jeudi 29 septembre 2022

La décroissance et la post-croissance imposent l’autoritarisme puis le communisme

Prétendre que la décroissance s’imposera grâce à un débat démocratique est un leurre voire une erreur ou une faute et plus sûrement un mensonge.

Il est évident qu’aucune population acceptera de se retreindre d’elle-même – tous les précédents le montrent – et cela pour plusieurs raisons dont une des principales est que les plus pauvres d’un pays ou de la planète ne comprendraient pas pourquoi ils devraient se priver de ce qu’ils n’ont pas et qu’ils estiment en droit de posséder comme les autres.

Par ailleurs, la réaction d’une partie des Français à la taxe carbone qui fut à l’origine du mouvement de foule des gilets jaunes a montré sans équivoque que renoncer pour le bien de l’Humanité n’était pas dans leur liste de souhaits…

Il faudra donc un pouvoir autoritaire voire totalitaire pour imposer la décroissance.

Un pouvoir qui obligera et non qui incitera, qui prendre des décisions sans appel et sans concertation.

C’est le premier point.

Ensuite, s’il n’y a plus de croissance ou une croissance négative selon les règles actuelles du calcul du PIB, le progrès social ne sera possible qu’avec une redistribution qui se doit d’être égalitariste puisque la totalité des revenus ne pourra plus augmenter (et même s’il augmente monétairement, il ne devrait pas permettre d’acheter plus puisqu’il y aura moins).

Ce n’est qu’en ponctionnant les plus hauts que l’on pourra augmenter les plus bas.

Et cela imposera, à terme, que tous les revenus soient égaux c’est-à-dire que l’on instaure le communisme.

Or, là aussi, l’Histoire nous montre sans équivoque que les peuples ont refusé de vivre sous un régime communiste.

Il faudra don les y obliger.

De plus, cette société de la décroissance devrait être instaurée partout et en même temps, seule condition pour qu’il n’y ait pas de perdants même si des nuances devraient être apportées selon les pays.

La communauté mondiale unie que cela requiert est aujourd’hui encore une vue de l’esprit et pas besoin de dérouler les exemples sans fin pour l’affirmer.

Les adeptes de la décroissance et la post-croissance en sont réduits à miser sur une «révolution culturelle» pour ne pas être obligé d’évoquer l’autoritarisme tandis que d’autres disent bien que c’est à une société «communiste» qu’ils pensent.

Mais il y a plus.

Ces adeptes proposent en réalité comme alternative à l’économie du gâchis ce qui ressemble comme deux gouttes d’eau à une société de la croissance verte et responsable.

Or c’est bien de cette croissance dont nous avons besoin, à la fois, pour permettre à l’Humanité de sortir du mauvais pas environnemental dans lequel elle s’est mise et pour que le progrès puisse encore conjuguer liberté et égalité, méritocratie et solidarisme.

Cela n’empêche pas de chercher à mettre en place, par un vrai débat démocratique et une formation des citoyens, des mesures plus radicales qui changent nos comportements profondément telle des incitations à la frugalité et à l’engagement citoyen en faveur du vivant.

Alexandre Vatimbella

mardi 13 septembre 2022

Ne pas se tromper sur ce qu’est le progrès pour l’Humanité

Créer une machine n’est pas un progrès c’est une simple avancée technologique; créer une machine qui améliore, dans toutes les dimensions que signifie ce verbe, la vie des gens est un progrès au sens d’avancée sociétale.

Une nouveauté, une invention, une idée ou une pratique nouvelle, un droit nouveau, une découverte scientifique ou technologique ne sont pas en soi un progrès.

Pour qu’ils le soient, il faut qu’ils apportent du mieux.

Du mieux et avec lui, pas sans lui, éventuellement du plus.

Dans le progrès le qualitatif doit primer sur le quantitatif mais les deux associés sont évidemment souhaitables.

Si l’on réduit le progrès à toute avancée quelle qu’elle soit, on passe à côté de l’essentiel qui est l’amélioration du bien-être de l’humain, surtout, on permet à tous les conservateurs au sens littéral du terme, ceux qui veulent conserver l’ordre ancien pour de multiples raisons qu’elles soient de classe, corporatiste, idéologique, etc. de bloquer le cheminement positif de nos civilisations.

