mercredi 31 janvier 2024

L’antiracisme et l’anti-antisémitisme ne sont-ils qu’un vernis?

L’explosion des propos et des actes antisémites dont le prétexte sont l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre et la réponse israélienne avec la crise de Gaza interroge sur la profondeur de la condamnation par la population mondiale du racisme et de l’antisémitisme.

Bien sûr, le racisme et l’antisémitisme n’ont jamais disparu ainsi que la xénophobie et les comportements haineux vis-à-vis de communautés sexuelles, culturelles ou de croyants.

Cependant, il semble y avoir un consensus que ceux-ci ne sont que minoritaires et que la majorité des personnes les condamnent parce qu’ils sont contraires à leurs valeurs et à leurs principes.

Sauf que lors de chaque épisode où l’on peut s’en prendre à l’autre différent par sa couleur, son ethnie, ses modes de vie, ses orientations et ses croyances, les propos et actes à son encontre se multiplient soudainement comme s’ils attendaient ce genre d’événements pour, non pas simplement resurgir, mais trouver des prétextes pour s’exprimer au grand jour.

Ce constat est évidement désespérant après la longue histoire de l’Humanité dans ce domaine avec cet épisode extrême du nazisme qui s’en est pris non seulement aux juifs mais à tous ceux qui étaient considérés à ses yeux comme des parasites tels les tziganes, les slaves, les homosexuels, les handicapés mentaux, etc.

Après 1945, il n’était pas bon de se déclarer raciste ou antisémite même si le colonialisme, les lois d’apartheid aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, la condition des amérindiens et autres situations similaires démontraient que les actes n’allaient pas de pair avec les propos.

Quand, aujourd’hui, s’estompent les horreurs nazies, que les jeunes ne savent même plus qui était Hitler et ce qu’il a fait, que la mémoire collective semble se désintéresser largement du problème à part des commémorations qui sont plus mécaniques que réellement des moments introspectifs, alors, oui, on peut se poser la question d’un antiracisme et un anti-antisémitisme ainsi que tous les anti comportements de stigmatisation qui ne seraient qu’un vernis qui craquèle de plus en plus et dont la disparition n’est qu’une question de temps.

En espérant bien sûr que la réponse soit négative alors que la réalité nous dit malheureusement le contraire…

Alexandre Vatimbella

 

 

dimanche 21 janvier 2024

Et si les Européens regrettaient bientôt leur inconséquence et leur lâcheté passée et présente

L’Union européenne pourrait être la première puissance mondiale.

Mais elle est un nain en termes de géopolitique et compte surtout pour les autres comme un grand marché économique unifié.

Et les Européens pourraient bien le regretter dans un avenir très proche.

Ainsi, si Donald Trump est élu à la Maison blanche en novembre prochain, alors les trois premières puissances mondiales seraient gouvernées par des ennemis de la démocratie républicain libérale, régime en cours dans toute l’Union européenne, condition sine qua non pour en être membre nonobstant les problèmes posés par certains gouvernements tels celui de la Hongrie ou de la Slovaquie.

Bien sûr, cette configuration internationale fut en place entre 2017 et 2020, lors de la victoire du populiste corrompu, menteur et raciste, admirateurs des dictateurs face à Hillary Clinton.

Mais, là, il tente de revenir avec un esprit de revanche, en ayant tenté un coup d’Etat pour se maintenir au pouvoir et accompagné de ses fan(atiques) encore plus extrémistes et haineux.

On peut donc supposer que fort d’une victoire et de sa haine de tout ce qui se met en travers de sa route, il tentera, non seulement, de se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible mais qu’il essaiera de transformer la démocratie américaine en autocratie dédiée à lui-même.

Sans parler du message envoyé à la terre entière: la plus grande et plus vieille démocratie de la planète, première puissance mondiale, s’est donnée à un ennemi de la liberté.

Voilà qui confortera messieurs Xi et Poutine ainsi que tous les autocrates et dictateurs du monde entier.

