samedi 27 octobre 2018

Arrêtons de fustiger les valeurs humanistes, combattons leurs déviances

Il est bon ton d’attaquer la liberté, l’égalité et l’individualisme en tant qu’ils produiraient des dérèglements grave qui menaceraient le vivre ensemble.
De son côté, la solidarité ne serait qu’un moyen pour tous les ratés de la société de vivre à ses crochets.
Quant à la tolérance, elle ne serait qu’une notion permettant à toutes les minorités de phagocyter la démocratie à leurs désidératas.
Le consensus, lui, serait ce qui permet à une classe politique de faire des accords politiciens sur le dos des électeurs.
Même le respect est paré d’une volonté de contrôle social (et l’on voit nombre de populistes affirmer que l’insulte et les attaques personnelles sont justifiées dans le débat politique).
Et ce ne sont pas seulement les populistes et les extrémistes qui s’en donnent à cœur joie en la matière.
Beaucoup de gens de droite, de gauche et du centre font de même.
Mais tous se trompent – ou font semblant de le faire – en montrant du doigt des valeurs alors que ce sont leurs déviances qui causent les maux.
Ce n’est pas la liberté qui est rapace mais la licence que réclame de plus en plus un moi surdimensionné qui n’a plus de repères et de limites.
Ce n’est pas l’égalité qui est totalitaire mais l’égalitarisme qui empêche l’individualité de chacun, les différences ontologiques et les capacités de s’exprimer pleinement.
Ce n’est pas l’individualisme qui est mortifère mais l’autonomie atomiste qui permet à un individu de demander toujours plus pour lui, de ne pas respecter les autres et de nier le vivre ensemble à son unique profit.
Ce n’est pas la solidarité qui crée des comportements d’assistés mais bien un assistanat de voie de garage qui, au lieu, de sortir les gens de leur condition précaire, ne leur offre aucune autre alternative que de demeurer dans les difficultés.
Ce n’est pas la tolérance qui est destructrice du lien social mais la légitimation de revendications outrancières de la part de groupes sociaux, ethniques et autres.
Ce n’est pas le consensus qui aboutit au compromis éminemment démocratique mais la compromission issue d’un renoncement à ses idées et ses valeurs qui dévoient la démocratie républicaine.
Ce n’est pas le respect qui borne l’individu mais bien le rapport de force que certains tentent d’instituer à leur profit pour être plus respectés que les autres en exigeant, parfois par la force, la déférence et la révérence par la crainte.
Je ne le redirai jamais assez, les mots ont une signification et on se doit de les utiliser correctement comme le rappelait sans cesse Confucius.
Dévoyer le sens des mots permet de leur faire dire ce que l’on veut, de pouvoir les critiquer de manière mensongère et de tromper les individus et d’abuser les peuples.
A côté des fausses informations, des faits alternatifs, de la propagande et autres technique, l’imposture mystificatrice du triturage des définitions de concepts aussi importants que ceux de liberté, d’égalité, de solidarité, de tolérance ou de respect est au moins aussi condamnable si ce n’est plus.
Une société de la responsabilité (qui serait en réalité pour ses détracteurs un moyen de contrôle social sur le peuple et une manière de lui dénier son pouvoir!) doit constamment se confronter à cet exercice de vérité.
Car n’est pas la responsabilité qui est l’ennemi du peuple mais bien le confinement dans une sorte de minorité démocratique d’une partie de la population, minorité que d’ailleurs une partie d’entre elle revendique pour s’auto-absoudre de toute obligation et devoir envers l’autre et la communauté.
Dans ce combat, le Centre et le Centrisme doivent toujours être à sa pointe parce qu’il est profondément humaniste et que l’objectif est bien l’avènement d’une personne libre et responsable, respectueuse et respectée, capable de vivre son projet de vie tout en étant, comme toutes les autres personnes, le fondement d’une communauté équilibrée où la dignité humaine est le socle du bien vivre ensemble.

