Qui veut qu’un enfant soit un apatride sans parents?
Personne.
Au nom de ce droit de l’enfant d’avoir un chez lui dans tous
les sens du terme, la France a décidé, à l’instar d’autres pays qui interdisent
la GPA (Gestation pour autrui) sur leur territoire, de reconnaître les enfants
nés de cette pratique à l’étranger, c'est-à-dire de couples hétérosexuels ou
homosexuels qui vont dans des pays qui l’autorisent puis reviennent avec le
nouveau-né dans leurs bagages.
On comprend bien le geste humanitaire en faveur des enfants
qui bénéficient pourtant, d’abord et avant tout… aux fraudeurs.
Parce que le droit d’un chez lui de l’enfant n’est en fait
qu’un droit à l’enfant de ceux qui ont utilisé la GPA.
Parce que l’enfant, lui, a bien un père et une mère
biologiques qui lui suffisent pour avoir son chez lui sauf que, dans la GPA, la
mère qui a porté l’enfant pendant la grossesse, ne fait pas partie, dès le
départ, du projet parental et, dans la plupart des cas, a été rémunérée pour
ses «services».
Dès lors, on voit bien qu’il s’agit avant tout de
régulariser une situation en faveur de personnes qui se sont mis délibérément
en dehors de la loi et en défaveur de celui qui n’a rien demandé, l’enfant…
On comprend bien que cette décision annoncée du gouvernement
français qui se fera par le biais d’une circulaire ministériel (c'est-à-dire
sans débat démocratique) va permettre une explosion de l’utilisation de la GPA
de la part de couples français qui savent désormais que contrevenir à la loi
n’aura que des effets secondaires.
Mais, de toute façon, il faut bien savoir que dans le discours
officiel, le problème n’est pas l’enfant – considéré dans la GPA comme un seul
produit marchand et comme un objet à posséder – mais les femmes porteuses.
On l’a bien vu dans les réactions des membres du
gouvernement qui ont indiqué que cette décision ne remettait pas en cause
l’interdiction de la pratique de la GPA en France, au nom de la dignité des
femmes et l’intégrité de leur corps (alors que beaucoup d’entre elles, au vu de
certaines rémunérations, sont tout à fait consentantes et conscientes de ce
qu’elles font).
Ainsi, la femme ne peut être une sorte d’esclave payée pour
enfanter mais l’enfant, lui, peut être cet objet de désir que l’on achète.
Et l’achat d’un être humain est bien au cœur d’une pratique
esclavagiste.
In fine, cette décision marque, à nouveau, une régression
des droits de l’enfant alors que se profile la loi sur la bioéthique qui risque
d’en marquer d’autres.
Un bien triste constat pour les humanistes.
Alexandre Vatimbella
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