Voilà qui donnera du grain à moudre aux régimes chinois et russes qui ne cessent d’affirmer que le temps de la démocratie occidentale est passé et que leur modèle, un régime autoritaire, voire même totalitaire, et nationaliste est l’avenir de la planète.

Et que pourra faire l’Union européenne face à ce gigantesque et terrible défi?

Pratiquement rien!

Ou pas grand-chose tellement elle est un nain en matière de relations internationales où sa voix ne compte, et encore, qu’en ce qui concerne les questions humanitaires.

Comment se lèvera-t-elle devant cette menace existentielle et, surtout, quels seront ses moyens d’action pour se protéger des agressions qui la toucheront de plein fouet?

D’autant que les forces extrémistes et anti-démocratiques à l’intérieur même de l’Union sortiront évidemment renforcée comme le RN en France, l’Afd en Allemagne, Vox en Espagne alors même que l’extrême-droite est au pouvoir en Italie et a gagné les élections aux Pays-Bas.

Il sera alors trop tard pour se lamenter de ne pas avoir approfondi cette union vers un fédéralisme, de ne pas avoir créer une armée européenne unifiée, de ne pas avoir eu une politique étrangère commune et des alliés dans le monde entier.

L’intégration économique qui était un bon moyen de sceller une union comme l’avaient imaginé Robert Schuman et Jean Monnet, n’est pas suffisante pour faire de l’Europe ce qu’elle aurait du être: l’actrice majeure de la scène internationale.

Et c’est le peuple européen qui en paiera le prix fort parce qu’il ne sera plus maître de son destin.

Car ce que les populations de l’Union européenne n’ont pas compris, c’est que bâtir l’Europe était avant tout un projet pour assurer leur bien-être et leur liberté dans la paix et la prospérité.

Néanmoins cela demandait de dépasser des mauvaises habitudes qui avaient conduit l’Europe à être responsable des deux guerres mondiales, les deux conflits qui ont causé le plus de morts et de désolation de toute l’Histoire de l’Humanité.

L’Union européenne n’est pas un échec, loin de là, mais ce n’est pas la réussite escomptée, loin de là.

Espérons ne pas avoir en nous en mordre les doigts pendant très longtemps.

Alexandre Vatimbella

 

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jeudi 11 janvier 2024

La démocratie aurait du nous protéger des dirigeants crapuleux, corrompus et apprentis dictateurs

S’il fonctionnait correctement, le régime démocratique n’aurait jamais du permettre l’arrivée du pouvoir de Donald Trump, de Boris Johnson, de Vladimir Poutine ou de Benjamin Netanyahou, notamment.

Et il aurait du disqualifier bien d’autres, d’être en mesure de candidater pour le conquérir comme Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Eric Zemmour et tous les extrémistes et populistes de la galerie politicienne française.

Evidemment, on ne peut s’empêcher de penser à Adolf Hitler ou Benito Mussolini qui parvinrent au pouvoir par des moyens légaux et avec le soutien d’une partie des électeurs.

Pourquoi la démocratie aurait du nous protéger des dirigeants crapuleux, corrompus et apprentis dictateurs?

Parce que son fonctionnement «normal» implique des électeurs bien formés et informés qui doivent être un rempart naturel contre ce genre de personnages.

Donc des citoyens rationnels et raisonnables capables de résister aux passions.

Et que cela n’est pas le cas.

C’est donc à la base que le système faillit depuis toujours.

C’était normal lors de son apparition parce que la tâche de formation et d’information des individus pour ne faire de vrais citoyens responsables capables de discernement suffisant et éveillés n’avait pu, par définition, être menée à bien.

Au bout de près de 250 ans d’existence, cela s’appelle un échec.

Reste à savoir si cet échec est inévitable ce qui remettrait en question l’existence même d’un régime démocratique sur la planète puisque, collectivement, les humains seraient incapables de le faire fonctionner, même pas correctement, mais même basiquement.

Un premier point rassurant est que l’arrivée au pouvoir de dangereux individus demeurent, sinon, une exception, en tout cas minoritaire.

Cependant, il suffit souvent d’une fois pour que tout se dérègle.