jeudi 18 octobre 2018

Arrêtons de tenter le diable avant que sa queue nous fracasse

Petite devinette: quelle est la différence entre Dieu et un humain?
Dieu, lui, il sait qu’il n’est pas un humain.
Camus disait, dans «L’Homme Révolté», «pour être homme, refuser d’être Dieu».
Oui, nous savons que les espèces peuvent disparaître et que les civilisations peuvent s’effondrer suite à un phénomène naturel catastrophique mais aussi à cause de nous, les humains, de notre stupidité et de notre inconséquence.
Oui, nous savons que nous ne pouvons pas régler tous les problèmes et nous continuons d’affirmer, devant les menaces qui s’amoncellent que nous trouverons bien, au dernier moment, une solution grâce à notre génie.
Oui, nous savons que notre liberté est fragile et que la démocratie, système qui assure la plus grande dignité à ses membres peut être détruite, non seulement, pas ses ennemis extérieurs mais aussi et plus sûrement par ses ennemis intérieurs et nous continuons à leur tendre nos deux joues en espérant que les peuples dans leur grande sagesse qu’ils n’ont en réalité jamais eue, repousseront l’hydre avant qu’elle ne frappe.
Si nous étions Dieu, si c’était le cas, il n’y aurait plus de maladies, plus de catastrophes naturelles, plus de pauvreté et que de l’amour…
Nous pouvons, certes, croire à notre omnipotence mais la croyance n’a jamais eu le dessus sur le réel.
Il suffit d’ouvrir les yeux!
Alors soyons responsables de ce nous sommes, de ce que nous avons fait mais aussi de ce que nous pouvons devenir et de ce que nous pouvons faire.
Agissons en humains comme nous le demande Camus.
Ce n’est que de cette façon que nous pourrons rechercher le meilleur et éviter le pire, que nous construirons sans détruire.
Bien sûr, les idées et les objets seront toujours ce que nous en faisons.
Les utopies sur le meilleur des mondes peuvent devenir les pires sociétés cauchemardesques sur terre.
Une arme peut nous protéger d’agresseurs mais nous permet d’agresser.
Les réseaux sociaux peuvent nous rapprocher et nous émanciper comme ils peuvent nous éloigner et nous mentir.
Ayant dit cela, nous ne pouvons nous abriter derrière cette «neutralité» de nos créations humaines parce que nous savons aussi ce qu’est l’humain et ses comportements «déviants», individuellement et collectivement.
Dire que le pouvoir n’est toxique que dans son utilisation de chefs pervers et odieux est vrai.
Mais ne pas mettre en place un système qui empêche de tels personnages de prendre ce pouvoir, démocratiquement ou non, est totalement irresponsable et inexcusable.
Dire qu’un fusil automatique qui peut tirer des centaines de coups à la minute n’est dangereux que dans les mains d’un fou est juste.
Mais nier le fait de savoir que ce sera évidemment le cas si on le vend à tout le monde sans aucun contrôle des acheteurs est une manière scandaleuse de nier sa responsabilité.
Même chose pour des réseaux sociaux dont on sait pertinemment dès leur création qu’ils charrieront le pire à côté du meilleur, voire que le pire prendra rapidement le dessus si l’on ne régule pas leur utilisation.
En refusant de prendre les décisions, en refusant d’être responsables, en croyant que tout trouvera une solution, la bonne évidemment, nous sommes un mélange détonant d’irresponsables à l’hubris démesuré et parfois remplis de suffisance nous rendant d’une niaiserie gigantesque et qui, naturellement, tentent le diable…
C’est ce que nous faisons actuellement en matière de climat et d’atteintes à l’environnement en fermant les yeux tout en se persuadant qu’il y aura quelques inventeurs de génie et quelques leaders éclairés qui nous sortirons de l’ornière avant que nous disparaissions.
De même, dans nos démocraties républicaines, l’idée que ses ennemis ne sont pas assez puissants pour la détruire ou que les postures de certains ne sont que du cinéma et qu’in fine, le peuple, dans son absolue sagesse (qui n’est en réalité qu’un absolu manque de sagesse!), se réveillera à temps, est en train de tuer le seul système politique qui garantit le plus de liberté à tous.
Et, ici, le diable n’est pas dans les détails mais dans notre propension à n’être que des spectateurs désengagés des catastrophes qui, patiemment, attendent leur heure pour déferler, se moquant bien des maigres lignes Maginot que nous croyons imprenables.
Certains diront que je me complais dans le catastrophisme.
Ils le disaient déjà, pour d’autres, à propos de ceux qui alertaient sur le nazisme, le fascisme, le communisme avant que ces idéologies ne s’implantent dans plusieurs pays.
Ils le disaient de ceux qui alertaient sur les dangers des CFC responsables de la disparition de la couche d’ozone ou sur les dangers de l’amiante qui a causé tant de cancers.
Ces lanceurs d’alerte, souvent vilipendés et mis au ban de la société, espéraient bien se tromper comme beaucoup de leurs congénères d’aujourd’hui l’espèrent dont moi-même.
Et n’oublions que, comme Sisyphe condamné par les dieux, nous devons, ainsi que nous le conseillait Boileau, sans cesse remettre sur le métier notre ouvrage sans penser que les choses sont données pour toujours même quand on croit les avoir réglées définitivement.
Qui, dans l’exaltation de la victoire de 1945 sur les totalitarismes, pouvait penser que les partis pro-nazis reviendraient sur le devant de la scène dans nombre de pays du monde?
Et tout cela, il n’y a que 73 ans, moins que notre espérance de vie…



