mardi 28 décembre 2021

Valoriser l’opposition Gauche-Droite tout en fustigeant le Centre, la nouvelle mode des penseurs médiatiques

Or donc, le Centrisme et le Centre seraient les fossoyeurs du débat politique et donc de la démocratie!

Cette thèse imbécile – baptisée entre autres d’«hyper-centrisme» – n’est pas nouvelle mais redevient à la mode auprès de penseurs médiatiques inquiets, pour ceux de droite, de voir l’extrémisme gangréner le conservatisme et, pour ceux de gauche, de la voir s’effondrer.

Elle se rapproche d’une théorie pseudo-scientifique utilisée jusqu’à la corde par certains à droite et à gauche qui parlent de «centrisme extrémiste», affirmant jusqu’à la farce la plus grossière que ce sont les centristes et nom les gauchistes et les droitistes extrêmes qui sont les plus extrémistes car leur volonté de créer un consensus le plus large serait liberticide!

Ce serait donc le Centrisme et son consensus ainsi que son juste équilibre qui seraient responsables de ces phénomènes.

Or rien de plus faux car, d’une part, le Centre est un courant de pensée caractéristique qui ne se réduit pas à être… au centre.

D’autre part, c’est confondre de manière voulue ou suite à une déficience de connaissance problématique, les causes et les effets.

Comme nous l’avons souvent écrit ici, un axe central est né il y a quelques années mais seulement en réaction à la montrée des populismes, des radicalismes, des extrémismes.

Cet axe central, qu’il ne faut surtout pas confondre avec le Centre est composé des libéraux de droite, des libéraux sociaux du Centre et des sociaux libéraux de gauche.

Ce qui les réunit avant tout est la défense de la démocratie républicaine libérale attaquée par les mouvements séditieux et factieux.

D’ailleurs, en réalité, l’axe central s’est constitué sur le tas, c’est-à-dire que les partis qui en font partie et leurs sympathisants se sont rendus compte, face à la montée des périls, qu’ils défendaient un certain nombre de valeurs communes fondamentales qui étaient en danger et qu’une alliance, aujourd’hui et maintenant, était peut-être nécessaire pour faire front commun pour protéger, et la démocratie, et la république.

Mais il ne faut pas s’y tromper, les gens de gauche de cet axe central, demeurent à gauche, idem pour ceux de droite pour la Droite et évidemment pour ceux du Centre qui restent fidèle au Centrisme.

D’ailleurs, si le gouvernement actuel peut être considéré comme faisant partie de l’axe central c’est parce que certains à gauche, au centre et à droite ont considéré avec Emmanuel Macron que le temps était venu de s’allier face aux ennemis de la démocratie républicaine.

Mais une partie de l’axe central n’y est pas que ce soit les sociaux-démocrates du PS, une majorité des écologistes de gauche d’EELV ou la partie des libéraux et des conservateurs éclairés de LR qui sont tous attachés à cette démocratie républicaine.

Nos penseurs médiatiques montrent également leur ignorance en confondant être au centre et du Centre.

Etre du Centre, c’est défendre une vision précise de la société alors qu’être au centre est seulement une posture utilisée souvent par les partis de droite et de gauche pour ratisser le plus large possible lors des élections.

Mais si nos penseurs médiatiques estiment, par ailleurs, que le fait de ne plus utiliser une rhétorique d’opposition systématique d’une partie de la population contre une autre, de reconnaître la réalité avant de vendre de l’idéologie déconnectée des faits, sont des comportements politiques négatifs alors ils naviguent dans leurs fantasmagories qui ont tant coûté à l’Humanité au cours de deux derniers siècles.

Par ailleurs, pour aller au fond de leur thèse, dégager un consensus dans la population autour des valeurs humanistes n’est pas tuer le débat politique mais l’assoir sur une base qui valorise l’humain et le respect de sa dignité, ce qui est le but, à la fois, de la démocratie et de la république.

Critiquer celui-ci revient donc à vouloir une société constamment traversée par des conflits idéologiques et une instabilité chronique.

Pourquoi pas mais il faut alors le dire clairement, revendiquer la violence verbale et physique ainsi que la division de la communauté nationale en deux clans irréconciliables.