Un deuxième est que nous ne savons pas si nous sommes capables de devenir réellement, tous, des vrais citoyens parce que nous n’avons jamais essayé et/ou réussi à mettre sur pied et à faire fonctionner un système de formation et d’information de l’individu qui lui assure cette qualification.

En revanche, nous avons vu qu’une partie des populations des pays démocratiques s’était emparée des bienfaits du régime démocratique pour en abuser, voire le pervertir.

C’est le cas de la liberté d’expression quand elle devient une logorrhée de haine, de violence et de menaces.

C’est aussi le cas de l’autonomisation grandissante des individus qui, au lieu de déboucher sur un citoyen responsable, produit des personnes irresponsables, égocentriques, assistées, insatisfaites et irrespectueuses, demandant sans cesse une sur-égalité pour elles-mêmes et ayant un comportement consumériste vis-à-vis de la politique.

D’où le titre d’un de mes ouvrages: «L’individu du 21e siècle, grand prédateur de la démocratie?»

Tout est-il perdu pour autant comme la situation actuelle du monde libre semblerait nous le démontrer?

Pas si sûr.

Non pas qu’il faille se bercer d’illusions et de rêves chimériques en la matière.

Une des raisons d’espérer c’est la lutte de nombre de peuples asservis pour acquérir la liberté et vivre en démocratie.

Une autre est l’attachement des populations des pays démocratiques à de valeurs humanistes.

Mais cela ne suffit pas alors que plane sur les Etats-Unis le retour au pouvoir de Donald Trump et que les pays d’Europe sont de plus en plus gangrénés par la montée des extrémismes de gauche et de droite avec, en France, le spectre d’une présidence Le Pen en 2027.

Il faut donc réagir et vite en espérant que les mesures prises ne viendront pas trop tard.

Cela suppose un effort sans précédent pour le système de formation soit performant et que l’on crée un système d’information citoyenne qui n’existe pas aujourd’hui.

Une tâche immense à la hauteur des enjeux: la liberté dans l’égalité et l’égalité dans la liberté, seule formuler pour assurer la dignité de chacun dans la fraternité.

Alexandre Vatimbella

 

mercredi 10 janvier 2024

La vie est fragile, protégeons-la

Petit rappel nécessaire: ce n’est pas la Terre qui est fragile et à protéger mais bien les conditions qui en font une planète qui permet d’établir sur celle-ci ce que nous appelons la vie.

Ce n’est donc pas la Terre que nous devons protéger – elle n’a pas besoin de nous – mais bien la vie. 

C’est important de rappeler ce qui devrait être une évidence mais qui ne l’est pas pour tous tellement nous sommes noyés sous des discours qui mélangent tout, souvent pour nous tromper et entretenir la confusion.

Ainsi donc la planète n’est absolument pas en danger mais la vie sur celle-ci, oui.

Non pas qu’elle va s’éteindre complètement demain ou après-demain comme l’affirment depuis la nuit des temps ces fameux prophètes apocalyptiques qui prospèrent sur nos peurs er nos angoisses mais que les possibles catastrophes dont nous sommes responsables ou les naturelles dont nous ne nous protégeons pas assez viennent la détruire en grande partie.

Protéger la vie c’est ainsi revenir à l’essentiel, et pour l’Humanité et pour tous les êtres vivants qui peuplent la Terre. 

Le reste n’est que du superflu que nous pouvons trouver important mais que nous ne devons pas ériger en devoir impératif. 

Vouloir opposer l’Humanité et son environnement est une aberration imbécile qu’elle vienne des adversaires de la cause écologique ou de ses défenseurs qui ne cessent de vouloir présenter l’espèce humaine comme uniquement prédatrice alors que c’est elle qu’il faut sauver et dont certains estiment qu’elle devrait disparaitre pour le bien d’une Terre qui serait une sorte de paradis sans ces maudits humains...

Bien évidemment, cela ne dédouane pas l’Humanité d’adopter les comportements responsables adéquats pour protéger la vie et le vivant, tout le vivant, bien au contraire, puisque c’est de cela qu’il s’agit et uniquement de cela.