samedi 6 octobre 2018

La démocratie peut-elle gagner son pari sur l’humain?


Des Allemands en transe lors des apparitions en public d’Hitler, des Russes effondrés par la mort de Staline, des Chinois brandissant jusqu’à l’épuisement le petit livre rouge de Mao, nous avons tous ces images historiques perturbantes en tête et qui font froid dans le dos.

Mais aujourd’hui quand on voit des Nord-Coréens faire les louanges de Kim Jon-Un, des Russes faire de même pour Vladimir Poutine et des Chinois extatiques à propos de Xi Jinping, un étrange malaise me prend.

Et quand on entend des Américains nombreux affirmer que Donald Trump est proche du peuple, qu’ils le recevraient chez eux pour passer une bonne soirée autour d’une bière et d’un petit plat préparé maison, on se dit que ce ne sont pas seulement les peuples des dictatures et des autocraties, parfois contraints par la force ou la menace, voire la peur, à l’extase de leur dirigeant suprême qui posent problème et que, même dans les démocraties rôde l’infâme.

Et ce ne sont que quelques exemples que l’on pourrait multiplier presque à l’infini.

Dans ces conditions, il n’est pas inutile de rappeler que les promoteurs de la démocratie faisaient, tous, un pari sur l’humain qui n’était nullement gagné d’avance mais reposait sur cet espoir que les peuples seraient exaltés à vivre dans la liberté et le progrès avec la possibilité de construire eux-mêmes leur avenir individuellement et collectivement.

Certains, enthousiastes, pensaient que la liberté susciterait un engouement sans limite qui montrerait aux peuples tout ce qu’ils n’avaient pas eu jusque là et tout ce qu’ils ne voudraient jamais revivre.

D’autres, plus mesurés, voulaient voir dans la démocratie un processus plus ou moins lent où, in fine, par l’élévation culturelle de ces peuples, ces derniers comprendraient que leur intérêt bien compris passait par un régime de liberté et de responsabilité.

Or l’Histoire ne semble pas aussi linéaire et déterminée, non seulement, que les enthousiastes le pensaient mais aussi que les mesurés le prédisaient.

Aujourd’hui, dans ce début du XXI° siècle qui aurait du être la victoire finale de la démocratie dans le monde et son approfondissement dans les pays qui l’avaient déjà mise en place, on ne peut être qu’inquiets et désabusés.

Ce pari est-il donc perdu et qu’est-ce que cela signifie?

A la première partie de cette question, on peut répondre «pas encore» même si cela paraitra trop optimiste à nombre d’observateurs qui voient les bêtes immonde de l’autocratie et de la dictature progresser sur la planète souvent avec la bénédiction des peuples alors que l’on espérait voir ces deux ordures pourrir définitivement dans les poubelles de l’Histoire avec, je l’avoue, un évident excès d’optimisme.

Souvent, elles avancent masquées comme dans cet odieux et fâcheux oxymore de la «démocratie illibérale» (sorte de pouvoir du peuple sans les droits de l’homme), que certains, plus lucides, appellent «démocrature» (de démocratie et dictature, dans cet ordre) et que je préfère nommer «dictacratie» (de dictature et démocratie, dans cet ordre, parce que si démocratie signifie «pouvoir du peuple» étymologiquement parlant, le terme est employé communément aujourd’hui pour définir un système qui garantit les droits de l’humain – terme préférable à celui des droits de l’homme – à chacun).