Dès lors, pour ces penseurs médiatiques, la démocratie ne doit pas rapprocher mais plutôt diviser, ne doit pas réunir mais plutôt opposer.

Etre d’accord sur les valeurs fondamentales du bien vivre ensemble n’exclut pas que l’on puisse défendre des moyens et des chemins différents pour parvenir à la meilleure société possible à mettre en place.

Nos penseurs médiatiques devraient élargir leur vision et, surtout, réfléchir qu’en mettant en cause le consensus démocratique et républicain, ils n’aident pas leur camp mais bien les populismes, les radicalismes et les extrémismes qui les gangrènent et sont en train de les tuer.

Alexandre Vatimbella

 

 

lundi 27 décembre 2021

Et si on essayait un directoire?

Alors que 9% privilégient un pouvoir d’un seul et 45% un pouvoir qui s’entourent de conseillers institutionnels, 45% des Français selon un sondage récent sont tentés par un exécutif partagé «par plusieurs dirigeants qui prennent les décisions ensemble en trouvant un compromis», selon un sondage récent.

Cela s’appelle un directoire.

Le régime directorial ou collégial est en vigueur dans un seul pays, la Suisse où l’exécutif est représenté par un Conseil fédéral de sept membres, et le fut en France lors de la Révolution entre 1795 et 1799 où le pouvoir était distribué entre cinq directeurs.

Il a existé sporadiquement dans plusieurs autres pays comme dans l’Etat de Pennsylvanie (avant l’adoption de la Constitution américaine), en Uruguay ou en Bohème.

45% ce n’est pas rien et mérite que l’on y réfléchisse.

D’autant que les démocrates et les républicains s’ils vont jusqu’au bout de leurs convictions, ne peuvent s’accommoder d’être représentés par un chef unique qui, s’il est élu, a toutes les caractéristiques d’un monarque même si, heureusement, il n’en a pas les pouvoirs ainsi que la durée.

Incarner un régime de liberté et d’égalité dans une seule personne est un non-sens, une contradiction qui, en plus, est nocive pour celles-ci.

Les centristes, font partie de cette lignée qui n’aime pas un exécutif omnipotent incarné dans la figure d’un(e) seul(e), d’une personnalisation du pouvoir.

Ils ne se sont jamais fait totalement à la présidentialisation du régime politique français sous la Cinquième république.

Parce qu’un président omnipotent peut devenir facilement un président autoritaire voire plus.

Leur préférence est toujours allée à un régime parlementaire avec la prééminence de l’Assemblée nationale où le gouvernement exécute les choix décidés par les représentants du peuple, c’est-à-dire où une pluralité détient le réel pouvoir.

Ils ne se sont ralliés en partie aux institutions actuelles parce qu’elles ont montré qu’elles étaient capables d’assurer une certaine stabilité face à la réalité mais il n’en reste pas moins vrai qu’il ne s’agit pas pour eux du régime ultime et parfait, loin de là.

Dans ce cadre, ils sont naturellement portés à la direction collégiale de l’exécutif qui pourrait être une panacée entre un régime parlementaire qui serait trop instable et un régime présidentiel qui serait trop personnel.

Le directoire permettrait aussi à toutes ou la plupart des forces politiques d’y être associées par le biais d’une représentation proportionnelle et/ou d’un accord de gouvernement obligatoire entre forces politiques partageant un même programme.

En règle générale, tous les membres d’un directoire assument une gouvernance collégiale et les décisions sont prises à la majorité.

Chaque directeur se voit attribué la gestion d’un ou plusieurs ministères et l’un d’entre eux devient président du directoire selon une formule le plus souvent tournante et le pouvoir de celui-ci n’excède pas ceux des autres.

On voit bien tout l’intérêt d’une collégialité qui permet une politique plus raisonnée et responsable puisque toutes ou la plupart des forces politiques partagent le pouvoir exécutif même si évidemment, au Parlement, le ou les partis qui ont remporté les élections forment la majorité qui vote les lois et contrôle l’action du directoire.

Il faut ajouter à ce stade que si le Directoire mis en place en 1795 en France a mauvaise presse, ce n’est pas à cause de sa collégialité ou de son fonctionnement technique mais parce qu’il était issu d’une Constitution peu démocratique, chargée avant tout de solder l’époque de la Terreur tout en évitant le retour de la monarchie, et que les mécanismes mis en place pour assurer les relations entre le Parlement et l’exécutif ne permettaient pas d’éviter les crises, ce qui provoqua de nombreux coups d’Etat dont le dernier, celui du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), porta Napoléon Bonaparte au pouvoir avec le Consulat puis l’Empire.

