samedi 30 juillet 2016

La question n’est pas d’aimer ou non Hillary Clinton

Les conventions des deux grands partis américains viennent de se dérouler, l’une après l’autre.
Elles ont intronisé leurs candidats qui avaient remporté sans contestation possible leurs primaires, Donald Trump du côté républicain à Cleveland, Hillary Clinton du côté démocrate à Philadelphie.
La bataille électorale mettra donc aux prises un populiste démagogue soutenu par la droite radicale pour une grande part et une centriste qui a fait alliance avec une grande partie de la gauche démocratique.
Dans un autre temps, on aurait pu dire, «que le meilleur gagne».
Mais nous ne sommes pas face à n’importe quelle élection.
Nous sommes dans le cas de figure, sondages à l’appui, où les Etats-Unis pourraient avoir à leur tête, le 8 novembre prochain, un des pires hommes politiques de ce XXI° siècle, Donald Trump.
Ceux qui le comparent avec l’acteur de série B Ronald Reagan devenu président avec un discours parfois populiste se trompent.
Reagan était un danger potentiel par certaines de ses prises de position mais il n’était pas, comme Trump, un homme inculte, un homme ignare des problèmes de son pays et de la situation du monde, un homme qui ment, un homme qui triche, un homme prêt à s’allier avec les pires ennemis de son pays pour l’emporter, un homme qui ne défendrait pas ses alliés s’ils étaient attaqués, un homme qui se dit prêt à aller frapper ses adversaires politiques, un homme qui insulte la terre entière – opposants, étrangers, femmes, minorités ethniques, etc. – sauf lui-même, un homme qui voit son pays comme une grande scène médiatique pour se vendre et vendre ses produits avant de penser à le gouverner pour le bien de tous, un homme imprévisible qui aura la force nucléaire la plus destructrice et l’armée la plus forte du monde.
Et l’on pourrait continuer cette liste effrayante où l’on doit ajouter tout ce que l’Amérique possède comme personnages douteux, haineux et arrivistes que Trump charrie avec lui, comme les politiciens Newt Gingrich, Chris Christie, Rudolph Giuliani et d’autres, comme ces supporters qui, tous les jours devant les caméras des chaînes d’information en continu, veulent mettre Clinton en prison, voire la tuer, qui se proposent d’en découdre violemment avec tous ceux qui ne vénèrent pas leur chef et souhaitent expulser tous les latinos du pays ainsi que tous les musulmans.
Car Trump a réussi à réveiller les plus bas instincts d’une partie de la population, il a libéré la parole de tous ces gens irrespectueux et hargneux qui n’attendent qu’un signal pour s’en prendre à tous les boucs émissaires qu’on leur présente.
Quand Reagan voyait l’Amérique en rose, Trump la voit du noir de la haine et de l’intolérance.
Sans oublier que Reagan était devenu un politique de longue date et avait dirigé le plus grand Etat des Etats-Unis, la Californie, il connaissait le boulot avant de rejoindre Washington alors que Trump n’a jamais rien fait en la matière.
Enfin, Reagan était beaucoup plus pragmatique que certains le craignaient alors.
Ce qui est en jeu avec la possible victoire du promoteur newyorkais, c’est l’avenir de la démocratie aux Etats-Unis mais aussi dans le monde, c’est la paix et ce sont les valeurs humanistes.
Ce n’est évidemment pas écrit d’avance mais c’est un risque bien réel qui existe et qu’il ne faut pas prendre.
C’est la raison pour laquelle, la question primordiale lors de cette élection n’est pas d’aimer ou non Hillary Clinton, c’est d’empêcher absolument l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.
Bien sûr, Hillary Clinton est compétente, présente un programme qui tient la route, possède l’expérience pour être la première présidente des Etats-Unis et elle a raison de déclarer qu’elle pense d’abord à l’avenir de son pays qu’elle voit radieux pendant que Trump ne rêve que d’un retour en arrière où les «blancs» régnaient littéralement en maître, en dépeignant les Etats-Unis actuels, première puissance de la planète faut-il le rappeler, comme l’endroit… le plus horrible sur terre!
Cependant, l’enjeu du 8 novembre, malheureusement, dépasse les simples oppositions partisanes dans une démocratie comme ce fut le cas lors des élections précédentes.
Ici, c’est le «tout sauf Trump» qui est l’impératif catégorique.
Et, bien entendu, cela implique pour les Américains de voter pour Hillary Clinton, qu’ils soient démocrates, républicains, independents, libertariens ou écologistes, qu’ils soient de droite, de gauche ou du Centre, voire «ailleurs».
Oui, la question pour tout défenseur intransigeant et responsable de la démocratie républicaine et de ses valeurs humanistes, n’est pas d’aimer ou non Hillary Clinton, c’est de faire barrage à Donald Trump.

