vendredi 27 mai 2022

Respecter la nature, c’est respecter l’autre

Il est surprenant que nombre de défenseurs de l’environnement choisissent de centrer leur message sur une culpabilisation l’espèce humaine qui serait responsable d’une prochaine destruction de la planète et de l’extinction de la vie animale et végétale.

D’abord, concernant la Terre, celle-ci n’en à cure qu’il y ait ou non une vie sur sa surface, cela ne changera guère son existence…

Ensuite, la principale conséquence de la catastrophe environnementale qui se prépare si nous ne faisons pas ce qu’il faut pour l’en empêcher, ce sera d’abord et avant tout notre disparition à nous, l’Humanité!

Parce que, ce qui est essentiel à expliquer sans relâche, c’est que respecter la nature, c’est respecter l’autre.

Point de rapport distancier avec un objet et des sujets en-dehors de notre espèce, mais que cela nous concerne nous-mêmes et, surtout, pour chacun de nous l’autre, notre rapport face à ses droits et sa dignité.

Polluer jusqu’au point de non-retour l’air, la terre et l’eau, anéantir la faune et la flore, consommer sans restriction les matières premières, c’est nier l’autre, son droit à la vie et à vivre bien dans la dignité.

Dans mes gestes de tous les jours, j’ai la responsabilité de ma qualité de vie mais aussi de celle de l’autre.

Se débarrasser de détritus sur le sol au lieu de les mettre dans une poubelle, jeter de la nourriture encore consommable, laisser couler l’eau sans raison, utiliser sa voiture ou sa moto par flemme de marcher quelques minutes sont quelques exemples parmi une multitude d’autres de comportements quotidiens qui, pris chacun de leur côté ne bouleversent guère les grands équilibres écologiques mais qui, mis bout à bout, participent de leur grave dégradation.

Que dire alors quand on parle d’agissements à une toute autre échelle dans la pollution des mers et de l’atmosphère, dans le pillage des ressources naturelles?

Réintégrer l’autre dans sa prégnance de ma responsabilité et de mon devoir – d’autant que j’attends de celui-ci le même agir – est primordial pour que je sois conscient que mes comportements mauvais voire fautifs impliquent un irrespect de celui-ci, in fine, de moi-même.

Et si mes ancêtres pouvaient croire que leur utilisation de l’environnement était réparable, je ne puis plus utiliser un tel argument désormais devant les progrès de la science et la constatation des évidentes conséquences négatives d’une action humaine débridée.

Alors, ayons ce courage collectif – qui implique de nombreux changements dans notre manière de vivre – de nous confronter à l’énorme impératif qui fonde le vrai humanisme du vivre ensemble, le respect de l’autre.

Non seulement cela provoquera de nombreux bouleversements rapides et positifs mais cela sera le fondement de la seule véritable politique qui, d’abord, nous évitera le pire mais nous permettra également de bâtir notre existence terrestre sur des valeurs humanistes qui seules constituent la vraie solution pour nous sortir de l’ornière dans laquelle nous nous sommes mis nous-mêmes.

Alexandre Vatimbella

 

jeudi 26 mai 2022

Quand l’Amérique tue ses enfants au nom de la liberté et de la sécurité!

Posséder une arme à feu aux Etats-Unis pour les défenseurs d’une interprétation pour le moins extensive du deuxième amendement de la Constitution, c’est être libre d’assurer sa sécurité.

Mais où se trouvent la liberté et la sécurité des 19 enfants qu’un esprit dérangé de dix-huit ans vient d’abattre froidement dans une école primaire d’Uvalde au Texas comme celles des 20 enfants de l’école de Sandy Hook dans le Connecticut assassiné par un autre esprit dérangé de 20 ans en décembre 2012?

Sans parler de tous les adolescents tués dans les collèges et les lycées chaque année.

Oui, où se trouvent leur liberté et leur sécurité?!

Refuser d’interdire la vente d’armes à feu est déjà la porte ouverte à toutes ces tragédies qui jalonnent l’histoire du pays.

Mais refuser même de légiférer pour que les esprits dérangés ne puissent être en capacité de se procurer une arme puis de venir pleurer devant les caméras de télévision comme l’a fait le gouverneur d’extrême-droite du Texas, Greg Abbott est d’un cynisme révoltant et effrayant.

