dimanche 22 mai 2016

Brexit or not Brexit, that is the question?

Pour certains, l’Union européenne serait bien mieux sans le Royaume Uni, sorte de ver de la confusion dans le fruit de l’union.
Pour d’autres, l’Union européenne aurait beaucoup à perdre si le Royaume Uni décidait de s’en aller lors du référendum du 23 juin prochain.
C’est vrai que le Royaume Uni a presque tué l’Europe telle que les pères de celle-ci la voyaient, cet idéal fédéral pour lequel les centristes se battent depuis les années 1950.
Avant que ne se produise l’implosion finale, il vaudrait mieux qu’il s’en aille pour l’en préserver.
Et s’il le fait de lui-même, tant mieux.
Mais l’idéal européen – celui-là même des pères fondateurs – est et était bien de réunir tous les pays démocratiques sous la même bannière.
Le Royaume Uni est loin d’être le dernier et son départ serait extrêmement dommageable pour un continent uni dans la paix et, quoi que l’on pense, dans le progrès.
Une majorité d’Européens – et de Français – souhaitent que le Royaume Uni demeure dans l’Union européenne.
Et le plaidoyer de Barack Obama en faveur de la construction européenne et de la présence des britannique dans l’UE lors du discours de Hanovre ce 25 avril montre que le monde entier se sent concerné par le devenir de cette Europe qui, au sortir de la Deuxième guerre mondiale qu’elle avait provoquée, est devenue un modèle à imiter aux quatre coins de la planète.
La réponse à la question de savoir si le Royaume Uni doit demeurer dans l’Union européenne n’est donc pas si simple.
Oui, les Britanniques ont été d’exécrables européens, dans la lignée de tout ce qu’ils avaient entrepris avant d’y rentrer, c’est-à-dire en essayant vainement de la détruire de l’extérieur.
Les agissements du Margaret Thatcher laissaient d’ailleurs à penser que faute de la tuer de l’extérieur, ils avaient décidé de le faire de l’intérieur comme l’avaient pressenti de nombreux défenseurs de l’Europe lors de l’entrée du pays dans ce qui était à l’époque la CEE (Communauté économique européenne, ancêtre de l’Union européenne) en 1973.
Leur mauvais exemple a d’ailleurs donné des idées à tous les ennemis de l’UE, de la France à l’Allemagne en passant par les Pays Bas ou la Grèce.
Sans parler des nombreux pays de l’Est qui y sont entrés tout en refusant de jouer le jeu d’une vraie union, comme la Pologne, la Hongrie, la République tchèque ou la Slovaquie.
Du coup, avant d’être un espace d’intégration fédéraliste, l’Union européenne est devenu, avant tout, un espace de paix doublé d’un grand marché,  ce qui n’est déjà pas si mal.
Fort de constat, la sortie des Britanniques peut donc être une chance pour un nouveau départ de l’Union européenne débarrassée de l’obstacle le plus conséquent à son approfondissement qui est indispensable pour tous ceux qui ne veulent pas jouer l’avenir des Européens à la roulette russe.
On peut imaginer que des initiatives soient prises en France et en Allemagne, voire dans d’autres pays en cas de départ du Royaume Uni, pour relancer et consolider l’Europe.
En tout cas, il faut l’espérer.
Mais, oui aussi, le Royaume Uni a sa place en Europe et dans une Union européenne.
Non seulement pour assurer la paix à ce continent qui a été particulièrement touché par les guerres sanguinaires au cours de son histoire mais également pour continuer à avancer vers une meilleure intégration parce que le XXI° siècle et ses défis demandent que les Européens soient unis pour défendre la démocratie, la république ainsi que leur économie avancée que nous envie la planète.
Sauf qu’ils ne doivent plus être, à la fois, dedans et dehors.
Ce n’est pas viable et pas acceptable.
Pour autant, si les Britanniques décident de demeurer dans l’Union européenne, ce ne sera pas une grande victoire pour cette dernière, loin de là.
Car il faudra, quoi qu’il arrive, relancer la machine, à la fois, pour que l’intégration européenne devienne plus forte afin de rendre chacun des membres de l’UE plus fort, surtout pour que les peuples européens y voient à nouveau leur avenir et non un monstre froid et bureaucratique qui manipule leurs vies.
Les vrais travaux herculéens des Européens commenceront le 24 juin avec ou sans le Royaume Uni.
Et il faudra sans doute que se mette enfin en place une nouvelle organisation regroupant les pays de l’Union européenne qui veulent aller plus loin dans leur destin commun, certainement sans le Royaume Uni.