Sans entrer dans les détails «techniques» qui sont nombreux, qui doivent être discutés et qui devront trouver la meilleure solution possible si ce régime était une option possible ou que sa mise en, place était décidée, passons en revue quelques problématiques qui se posent à son sujet.

Parmi celles-ci, il y a sa possible moindre efficacité en cas de décision rapide à prendre ainsi que les blocages qui pourraient naître d’une confrontation entre ses membres d’opinions différentes.

Pour éviter que le directoire ne devienne un champ de bataille partisan où les protagonistes prendraient à témoin la population, ses délibérations doivent être encadrées et les votes des directeurs doivent demeurer secrets pour que la collégialité ait une légitimité intacte.

Néanmoins, comme ce régime serait beaucoup plus parlementariste que le régime présidentiel, le Parlement, lui, pourrait continuer à fonctionner en cas de blocage de l’exécutif s’il dispose, bien sûr, d’une majorité solide.

Il est sûr qu’une gouvernance collégiale serait beaucoup plus démocratique sur le fond et la forme que le régime présidentiel que nous connaissons en France.

Une question essentielle est de savoir comment serait élu ce directoire.

En Suisse, le Conseil fédéral n’est pas élu par le suffrage universel mais par les deux chambres du Parlement comme le directoire l’était également en France.

Cela amoindri son pouvoir même si, en Suisse, le Conseil une fois mis en place n’est pas responsable devant le Parlement et ne peut être révoqué par celui-ci.

En France, on peut supposer que si un directoire voyait le jour, il devrait être élu par le suffrage universel pour être légitime aux yeux de la population et qu’une stricte séparation entre le pouvoir exécutif qu’il représente et le pouvoir législatif de l’Assemblée nationale et du Sénat, si ce dernier est sauvegardé dans la nouvelle constitution qui verrait le jour.

En outre, il conviendrait de trouver un mécanisme simple mais efficace empêchant une paralysie d’une direction collégiale du pays.

Un nombre impair de directeurs en fait partie (nombre qui ne devrait pas excéder cinq ou sept) tout comme la possibilité pour les électeurs via une consultation qui pourrait prendre la forme d’un référendum de trancher une division du directoire qui bloquerait son fonctionnement (et une procédure, en attendant le verdict populaire qui permettrait au Parlement de désigner un exécutif qui gérerait les affaires courantes).

In fine, un régime de directoire, s’il est bâti intelligemment est assurément démocratique et consensuel, ce qui hérissera certainement les extrêmes et les populismes ou ceux qui ne voient la politique que comme un champ de bataille.

Il permet à la majorité, voire à l’ensemble des forces politiques, d’avoir un comportement responsable puisqu’elles sont associées au pouvoir, que ce soit au sein de l’exécutif ou au Parlement.

Si ce système politique garde les caractéristiques d’un régime démocratique et républicain tel que nous le connaissons actuellement, il peut faire évoluer, dans le temps, les pratiques de gouvernance et de représentativité, c’est-à-dire de permettre un approfondissement de la démocratie et de la république.

C’est la raison pour laquelle il est plus qu’intéressant de développer une réflexion sur sa possible existence et organisation alors même que nous avons dérivé, quelle que soit la pays démocratique envisagé, vers un renforcement du pouvoir exécutif d’un seul, qu’il soit président ou premier ministre, chef d’Etat ou chef de gouvernement.

Et le directoire aurait à ce titre un autre intérêt éminent, faire perdre cette personnalisation du pouvoir qui est tout sauf démocratique.

Alexandre Vatimbella

samedi 18 décembre 2021

Il n’y a pas de média d’information que des médias d’opinion

Je mets au défi celui qui pourra trouer dans le paysage médiatique, un organe d’information et non d’opinion.

Et s’il le trouve, c’est qu’en réalité, il correspond à ses propres convictions!

Bon, pour être honnête, un média d’information, cela n’a jamais été facile à trouver.

En revanche, les médias d’opinion pullulent depuis que la presse existe.