Car les politiques et plus spécialement les élus du Parti républicain portent une responsabilité écrasante dans leur véto à toute réglementation de la vente et de la possession d’armes à feu.

Alors, demain, comme aujourd’hui et hier, un autre monstre entrera dans une école pour tuer des enfants.

Alors, demain comme aujourd’hui et hier, des politiciens qui arment ces criminels viendront se dire horrifier de ces tueries.

Alors, demain comme aujourd’hui et hier, les cimetières se rempliront encore d’enfants innocents à qui on aura dénié, et la liberté, et la sécurité mais aussi de vivre tout simplement.

Alexandre Vatimbella

lundi 23 mai 2022

La démocratie tient-elle par l’union de ses soutiens ou la désunion de ses ennemis?

Est-ce une sorte d’union sacrée des forces démocratiques qui permet à la démocratie républicaine libérale de tenir ou la désunion de ses ennemis extrémistes et populistes?

Est-ce l’attachement à ses valeurs qui fait que la démocratie existe encore en France alors que le résultat des élections, notamment la dernière présidentielle, montre que les forces qui luttent pour l’abolir sont majoritaires – en tout cas en nombre de suffrages exprimés au premier tour même si ce n’est pas le cas en nombre d’électeurs inscrits?

Ainsi, malgré ces scores des extrêmes, les différents sondages réalisés sur la démocratie font apparaitre, à l’inverse, que son existence est encore souhaitée par une majorité de Français.

Pour autant, la question de l’attachement réelle aux valeurs de la démocratie mérite d’être posée aussi dérangeante soit-elle parce qu’elle en dit long sur ce qu’est aujourd’hui une société démocratique comme celle qui existe dans notre pays.

On a ainsi l’impression qu’en France mais aussi dans d’autres pays démocratiques, que le citoyen est devenu un simple consommateur qui évalue le régime politique dans lequel il vit par rapport aux bénéfices cash et immédiats qu’il peut lui procurer.

Cette propension a bien sûr toujours existé mais elle est devenue prégnante au fur et à mesure que la démocratie a accru sa longévité et que sa promesse a été perçue comme une simple normalité qui ne suffit plus aux individus pour y adhérer dont la propension à oublier leur bonne fortune est toujours un objet de fascination et de consternation.

En s’inspirant des générations qui avaient vécu les deux guerres mondiales et qui disaient de la jeunesse des années 1950-1970 qu’il faudrait qu’elle vive une «bonne guerre» pour se remettre les idées en place, on se dit qu’une abrogation de la démocratie serait peut-être un électrochoc salutaire pour faire prendre conscience aux populations des pays libres du trésor qu’elles possèdent…

Il ne faut évidemment pas souhaiter que cette catastrophe survienne.

En revanche, il suffit à celles-ci de juste regarder un petit peu plus long que le bout de leur nez pour voir ce qui se passe dans les pays autocratiques et totalitaires ainsi que les luttes parfois désespérées mais toujours grandioses des peuples qui luttent pour (re)trouver la liberté.

Pour en revenir à ce qui fait tenir la démocratie, on peut s’inquiéter de la mauvaise humeur des peuples tout en se rassurant par leur soutien sondagier à vivre dans un pays libre.

Mais on ne peut se satisfaire que des citoyens qui affirment leur adhésion au régime démocratique votent pour des personnages et des partis qui en sont de véritables adversaires, uniquement parce qu’ils ne sont pas contents de ceci ou de cela.

Parce qu’in fine, la démocratie n’est qu’un cadre dans lequel ce sont les citoyens qui imposent telle ou telle politique.

C’est donc à eux-mêmes qu’ils doivent s’en prendre avant d’attaquer la démocratie s’ils ne sont pas contents du résultat obtenu.

Reste que l’on pouvait dire la même chose dans l’entre-deux guerres où les peuples de pays démocratiques ont été séduits par les idéologies totalitaires, certains mettant même leurs représentants au pouvoir comme en Allemagne ou en Italie.