Alexandre Vatimbella


jeudi 21 juillet 2016

Face aux Trump, Poutine et Daech, l’évidente urgence d’Europe

Que l’on comprenne bien, l’union de l’Europe n’est pas un souhait, un espoir, une utopie.
C’est une nécessité absolue.
C’est une évidente urgence.
Devant les menaces qui pèsent sur le vieux continent et la trahison de la Grande Bretagne, les Européens, pour sauver ce qu’ils sont et ce qu’ils ont bâti en plus de trois millénaires, doivent construire leur futur ensemble… ou disparaître.
Quand on voit la politique impérialiste russe de Poutine avec, notamment, ses visées sur des pays satellisés autrefois par l’Union soviétique, continuant en cela les entreprises tsaristes, c’est une évidence.
Quand on voit les crimes de Daech et du terrorisme islamique avec leur volonté de détruire l’Europe et ses valeurs, c’est une évidence.
Quand on voit qu’une partie du peuple américain soutien le dangereux populiste Donald Trump qui vient de dire que, s’il est élu, son pays ne soutiendra pas systématiquement ses alliés de l’OTAN devant une agression extérieure et qui veut tourner le dos à la mondialisation, le tout dans un double mouvement d’isolationnisme politique et de protectionnisme économique, c’est une évidence.
Mais c’est aussi une évidence quand on voit la montée en puissance de l’armée chinoise et des revendications de Pékin en matière territoriale.
C’est aussi une évidence quand on voit l’instabilité chez tous les voisins de l’Europe, à commencer par la Turquie.
C’est aussi une évidence quand on voit la montée en puissance des populismes démagogiques dans la plupart des pays européens.
C’est encore une évidence quand il faut trouver des solutions urgentes et humanistes aux problèmes de l’immigration.
C’est toujours une évidence quand il faut se mobiliser pour notre environnement et maîtriser le réchauffement climatique.
Oui, il faut que tous les Européens qui veulent passer à la vitesse supérieure se réunissent le plus rapidement possible pour renforcer l’union économique et financière, pour créer une véritable union politique, pour mettre sur pied une indispensable armée mais également une police.
Tout cela pour recréer de la croissance économique, pour approfondir la démocratie républicaine, pour assurer la sécurité et pour, in fine, un vivre mieux de chaque Européen.
Tout cela pour permettre aux peuples d’avoir l’espoir des lendemains meilleurs et de sentir cette énergie d’un avenir commun où l’impossible d’hier devient le possible de d’aujourd’hui.
Mais, surtout, parce que, pour en revenir au début, c’est une nécessité absolue.
Et que l’on soit bien conscient que demain, ce sera trop tard.
Le XXI° siècle n’attendra pas l’Europe.
A elle de ne pas le manquer.