Mais, avec l’arrivée d’internet puis des réseaux sociaux, la toile amplifié le phénomène.

Non seulement les «nouveaux médias» revendiquent d’avoir un point de vue clivé et un jugement radical mais les «médias traditionnels», devant le succès grandissant des premiers et pour faire face à leur concurrence, ont réduit ce que l’on pouvait appeler la part de l’information brute pour étendre une «information idéologisée» voire même une «opinion informative».

Et, ce qui est sans doute le pire, pour nombre de médias sans revendiquer cet engagement politique ou, même, en le déniant.

Tout cela avec des journalistes qui font d’abord passer leur opinion avant l’information.

Soyons clair, le média d’opinion est complètement légitime dans une démocratie.

Plus, s’il n’existait pas nous ne serions sans doute plus dans un régime de liberté.

Cependant, à côté de lui, il doit absolument y avoir un ou des médias d’informations, c’est-à-dire qui délivre le matériel informationnel indispensable pour que le citoyen puisse trouver quelque part un corpus le moins partisan possible, le plus «objectif» que l’on puisse atteindre afin de se forger sa propre opinion et non être constamment bombardé d’opinions avant d’informations quand il consulte n’importe quel organe de presse quel que soit son mode de diffusion.

Cela devrait être le service public mais nous en sommes très loin en France.

Au départ, celui-ci a été phagocyté par les gouvernements qui l’ont souvent utilisé comme simple outil de la propagande.

«La voix de la France» comme le revendiquait alors Georges Pompidou de manière pompeuse et erronée, cet outil qui doit être au service du public comme son nom l’indique est, petit à petit, devenue «le relais idéologique de certains Français».

Généralement, depuis la privatisation de l’audiovisuel par Jacques Chirac en 1986, toute la sphère privée penche à droite et la sphère publique penche à gauche et, dans ce dernier cas, même avec les tentatives de reprise en main par les pouvoirs de droite comme ceux de Chirac et de Sarkozy.

Certains diront que cela rétablit l’équilibre…

Mais cette répartition empêche tout citoyen de trouver un lieu où l’information n’a pas été triturée dans un sens partisan avant de lui être délivrée.

Il nous faut donc inventer un vrai service public de l’information citoyenne dont le seul objectif serait d’informer les personnes sur la réalité et non de les convaincre d’une vérité particulière.

J’ai déjà esquissé ce qu’il pourrait être dans d’autres écrits disponibles sur ce site sans que je doive y revenir une nouvelle fois.

Reste que cette entreprise est absolument nécessaire pour solidifier la démocratie qui a nettement besoin d’être renforcée en ces temps troubles.

Et le plus vite sera le mieux.

Alexandre Vatimbella

 

jeudi 16 décembre 2021

Quand monsieur Poutine réhabilite sans surprise le scélérat Staline

L’histoire officielle – mais pas seulement elle – est une construction idéologique qui a pour but d’offrir un roman national au peuple d’un pays et une explication du monde dont se servent leurs dirigeants.

Dès lors, elle est souvent dans la simplification, la continuité artificielle, l’oubli et la réécriture.

Cette dernière arrive tôt ou tard.

Elle pose problème quand il s’agit de glorifier ou d’oublier un passé peu ragoûtant voire criminel.

J’ai souvent pensé, dit et écrit, qu’un jour Adolf Hitler serait célébré dans l’histoire allemande et ses méfaits seraient ramenés à de simples péripéties malheureuses ou, en tout cas, seraient mis en perspective en regard des prétendus bienfaits pour le pays de son règne dont le retour de la puissance militaire qui compte tant dans les récits historiques nationaux (en revanche, contrairement à ce qu’on dit, ce n’est pas lui le «père» du réseau autoroutier allemand mais la république de Weimar)..

On le rappelle, Napoléon est mis sur un piédestal pour ses victoires guerrières alors même qu’il était un dictateur et qu’il a été vaincu…

Mais si je pensais d’abord à Hitler parce qu’il représente le mal absolu, j’estimais qu’il en irait de même pour tous les dictateurs sanglants d’hier et d’aujourd’hui de notre histoire contemporaine.

Dont, bien entendu, Joseph Staline, le pendant criminel russe au monstre allemand.