Dès lors, le constat que l’on peut faire aujourd’hui face à ce paradoxe d’un vote majoritaire pour des adversaires de la démocratie alors qu’un soutien à cette dernière demeure affichée, est inquiétante parce qu’elle traduit aussi toute l’irresponsabilité avec laquelle les peuples jouent avec leur présent et leur avenir.

Et l’on ne peut évacuer la perspective d’une union conjoncturelle entre les extrêmes pour faire chuter la démocratie.

On le sait les frontières sont poreuses entre les extrémismes qui partagent au moins un intérêt objectif, faire la peau à la liberté.

Alexandre Vatimbella

 

jeudi 12 mai 2022

L’Europe n’est plus une ardente volonté mais un devoir impératif

En ce 9 mai, c’est la fête de l’Europe mais certainement pas l’Europe en fête…

L’agression de la Russie de Poutine contre l’Ukraine est bien sûr l’élément majeur de cette ombre funeste qui plane au-dessus du continent des Lumières.

Mais elle est également un révélateur, tout comme l’a été la pandémie de la covid19.

Jusqu’il y a peu, l’Union européenne, à bien des égards, était devenue une coquille vide qui, faute de volonté politique, se résumait à une sorte d’amicale du libre-échange et de la paix où chacun y mettait ce qu’il voulait et rechignait à appliquer les règles communes.

Déjà pas si mal, pourrait-on dire, au vu de ce que les Européens ont été capables de faire dans l’infamie et de produire avec les charniers à grande échelle au cours du 20e siècle…

Totalement insuffisant si l’on se réfère aux défis qu’ils doivent relever, qu’ils connaissent, dont ils savent les dangers extrêmes qu’ils recèlent et pour lesquels ils agissent, pas ou peu.

Parce qu’il faudrait que les peuples et les dirigeants de l’Union européenne comprennent une bonne fois pour toute que l’Europe n’est plus une ardente volonté mais un devoir impératif.

De ce point de vue, le discours d’Emmanuel Macron depuis cinq ans est salutaire.

Point de doux idéalistes lunaires et d’utopie romanesque, ici, juste un constat brut, sans fioritures, qui s’appuie uniquement sur un réel concret.

La construction de l’Europe n’est plus cette joyeuse promenade où l’on avait le temps de flâner sans qu’il y ait des conséquences, c’est désormais le parcours du combattant, sans pitié, qui déterminera ce que nous serons pour les décennies à venir, des maîtres de notre destin commun ou des esclaves des grandes puissances dont nous ne saurons pas membres du club et qui décideront pour nous.

Tout ceci doit être martelé pour que le rêve européen se bâtisse sur la réalité concrète et ne serve pas seulement à des effets de manche lors de discours dont les paroles s’envolent pour se perdent dans le souffle du vent de l’oubli.

Quand on entend les adversaires de l’Union européenne qui viennent nous expliquer que nous serons plus libres et plus maître de notre destin si l’on sort de celle-ci ou qu’on la transforme en une association d’Etats souverains, on est interloqué devant leur incapacité à comprendre le monde qui les entoure, à moins que leurs propos ne soient que de la démagogie populiste pour surfer sur la vague d’angoisse d’une partie de la population.

Dans l’un et l’autre des cas, ce n’est que de l’irresponsabilité fautive et condamnable.

Mais on se rappelle que ce sont eux aussi qui venaient nous dire que l’avenir était dans une relation d’extrême proximité avec Vladimir Poutine qui vient de nous rappeler avec une sauvagerie cynique et une barbarie féroce ce qui nous pend au nez si nous refusons notre devoir impératif.

Alexandre Vatimbella

lundi 2 mai 2022

Le combat du Centre se confond désormais avec la défense de la démocratie républicaine

Qui aurait pu penser au début du troisième millénaire que le Centre serait aujourd’hui le pilier central de la défense de la démocratie républicaine et le principal rempart contre les extrémismes?

A l’époque existaient encore une Gauche et une Droite démocrates et républicaines fortes qui parvenaient plutôt bien que mal à contenir les extrêmes et leurs agressions contre la démocratie.

Les choses ont bien changé depuis!

Dans le monde et notamment en France, les extrêmes sont devenus de plus en plus populistes et démagogues, ont ratissé de plus en plus large et ont réussi à embobiner une partie importante de la population avec des discours de haine nauséabonds, de la démagogie aussi simpliste qu’inconséquente mais qui connu le succès comme c’est malheureusement trop souvent le cas.