Par ce raccourci, il est ainsi facile de démontrer et parfois avec raison que, souvent, une nouvelle technique, une nouvelle organisation dans tel secteur ou dans l’entière société, voire un nouveau comportement, une nouvelle pensée dominante ou qui devient hégémonique possèdent plus d’effets négatifs que positifs.

Le progrès ne peut être négatif sinon il n’est que son contraire, la régression.

Et il ne peut être découpé en tranche, c’est-à-dire être un «progrès» scientifique, par exemple, tout en étant une régression sociale.

Réduire le progrès au nouveau est un raccourci dévastateur pour l’amélioration du bien être des individus.

Quand un scientifique chinois modifie des embryons humains, cette avancée scientifique – une nouveauté – est une totale régression pour l’Humanité, un recul humaniste.

L’utilisation d’une avancée ou d’une nouveauté dans quelque domaine que ce soit peut également mener à la régression alors que celles-ci auraient pu participer au progrès.

On le voit bien dans certaines études universitaires qui partent d’un socle sérieux et sont détournées pour de simples motifs politiciens afin de servir la propagande d’idéologies dangereuses.

Comment qualifier également la capacité de plus en plus destructrice des armes, un progrès?

Evidement non, une avancée technologique terrifiante qui nous a fait passer de conflits «artisanaux» et des guerres mondiales «industrielles».

Nous avons besoin du progrès pour améliorer voire changer radicalement en mieux notre existence.

Les nouveaux médicaments, les règles d’hygiène, les technologies agricoles qui ont permis d’éliminer la famine peuvent être considérer comme des progrès.

Mais aussi les législations qui protègent les enfants, les travailleurs ou les consommateurs.

De même que tout ce qui permettra dans les années à venir à lutter contre la pollution et les problèmes liés au changement climatique.

C’est pourquoi ceux qui fustigent le progrès, le vrai, en utilisant les artifices du mélange des genres sont la plupart du temps de simples réactionnaires à la vision archaïque du monde et de l’Humanité qui utilisent le fameux argument du retour à un âge d’or ou de sa préservation alors même qu’il n’a jamais existé.

Alexandre Vatimbella

lundi 12 septembre 2022

La parfaite égalité ne peut être que politique

Même s’il faut être formé et informé pour être capable de bien utiliser pour soi et pour la communauté ses droits d’humain, le seul domaine où la parfaite égalité est atteignable est le politique.

Pourquoi?

D’abord parce que le monde n’est pas injuste, il est ajuste.

Ensuite parce que la liberté, fondement même de la dignité humaine requiert le droit à la différence donc à une individualité irréductible à celle d’un autre donc à une ipséité qui se traduit dans des projets de vie où chacun d’entre eux est unique et où certains individus privilégient d’entreprendre et en attendent des gratifications en cas de réussite de la part d’une société qui profite de leur volonté de s’accomplir.

Donc, par nature et par nécessité, une inégalité sociale et/ou économique est très souvent une réalité positive parce qu’elle est la conséquence du degré d’implication dans les différents projets de vie.

Ce qui ne veut pas dire que l’on ne doit pas faire en sorte que la société soit la moins injuste possible notamment en matière sociale, c’est-à-dire qu’elle ne crée pas des inégalités qui sont issues de situations acquises où l’implication de l’individu est absente.

Car si les ajustices du monde ne sont pas réparables par leurs caractéristiques immuables, beaucoup d’injustices de la société peuvent être atténuées voire supprimées quand elles n’ont pas pour assise la capacité individuelle à créer de l’activité et du progrès.

Reste que l’injustice fait partie de la condition humaine et qu’elle est souvent une des conséquences du progrès.

Ainsi, sans entrepreneurs, sans individu qui ont l’esprit d’entreprise, pas de création d’activité donc de richesse donc d’emploi donc de revenus pour l’Etat, donc pas de vie en société possible.

La faillite du collectivisme atteste bien de cette réalité où l’individu est le moteur principal du progrès et qu’il en attend une reconnaissance de la société, une récompense qui est le plus souvent matérielle.

Ici, il ne s’agit pas de dire que cette situation est bonne ou mauvaise, morale ou immorale, elle est qu’on l’apprécie ou non.