Eh bien, nous n’avons eu qu’à attendre moins de soixante-dix ans après sa mort en mars 1953 – et alors que nous fêterons le 26 décembre tout juste les vingt ans de la disparition de l’Union soviétique – pour que sa dictature soit considérée par les autorités russes comme positive grâce à Vladimir Poutine – l’ami de Mélenchon, Le Pen et Zemmour – et à sa clique qui est au pouvoir à Moscou.

Les dizaines de millions de morts (on s’écharpe encore sur le nombre exact!) dus à cet assassin et à ses complices sont donc relégués à une péripétie pour celui qui a su redonner sa place au pays dans le concert des nations étant en cela le digne héritier des tsars et le prestigieux devancier de Poutine qui rêverait d’endosser son costume…

On comprend tout l’intérêt pour le maître actuel de Kremlin qui se rêve en nouveau petit père du peuple tout en remplissant ses poches de milliards de dollars volés à ses compatriotes – voir le palais qu’il s’est fait construire –, de cette réhabilitation si rapide.

Ses dérives autoritaires et maintenant totalitaires font que Staline devient évidemment une référence pour son régime.

Bien sûr, on ne sait pas vraiment ce qu’en pense le peuple russe mais même si souvent les peuples qui écrivent l’Histoire ce ne sont pas eux qui écrivent les livres qui la relate.

Quand on sait que nombre d’écoliers et de lycéens allemands ne savent même pas qui est Hitler et ce qu’il a fait, on se dit que la manipulation de l’Histoire ne pose guère de difficultés à qui veut la faire coller à ses ambitions même les plus criminelles.

En France, les tentatives réhabilitation de Pétain par Eric Zemmour procèdent de la même perspective, absoudre des scélérats de leurs crimes les plus ignobles au nom de leur contribution à l’histoire nationale.

Et lorsque certains s’émouvront dans les décennies et les siècles à venir de la place faite à ces anciens tyrans bouchers dans les livres d’Histoire, parions que l’on entendra cette petite musique lénifiante si souvent utilisée: c’était une autre époque et l’on ne peut la juger avec les yeux de la contemporaine.

Une façon bien connue de relativiser les valeurs humanistes et d’excuser toutes les infamies commises.

Mais n’était-ce pas Jésus qui disait il y a plus de deux mille ans, «Aimez-vous les uns, les autres».

Et cinq cents ans avant lui, n’était-ce pas Confucius qui expliquait que «tous les hommes sont frères» et qui, lorsqu’on lui demandait s’il y avait un précepte qui pouvait guider toute l’action d’une vie, répondait, «Aimer».

Et encore avant eux, c’est Zoroastre qui déclarait: «Maudis ceux qui détruisent la vie».

Je finis avec Bouddha: «Il y a quatre pensées illimitées : l’amour, la compassion, la joie et l’égalité d’âme.»

Autre époque, oui, autre valeurs, non.

Allez, une dernière citation spécialement destinée à monsieur Poutine qui nous vient d’un de ses plus célèbres compatriotes, Léon Tolstoï.

Il écrivait à Gandhi:
«Tout homme sent et reconnait au fond de lui-même (on le voit très bien chez les enfants), que l’amour, c’est-à-dire l’aspiration des âmes à l’union et le comportement qui en résulte, est l’unique et suprême loi de la vie; il le sait tant qu’il n’a pas été fourvoyé par les faux enseignements du monde. Cette loi a été proclamée par tous les sages de l’univers, romains, grecs, juifs, chinois, hindous. Je pense que la plus claire formulation en a été donnée par le Christ, qui a même affirmé qu’elle résumait la Loi et les Prophètes. Bien plus, prévoyant les déformations qu’on pourrait faire subir à cette loi, il a indiqué que le danger pouvait venir des hommes trop attachés aux choses d’ici-bas, danger de voir certains s’autoriser la violence pour défendre leurs intérêts, c’est-à-dire, rendre coup pour coup, reprendre par la force ce qu’on vous a pris, etc. Tout homme raisonnable sait que la pratique de la violence est incompatible avec l’amour, règle de vie fondamentale, et que, dès lors qu’on admet la violence dans certains cas, on reconnait l’insuffisance de la loi d’amour, et partant de là on la nie.»

Alexandre Vatimbella