vendredi 23 avril 2021

Des sommets pour l’Humanité, on en a besoin tous les jours!

Organisé à l’initiative du président américain Joe Biden, le «Leaders summit on climate» qui réunit virtuellement quarante chefs d’Etat et de gouvernement à l’occasion de la «Journée de la Terre» fêtée hier, est en réalité, malgré son intitulé, un sommet pour sauver l’Humanité.

Et cette journée devrait être rebaptisée «Journée de l’Humanité» et l’on devrait la célébrer plusieurs fois par an.

Et ce serait bien de le dire de cette manière.

Parce que, demain, si notre planète devient invivable, elle s’en fichera royalement ainsi que du climat dont elle héritera, elle en a connu de bien pires depuis qu’elle existe.

Mais pas l’Humanité!

Car, prétendre que l’on organise de sommets, des forums et autres événements plus ou moins spectaculaires pour sauver la Terre est un mensonge ou une prétention emphatique, plus sûrement un moyen de ne pas dire les choses comme elles sont ou tout simplement les regarder vraiment en face.

Oui, c’est bien la survie de l’Humanité qui est en jeu ainsi que celle de tous les autres êtres vivants.

Mais notre Humanité et le monde des vivants dont nous sommes, par notre position, le protecteur, a besoin de multiples sommets pour prendre des décisions qui ont une importance égale aux questions de réchauffement climatique.

Par exemple pour éliminer la faim dans le monde qui est possible.

Ou prendre les mesures pour s’attaquer à la grande pauvreté.

Ou faire en sorte d’empêcher le déclenchement de guerres.

Ou d’organiser nos relations avec les autres espèces.

Voire de coopérer lors d’une pandémie pour la contenir et l’éradiquer dans l’œuf!

Sans oublier de construire une vraie mondialisation dont on rappelle, au passage, à ses ennemis, que le volet économique n’est qu’une des facettes et qu’il n’y a aucune fatalité qu’elle soit dominée par les dogmes néolibéraux.

Quoi qu’il en soit, félicitons-nous de ce sommet «pour le climat» comme nous devons nous féliciter de tous les sommets qui ont pour objet de s’attaquer à des problèmes qui concernent toute l’Humanité et sa préservation afin d’empêcher que nous devenions, à notre tour, «une espèce en voie de disparition»…

Sans doute que les promesses qui sont faites depuis hier par les Etats-Unis, l’Union européenne, la Chine et d’autres participants au «Leaders summit on climate» sont des affichages pour certaines mais elles sont autant de moyens de faire pression pour que ceux qui les ont énoncées les réalisent concrètement.

Et puis, dire les choses, c’est non seulement reconnaitre qu’elles existent mais les porter sur le devant de la scène et indiquer qu’on doit les prendre à bras le corps.

Enfin, se parler est essentiel devant la possible catastrophe climatique qui se profile à l’horizon tout comme c’est essentiel pour tout ce qui menace la vie sur la planète.

Alors, organisons tous les sommets possibles et imaginables avec les principaux dirigeants du monde parce que c’est en multipliant les moyens qui permettent une prise de conscience individuelle et collective que nous pourrons résoudre bien des équations qui semblent insolubles aujourd’hui.

S’il y a bien un domaine où le volontarisme est la clé, c’est bien celui d’une Humanité qui avance ensemble, non pas pour certains de ses membres, mais pour que demain soit meilleur ou, tout simplement, qu’il soit.

Alexandre Vatimbella

 

jeudi 8 avril 2021

Ne pas se tromper de combat en faisant d’un terroriste, un résistant

Je peux défendre l’opprimé qui a un alcoolisme le rendant violent, que son addiction vienne de son oppression ou non.

Mais je le défends par le fait qu’il soit opprimé non par celui qu’il soit brutal et atrabilaire.

Je condamne son oppression mais aussi son alcoolisme violent.

Et c’est là une différence fondamentale entre ses deux états.

Je le défends comme être humain qui ne doit pas subir des inégalités sociales et qui doit bénéficier de la chance de réaliser son projet de vie.

Pas qu’il boive des litres d’alcool par jour ce qui le rend dangereux pour lui et pour les autres.

Pas que son alcoolisme le pousse à battre sa femme et ses enfants.

Même si son alcoolisme provient, en partie, de son oppression.

Parce que d’autres personnes tout autant opprimées n’ont pas choisi de noyer leur désespoir dans l’alcool et de devenir violents envers les autres.

Etre opprimé n’implique pas nécessairement que l’on doive être un alcoolique et que l’on se venge sur les autres qui ne sont pas responsables de votre oppression.

En revanche, je veux bien l’aider dans une cure de désintoxication pour qu’il sorte de cette addiction et qu’il puisse vivre réellement sa vie affranchie de cette contrainte qui l’empêche d’être libre mais aussi d’avoir une vision qui n’est plus biaisée et qui produisent des décisions dangereuses pour lui mais aussi et surtout pour les autres.

Et bien sûr, je veux bien l’aider à ce que cesse son oppression d’où qu’elle vienne.

Même chose pour l’opprimé islamiste radical.

Je condamne son oppression mais aussi la sauvagerie de son engagement sanguinaire.

Je peux entendre qu’il s’est radicalisé en réaction à son oppression mais je ne pourrais jamais accepter qu’il ait choisi cette voie de l’irrespect total de l’autre et des autres.

Parce qu’il n’est pas écrit que l’oppression débouche sur le terrorisme aveugle et le meurtre d’innocents.

Je ne peux excuser d’aucune sorte sa violence en la justifiant par son oppression.

On peut expliquer que l’opprimé se soit radicalisé mais on ne peut jamais le comprendre et le justifier quand il s’attaque aux autres.

Car la violence envers les innocents ne peut se comprendre, ne se justifie jamais.

Le seul combat légitime est bien celui pour une dignité humaine.

Sans même parler du cas où un islamiste radical tente de se faire passer pour un opprimé pour justifier ses actes barbares et abominables ainsi que sa pensée totalitaire mélangée avec sa haine viscérale du genre humain qui lui permet d’assassiner des femmes et des enfants sans aucun remord, revendiquant même avec fierté ses crimes innommables comme nous le montre les déments de Daesh et d’Al Qaida.

Il ne faut pas confondre les combats, pire, faire exprès de le faire.

Il ne faut même pas nuancer sa dénonciation de la violence envers les innocents par l’oppression subie.

C’est ce qui se passe aujourd’hui où certains manient un amalgame qui est une supercherie intellectuelle inadmissible.

Celle-ci est véhiculée par les ennemis de la démocratie républicaine qui démontre que c’est bien cette dernière qui est visée et pas une quelconque lutte émancipatrice, en excusant des atrocités effroyables au nom d’une révolte contre l’exploitation qui prend ici la forme d’une lutte contre une soi-disant oppression tout aussi sectaire que son modèle, la lutte des classes.

Et de faire du terroriste un résistant dans une comparaison scélérate.

Non, un terroriste n’est pas un résistant.

Un résistant se bat contre l’injustice.

Un terroriste se bat pour la créer.

Tout résistant est un combattant pour l’émancipation et la dignité.

Tout terroriste est un combattant qui dénie l’une et l’autre.

Qui peut croire qu’un résistant qui tue un nazi peut être comparé à un terroriste qui tue un spectateur d’un concert rock?

Alexandre Vatimbella