Pour sortir de son sous-développement, la Chine, par exemple, a été obligée d’adopter les règles de la liberté économique et du marché, même si cette conversion est largement imparfaite et toujours sous la menace d’un régime totalitaire.

Le résultat a été un nombre conséquent de millionnaires et de milliardaires dans un pays où le régime se dit fièrement communiste, ce qui atteste de ce lien entre inégalités sociales et croissance économique, donc progrès social, in fine.

Mais, aujourd’hui, l’égalité politique est souvent imparfaite quand elle n’existe tout simplement pas.

Parce que cette égalité doit être de fait et ensuite être cultivée.

De fait, c’est-à-dire qu’elle est garantie par la loi.

Cultivée, c’est-à-dire quelle puisse être effectivement pratiquée.

Or, des limitations existent un peu partout, même dans les démocraties républicaines, sur l’égalité politique de fait et elle sont largement répandues dans sa pratique qui nécessite un citoyen éveillé, c’est-à-dire bien formé et informé, capable de comprendre les enjeux pour lui et la communauté dans laquelle il vit.

Si les démocraties étaient capables de réaliser réellement cette égalité politique, une grande partie du chemin vers une émancipation de l’individu dans une société où il serait un acteur responsable, à la fois, de son projet de vie, du respect de la dignité de l’autre, du bien vivre ensemble et gardien des biens communs, nous aurions réussi à mettre en place un système où nombre des problématiques sur les inégalités sociales, économiques et culturelles trouveraient «naturellement» leur résolution.

Car cette réelle égalité politique permettrait au plus grand nombre de réaliser effectivement leur projet de vie.

Alexandre Vatimbella

jeudi 1 septembre 2022

Ce n’est pas la planète qu’il faut sauver, c’est l’Humanité et ça n’en est que plus urgent!

Je reviens encore sur cette confusion persistante qui me semble parasiter grandement et de manière extrêmement dommageable la perception que nous devrions avoir de l’absolue nécessité de prendre les décisions adéquates et fondamentales pour notre avenir ou, plus précisément pour que nous ayons un avenir.

Car, contrairement à ce que l’on entend et lit dans les médias, à ce que nous disent les politiques ou les auteurs de multiples ouvrages, cette avenir ne concerne pas la planète en tant que telle mais le vivant qu’elle abrite dont, en premier lieu, l’Humanité, c’est-à-dire nous, vous et moi.

Oui nous devons sauver, non ce n’est pas la planète!

C’est de l’Humanité qu’il s’agit et, par extension, de tout le vivant sachant que nous ne pouvons vivre sans les multiples expressions de la vie.

Nous devons bien comprendre que le simple fait mais ô combien essentiel de désigner l’Humanité comme étant en danger de disparition plus ou moins totale, fait plus que désigner l’objet du sauvetage, le met à sa juste place qui est centrale et permet de définir très exactement en quoi consiste notre mission et notre devoir qui ne concernent pas quelque chose d’extérieur à nous mais bien nous-mêmes ainsi que notre capacité à construire un futur.

Mettre l’Humanité là où elle doit être donne la vraie dimension de la tâche à accomplir parce que l’on éjecte ce paravent de la nature, on évacue cette sorte d’euphémisme où le terme «planète» remplace «Humanité».

Vous ne vous voyez sans doute pas sauver un astre de 36.000 km2 de circonférence mais vous vous voyez bien sauver votre communauté et, par extension, l’Humanité.

La réalité nue est alors en face de nos consciences: c’est de nous qu’il s’agit.

Exit les discours où l’on peut déshumaniser la cause du combat afin de la minimiser ou de la transformer en une croisade plus virtuelle que réelle.

Sauver la planète, non seulement ce n’est pas le combat mais, en plus, c’est impossible!

En revanche, sauver le vivant et donc l’Humanité est tout à fait réalisable.

Le concret et le faisable contre une vision romantique qui plombe l’action.

La réalité, ici, c’est qu’il s’agit de notre vie ou de notre mort, de notre conservation ou de notre disparition.

Alors, cessons d’instrumentaliser le terme «planète» et ayons le courage de parler de celui d’«Humanité».

Alexandre Vatimbella