A la deuxième partie, la réponse est très compliquée, ce qui va réjouir les ennemis de la démocratie.

D’abord, il faut le constater, le pari n’a jamais été réellement gagné nulle part.

Dans aucun pays du monde nous ne vivons dans une démocratie républicaine libérale parfaite où seraient garantis la liberté, l’égalité et la fraternité ainsi que le respect et où chacun prendrait réellement ses responsabilités de citoyen et pourrait se réaliser dans ses capacités et ses compétences afin de construire une existence la plus heureuse possible.

Cependant, la foi dans le progrès des promoteurs de cette démocratie républicaine estimait que le temps ferait son œuvre positivement en ancrant les institutions démocratiques dans une république tout en élevant le niveau de conscience des peuples (par l’enseignement et l’information) qui seraient donc capables de comprendre leur intérêt de vivre dans une telle organisation de la société.

Or, on en est encore loin et, surtout, les sursauts de l’extrémisme, du populisme (alors que le nazisme et le fascisme n’ont été vaincu il y a moins de 80 ans et le communisme il y a moins de 30 ans…), du rejet de l’autre et une montée de l’autonomisation égocentrique, assistée, irresponsable, insatisfaite et irrespectueuse d’un individu adepte d’un libertario-hédonisme tend à être plutôt pessimiste sur l’avenir de la démocratie républicaine.

Sans oublier, évidemment, la structuration d’un communautarisme exclusif et excluant que pratiquent de plus en plus de groupes sociaux et culturels.

Comprenons-nous bien: tout cela ne remet pas en cause la légitimité de la démocratie républicaine libérale à être le meilleur système politique que l’on peut mettre en place dans les sociétés actuelles (et sans doute futures).

Non, cela remet en question la capacité des peuples à comprendre que leur intérêt (de chaque individu et de la collectivité tout entière) est de vivre dans ce système.

Et quand on parle d’intérêt, on parle d’intérêt sur le long terme et non de gains systématiquement immédiats qui permettent à tous les ennemis de la démocratie de séduire les peuples dès lors qu’une difficulté conjoncturelle apparait de retourner les peuples contre la démocratie avec des artifices indignes.

Pouvoir convaincre les peuples de cette réalité n’est guère chose facile et il semble que le défi est trop immense pour être gagné actuellement (rappelons à toutes fins utiles que lors du premier tour de l’élection présidentielle française de 2017, les candidats populistes et extrémistes charriant un discours anti-démocratique étaient majoritaires en voix).

De ce point de vue, Donald Trump n’est pas un accident de l’Histoire mais la résultante de cette incompréhension des peuples à comprendre leur intérêt sur le long terme.

En tant que pessimiste optimiste, je conclurai en disant que la fragilité inhérente à la démocratie et à ses valeurs, liberté, égalité, fraternité (ce qui en fait leur beauté), nécessité qu’elles soient constamment défendues mais aussi expliquées sans oublier d’être réellement pratiquées…

C’est à cette seule condition que l’on pourra espérer la sauver.

Je n’ai pas dit la sauver mais espérer la sauver et que, dans un millénaire, on ne parlera pas de la démocratie républicaine occidentale comme on parle de la démocratie athénienne, une parenthèse de l’Histoire.