Alexandre Vatimbella



vendredi 15 juillet 2016

Nice: la fête de la liberté ensanglantée

Après New York, Paris, Bruxelles, voici Nice avec son camion fou et ses 84 morts dont de nombreux enfants un jour de fête nationale, un 14 juillet, le jour de fête de la liberté, cette liberté honnit par les islamistes et pour laquelle nous nous sommes tant battus.
Il est bon ton dans certains milieux et certains salons d’expliquer, de comprendre, voire de compatir, aux terroristes islamistes – en particulier ceux qui sont nés ou qui vivent dans nos pays – qui ont choisi la violence et de tuer des innocents parce que l’Occident, l’Europe, la France, la démocratie, la république et que sais-je encore, la vie tout court, ont été durs avec eux, les reléguant dans des banlieues-ghettos, ne leur offrant aucun avenir, refusant de les intégrer, etc.
Admettons un instant que tout cela soit vrai et constitue l’essentiel de la radicalisation de ces hommes et de ces femmes ainsi que de leur passage à l’acte.
Au cours de trois dernières années, mais on pourrait remonter encore plus loin, combien d’attentats de tueries ignobles n’ont pas été le fait d’islamistes ou de personnes s’y référant?
Et où ont-ils frappés ces combattants soit disant anti-impérialistes et anticolonialistes comme les considèrent ces donneurs de leçons dont je parlais plus haut?
En France, en Belgique, en Russie mais aussi aux Etats-Unis, au Canada mais aussi en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Nigéria, au Mali, au Burkina Faso mais aussi aux Philippines, en Indonésie mais aussi au Pakistan, en Inde, en Afghanistan mais aussi en Irak, en Syrie, au Yémen, en Turquie, en Egypte, en Libye ou même en Arabie Saoudite, le pays qui est un de leur principal bailleur de fonds.
Voilà une liste de pays – malheureusement non-limitative – où les terroristes ont frappé.
Dont une majorité qui ne sont pas occidentaux ou européens et qui ne sont pas des démocraties.
Et la majorité des morts qu’ils ont causés ne sont pas des occidentaux.
Parce que l’Islam n’est pas le véhicule pour se venger de la soi-disant méchanceté l’Occident, même si il est utilisé comme tel par certaines racailles trop heureuses de trouver un motif pour assassiner le plus de monde possible, c’est une religion qui prétend à l’hégémonie et condamne toutes les autres et, bien sûr, les athées et les agnostiques.
Et oui, il existe une lecture pacifique du Coran mais elle n’est pas du tout universellement reconnue dans le monde musulman, loin de là.
Et oui, aussi, l’islam radical, ce sont tous ces pauvres bougres enrôlés de force par Isis, Al Qaida, Boko Haram, les Talibans, Morabitoun et autres organisations qui ont promu le meurtre en action politique quotidienne et qui sont souvent obligés d’être des tueurs et des kamikazes.
Les jeunes filles enlevées par Boko Haram dans les pays africains où le groupe sévit – dont certaines n’ont pas plus de dix ans – sont envoyées de force avec des bombes reliées à des minuteries sur les marchés et dans les rues quand elles ne préfèrent pas être volontaires pour échapper à leurs tortionnaires et à l’horreur de leur existence quotidienne en espérant que quelqu’un sera capable de désamorcer la bombe qu’elles portent.
Quant à l’assassin de Nice qui a foncé avec son camion, nous ne savons pas encore et nous ne saurons peut-être jamais s’il s’était radicalisé.
Il se peut très bien qu’il se soit décidé sans en parler avec personne et sans rien mettre sur des réseaux sociaux.
C’est pour cela que les attaques de la Droite et de l’extrême-droite vis-à-vis du gouvernement et de son soi-disant laxisme dans cette affaire sont indécentes en l’état actuel de l’enquête.
Comment pourrait-on trouver quelqu’un qui n’a aucun lien avec les organisations terroristes?!
Néanmoins, il n’est pas besoin de chercher un lien explicite entre son geste et l’appel au djihad.
Il suffit de penser que, quels qu’aient été ses problèmes de couple, de travail, de relation avec la société ou même mentaux, il savait, de par les médias et la propagande des terroristes islamiques que l’on pouvait, avec la bénédiction d’une religion, fut-ce d’une de ses interprétations discutable, écraser des centaines de personnes.
Voilà qui lui a suffi pour passer à l’acte car il serait tout aussi incompréhensible d’affirmer que tout individu violent, dépressif, voire désespéré, va prendre le volant d’un camion pour foncer sur une foule afin de tuer des dizaines de gens qui ne lui ont rien fait…
Et nier cet état de fait fera en sorte de ne rien régler et que, dans le futur, nombre d’individus qui n’auront aucun lien visible avec les groupes terroristes ou avec leur idéologies meurtrières, passent de plus en plus à l’acte.
Alors, au nom de l’humanisme, au nom de la liberté, au nom du respect, au nom de la défense de ce que nous sommes et de ce que nous voulons être, nous avons le droit de demander des comptes à l’Islam, à une religion qui, par son livre saint, le Coran, encourage ses fidèles à faire «la guerre à ceux qui ne croient point en Dieu ni au jour dernier, qui ne regardent point comme défendu ce que Dieu et son apôtre ont défendu, et à ceux d’entre les hommes des Ecritures qui ne professent pas la vraie religion», c’est-à-dire à tous ceux qui ne sont pas musulmans.
Oui, il est légitime de lui demander s’il est compatible avec la démocratie républicaine.
Existe-t-il un exemple?

Alexandre Vatimbella