Aujourd’hui le paysage politique des démocraties à de quoi susciter, à tout le moins, l’angoisse.

Avec en France le clan obligé de Poutine, les Le Pen et le trublion ami de Chavez et fan de Castro, Mélenchon, aux Etats-Unis, le mythomane raciste admirateur des despotes, Trump, en Hongrie l’ami de Poutine et escroc de l’Union européenne, Orban, au Royaume-Unis l’inconséquent et dangereux égocentrique Johnson, en Italie, l’admirateur de Mussolini, Salvini, en Turquie celui qui se prend pour le sultan réincarné, Erdogan, au Brésil le nostalgique de la dictature des généraux et de leur utilisation de la torture Bolsonaro, en Inde, l’ennemi des musulmans qui en a déjà nombre à son tableau de chasse, Modi.

Voilà quelques exemples d’une liste qui s’allonge au fil des ans de tous ceux qui combattent la démocratie républicaine auxquels ont peut ajouter des formation comme l’AfD et Die Linke en Allemagne, Droit et justice en Pologne, Podémos et Vox en Espagne, Aube dorée et Syriza en Grèce pour n’en citer que quelques unes.

On n’oubliera évidemment pas les ennemis de l’extérieur avec les sinistres assassins Xi en Chine et Poutine en Russie.

Mais il y en a évidemment une flopée d’autres ceux au pouvoir de la Birmanie à la Biélorussie en passant par la Syrie, l’Egypte, l’Algérie, le Venezuela, Cuba, le Rwanda, le Vietnam, etc., etc.

Le Centre, le Centrisme et les centristes ont donc désormais une responsabilité historique dans le combat contre la peste subversive dont le projet est d’éliminer la liberté ce qui les oblige également à être le cœur de toutes les coalitions qui doivent absolument se constituer avec tous les partis démocratiques, ceux qui occupent l’axe central devenu le lieu unique de résistance.

Alors, oui, Trump n’est plus au pouvoir, Le Pen et Mélenchon n’ont pas gagné la présidentielle, Salvini a été éjecté du gouvernement et des partis extrémistes n’ont pas encore eu la possibilité de s’imposer dans des pays comme l’Allemagne.

Pour l’instant.

Parce que si l’on additionne les résultats de tous les candidats extrémistes du premier tour de la présidentielle, on aboutit au chiffre effarant de près de 58% des suffrages exprimés.

Bien sûr, tous leurs électeurs ne sont pas des adversaires de la démocratie.

Et les sondages montrent  que les partisans de cette même démocratie sont encore majoritaires dans le pays même s’ils estiment qu’elle ne fonctionne pas bien.

On peut d’ailleurs tenter de se rassurer en observant que le pourcentage qu je viens d’évoquer ne concerne en fait que 41,7% des électeurs inscrits et donc un chiffre encore inférieur de tous ceux qui possèdent le droit de vote et dont nombre ne se sont même pas inscrits sur les listes électorales.

Mais on aurait tort d’en conclure que la démocratie n’est pas en danger.

Car il y a bien une majorité d’électeurs qui n’ont pas trouvé impossible de voter pour des personnes dont le projet est la suppression de la démocratie républicaine.

Et c’est bien ceux qui votent qui ont le dernier mot.

Alors le Centre doit assumer son rôle sans faiblesse, sans compromission comme nous le montre actuellement à l’opposé, de manière pitoyable, une partie de la Gauche et comme est tentée de le faire une partie de la Droite.

Il doit inlassablement dénoncer les extrêmes et leurs idiots utiles, rappeler ce qu’est une démocratie, ce régime de liberté qui, par essence, est fragile face à ses ennemis et que l’on ne joue pas par simple mauvaise humeur.

Il doit également faire en sorte qu’elle ne soit pas entravée ou instrumentalisée par des intérêts particuliers pour que chacun bénéficie de ses bienfaits dans une parfaite égalité politique.

La tâche est à la hauteur de l’enjeu.

Il en va de notre avenir de citoyens et citoyennes libres.

Alexandre Vatimbella