexuels de faire valoir un droit à l’enfant à l’aide de la science et de la
médecine.
Chez ceux qui s’opposent en l’état à la PMA pour toutes, il
y a deux courants complètement différents.
Il y a d’abord ceux qui s’y opposent idéologiquement, au nom
des valeurs judéo-chrétiennes de la société occidentale et qui voient dans
l’atteinte à la structure de la famille traditionnelle, une attaque contre la
structure même des bases de la communauté, de son lien social et de son vivre-ensemble.
Ce courant est positionné à droite et manifestera le 6
octobre prochain à Paris en prétextant qu’il se mobilise au nom de l’enfant, ce
qui n’est pas vrai.
Ensuite, il y a ceux qui s’y opposent au nom d’un seul
critère apolitique (dans le sens où il ne véhicule pas une idéologie partisane précise),
celui du bienêtre et des droits de l’enfant sans aucun a priori idéologique et
qui sont même prêts à changer d’avis le jour où l’on démontrera que la PMA pour
toutes ne crée pas un environnement familial déséquilibré et néfaste pour
l’enfant.
Ceci, rappelons-le parce que c’est un point essentiel dans
leur combat, n’a pas été fait à l’heure actuelle.
Les spécialistes sérieux et non-embrigadés chez les opposants
ou défenseurs idéologiques de la question sont incapables de répondre dans un
sens ou dans un autre, ce qui demande dès lors que l’on applique ici le fameux
principe de précaution.
Ce courant regroupe des gens venus de droite, de gauche et
du centre qui se disent humanistes et placent l’être humain au cœur de la
société, dont la dignité doit être respectée et dont l’intégrité, en tant que
personne doit être défendue sans compromis et compromissions possibles.
Une fois bien clarifié ce point, je me situe dans ce dernier
courant au nom de l’enfant et parce que celui n’est pas un droit mais un être
humain.
Et tous ceux qui se revendiquent humanistes doivent dire,
qu’en l’état des connaissances, la PMA pour toutes n’est pas acceptable.
Ainsi, aucune étude sérieuse n’a pu conclure aujourd’hui si
un enfant d’un couple homosexuel était susceptible de connaître ou non des
problèmes psychologiques du fait qu’il vivait dans un foyer sans père ou sans
mère.
Et tant qu’il sera impossible de dire qu’aucun enfant ne
peut souffrir de tels problèmes, la précaution doit s’appliquer.
Parce que si elle ne s’applique pas dans ce cas, elle ne
s’applique jamais.
Le jour où il sera prouvé sans conteste qu’il n’y a aucun
danger pour l’enfant, alors on pourra autoriser la PMA pour toutes.
Parce que l’enjeu est trop important pour « faire
plaisir » à des adultes et pour accéder à leur « désir
d’enfant » tout en revendiquant un « droit à l’enfant ».
L’enjeu c’est celui d’un enfant et de son futur d’adulte.
Oui, je le redis et le redirai encore à chaque fois que
j’estimerai qu’il est en danger, l’enfant ne peut pas être un droit et ne
pourra jamais l’être parce qu’il est un être humain.
Alexandre Vatimbella
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