Mais elle doit le faire avant tout pour sa sauvegarde – ce qui implique celle de son environnement animal, végétal et minéral – et non celle d’une planète qui existera sans nous avec autant de facilité et d’indifférence qu’elle n’est qu’un astre qui n’a à «craindre» que la fin de l’univers, l’explosion du soleil ou la collision avec un de ses congénères.

Ce devoir impératif existe de tout temps et il est réducteur d’en faire l’affaire des générations actuelles.

Sans doute que l’emballement de nos sociétés contemporaines oblige à relever de nouveaux défis mais croire qu’il ne s’agit que de changement climatique ou de pollution, voire d’épuisement des ressources de la planète est une vue très réductrice.

Oui, ces questions sont éminemment cardinales et nous devons nous mobiliser pour trouver les solutions adéquates.

Mais protéger la vie c’est aussi faire en sorte de s’assurer que les êtres humains puissent vivre en sécurité, tant physique que psychologique ainsi que matérielle.

Travailler à rendre le monde pacifique et plus juste est également un devoir impératif parce que mourir à cause de la guerre ou du dénuement est aussi terrible que de mourir à cause de la destruction de notre environnement.

N’oublions donc pas que le combat pour cette vie si fragile est global et sera la tâche de toutes les générations jusqu’à la fin des temps.

Alexandre Vatimbella

 

mardi 2 janvier 2024

La démocratie n’est pas le régime le plus fort mais le plus juste

Pour bien comprendre la problématique de la démocratie dans sa confrontation avec les régimes autocratiques et totalitaires, il faut rappeler une évidence.

La démocratie ne se bâtit pas sur la force mais sur des valeurs qui bannissent son usage institutionnalisé.

De même, elle ne demande pas l’adhésion forcée à un pouvoir mais l’observance de règles et de principes qui garantissent la liberté et l’égalité entre les citoyens. 

De là sa «faiblesse» qui est en réalité une fragilité inhérente à ce qu’elle est et à son fonctionnement.

Celle-ci provient de l’essence même de son projet, être le régime politique le plus juste, c’est-à-dire garantissant à tous les mêmes droits et à chacun les mêmes chances de réaliser son projet de vie. 

Elle recherche donc l’adhésion libre en échange d’une vie libre d’individus égaux. 

Sa légitimité n’est pas basée sur la violence politique mais sur le principe du respect de la dignité humaine et de l’individualité de chacun qui se réalisent concrètement par les valeurs de liberté et d’égalité qui sont sa raison d’exister.

L’entreprise démocratique a donc besoin de soutiens actifs et cela passe par des citoyens éveillés, c’est-à-dire conscients de vivre dans une société qui leur donne le plus de capacités de se réaliser du mieux possible et d’atteindre leurs objectifs existentiels.

Pour cela, conscients que la démocratie pour réellement se réaliser a besoin d’individus responsables et prêts à relever le défi de la liberté, ses promoteurs ont, dès le départ, conceptualiser que pour y parvenir il fallait créer les conditions où tous pourraient acquérir une formation qui les rendent aptes à vivre en démocrates et de pouvoir être correctement informés pour prendre les décisions au mieux de leurs intérêts et de ceux de la communauté dans laquelle ils vivent (qui est, in fine, l’Humanité tout entière).

C’est à ces seules conditions – malheureusement pas encore réalisées – que la démocratie peut fonctionner et être ce régime le plus juste de tous ceux qui puisse exister.

Mais on comprend bien que cette capacité nécessite une cohésion sociale issue de cette intelligence raisonnée que pour vivre en paix et en liberté, il faut la protéger par son comportement vis-à-vis de l’autre de respect impératif de sa dignité et de son individualité.

Jamais la démocratie ne sera le régime le plus fort parce que tel n’est pas son but à l’opposé de tous les régimes autoritaires, autocratiques et totalitaires.

Mais, toujours, elle sera le plus juste.

Et pour faire bénéficier de ses bienfaits, elle a besoin que l’on fasse des efforts pour les mériter.

Des efforts qui sont bien peu de choses face aux bienfaits qui en résultent.

Alexandre Vatimbella