lundi 1 octobre 2018

Oui, il y a des idéologies que la démocratie doit combattre

Ni Wei ou Lin, ni Mohamed ou Yasmine, ni Jacob ou Tal, ni Jean ou Marie, ni Mamadou ou Amina, ni Aarav ou Priya, ni Hiroki ou Yuka, ni tel ou tel être humain, ne sont ontologiquement anti-démocrates.
Que ceux-ci soient blancs, noirs, jaunes, rouges, marrons ou mélangés ne les prédispose pas à porter en eux les gènes du totalitarisme.
Qu’ils habitent l’Europe, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique ou l’Australie n’implique aucunement qu’ils naissent admirateurs de chefs autocrates ou qu’ils nourrissent des pensées totalitaires.
Aucun(e) n’est un(e) ennemi(e) de la démocratie a priori.
Mais les idéologies auxquelles ils ou elles peuvent être exposés puis souscrire, qu’ils ou elles peuvent soutenir, qu’ils ou elles peuvent faire leur, elles, peuvent l’être.
Pire, ces idéologies (présentées comme des certitudes évidentes dans la société, à l’école, dans la famille, dans des lieux de culte, etc.) peuvent leur être inculquées de force dès leur plus jeune âge, les amenant à les croire «naturelles» et les considérer comme des «vérités».
Ainsi de certaines religions, de certaines doctrines politiques, de certaines philosophies de vie.
Avant d’aller plus loin, définissons ce qu’est une idéologie.
Une idéologie est un système d'idées plus ou moins générales et un ensemble de représentations qui constituent un corps de doctrine philosophique, politique ou métaphysique qui propose une grille comportementale pour un individu ou un collectif sur tous les plans de l’existence ou certains d’entre eux (culturel, sociétal, politique, économique, religieux, etc.).
Ce système d’idées est plus ou moins fermé et l’ensemble de représentations qu’il véhicule plus ou moins prédéfini.
Ici, je veux donc parler des idéologies totalitaires, de celles qui prétendent enfermer les individus dans un carcan contraignant où sont niées les libertés de chacun au nom d’un idéal qui doit dépasser l’humain (un dieu, un chef, une idée, un collectif).
En ce sens, Mao, Mussolini, Hitler, Mahomet, Lénine, Hobbes, Rousseau, Marx, Schmitt, Gobineau, Farrakhan et quelques autres (dont certains théologiens chrétiens qui détournèrent et pervertirent le message de Jésus comme le firent également certains bouddhistes à propos des paroles de Siddhartha Gautama) sont les inventeurs et les propagateurs d’idéologies totalitaires et anti-démocratiques qui, pour certains, leur ont permis d’asservir à leurs intérêts ceux qui les ont suivis de gré ou de force et de combattre ceux qui refusaient de croire et d’obéir (sans oublier leurs rejetons indignes qui ont parfois surpassés leurs maîtres comme Staline, Pol Pot, Khomeiny, Franco, el-Banna, Kim Jong-Il et la liste est vraiment longue…).
Et ces idéologies qui affirment pour toute sorte de raisons fallacieuses que les humains (ou de certains d’entre eux) n’ont pas le droit d’exercer leur libre-arbitre, doivent être combattues sans faiblesse et sans relâche par la démocratie et ceux qui la soutiennent.
Plus, ces idéologies ne peuvent être acceptées par un régime démocratique au nom d’une liberté et d’une égalité qu’elles nient et dont elles se proposent de faire un sort.
«Pas de liberté pour les ennemis de la liberté» disait l’exalté Saint-Just.
Et s’il ne faut évidemment pas couper la tête à ceux qui combattent la démocratie, il ne faut pas leur permettre d’utiliser les outils de celle-ci pour l’abattre ainsi que leur interdire de pouvoir faire du prosélytisme grâce à leur propagande.
Certains estiment que la démocratie montre sa faiblesse quand elle interdit le débat avec les ennemis de la liberté alors que c’est tout le contraire.
Une démocratie forte est celle qui empêche les ennemis de la liberté de se servir de celle-ci pour la détruire.
Prétendre que le nazisme et ses idées peuvent être promues par leurs admirateurs au nom d’une liberté qu’ils veulent détruire est un non-sens car la démocratie et ses valeurs ne sont pas négociables en tant qu’elles offrent le meilleur (ou moins mauvais) système de gouvernement des humains par les humains pour les humains en respectant tous les humains et chaque humain dans sa dignité de personne libre et égale.
A ce propos, je n’oublie jamais cette histoire véridique venue des Etats-Unis, première et plus longue démocratie de l’Histoire.
Des nazis qui avaient prononcés des paroles antisémites ignobles et vantés Adolf Hitler, furent traduits devant la justice.
Au nom de la liberté de parole contenue dans le premier amendement de la Constitution américaine, des avocats juifs se proposèrent de les défendre.
Lorsqu’ils furent acquittés, ces mêmes avocats, interrogés par une chaine de télévision, déclarèrent sur les marches du tribunal que, bien entendu, ils ne soutenaient pas ces personnages mais que la démocratie avait gagné.
Puis sortirent les nazis en question qui, hilares, devant les mêmes caméras dirent, à propos de ces avocats: «on les a bien eus ces connards!».
Tout est dit.