Alexandre Vatimbella

samedi 21 mai 2016

Axe central: Macron, l’homme qui énerve les gardiens des temples

Tant à droite qu’à gauche et au centre, Emmanuel Macron a d’abord été accueilli avec bienveillance.
Puis il a été considéré avec un petit sourire moqueur aux lèvres avant de commencer à agacer.
Aujourd’hui, le sentiment qui domine l’entière classe politique est plutôt l’inquiétude d’où une montée de l’agressivité qui va souvent de pair à son encontre.
Car si certains prédisent un flop de son initiative En-marche – c’est-à-dire qu’il le souhaite ardemment! – c’est plutôt à un barrage anti-Macron que l’on assiste ces dernières semaines afin de contrer son ascension dans les sondages et la réalité même de l’espace politique qu’il veut incarner.
C’est le cas, d’abord, chez les gardiens des temples que sont les partis politiques où le «Macron bashing» est désormais la règle.
Ainsi, au Parti socialiste, les critiques, voire les anathèmes qui venaient jusque là essentiellement de la gauche radicale et de l’extrême-gauche, envers le ministre de l’Economie sont nettement plus nombreux que les éloges qui sont désormais du passé.
Même chose au gouvernement où Manuel Valls ne se cache même plus pour lui envoyer des piques et des rappels à l’ordre pendant que nombre de ses collègues ne sont guère avares de petites phrases pour se désolidariser de ses dires et de ses initiatives.
A droite, après avoir tenté d’abord la stratégie des compliments afin de semer la zizanie à gauche puis avoir essayé de le débaucher, on en est désormais à la phase où sa personne et son action sont constamment et systématiquement blâmées.
Il faut dire que le nombre de sympathisants de droite qui ont une bonne opinion de Macron, qui estiment que son bilan est positif et qu’il serait un bon président de la république ne cesse de progresser ce qui a de quoi inquiéter les dirigeants de LR.
Ce qui est nouveau, c’est que le Centre s’y est mis également avec un François Bayrou qui est devenu un de ses plus grands contempteurs alors que l’UDI continue à jouer sur les deux tableaux en lui faisant des appels du pied tout en attaquant son bilan.
Là aussi, la grande popularité de Macron auprès des sympathisants des partis centristes sonnent comme une alarme auprès des dirigeants du MoDem et de l’UDI qui voient arriver sur leurs plates-bandes un nouveau venu qui les ringardise et menace leurs prés carrés.
Mais les attaques contre Macron proviennent également des gardiens des temples de la sphère médiatico-intellectuelle par le biais d’attaques contre l’axe central et donc également le Centre et le Centrisme.
Tout ce que le pays compte de conservateurs, de réactionnaires et d’idéologues bornés de gauche et de droite montent au créneau pour critiquer l’initiative controversée du ministre de l’Economie qui leur apparaît un progressisme libéral, un courant très largement honni dans notre pays par les intellectuels.
Car ce qui est en jeu c’est la mise en cause de leur représentation surannée et poussiéreuse d’une vie politique limitée à l’affrontement entre la Gauche et la Droite.
Macron, bien sûr, n’est pas le premier à parler d’une scission bien plus profonde entre progressistes et conservateurs.
Mais, comme ses prédécesseurs, cela suffit à faire sortir de leurs gongs journalistes, politologues et intellectuels des deux bords qui, depuis la fondation de la V° République, défendent la réalité de cet unique affrontement qui les arrange dans cette obsession binaire de la politique d’une pauvreté souvent abyssale, basée sur des idées d’un autre âge et une résistance au progrès et à la modernité qu’ils jugent dangereux.
Une obsession qui fait fi de l’histoire comme on peut le lire dans les colonnes des quotidiens comme Le Figaro ou Le Monde, des journalistes et autres experts qui ont la mémoire courte ou la science historique limitée.
Pour eux, la réalité d’un axe central ne serait rien d’autre que la revitalisation de l’idée molle de l’union nationale ou, pire, de la volonté de brouiller les pistes pour des raisons bassement électoralistes et d’ambitions personnelles sur fond de pauvreté des idées et du personnel politiques.
Or si le «ni gauche, ni droite» est sans doute une faute de langage de la part d’Emmanuel Macron, en revanche, la proximité de plus en plus évidente d’un axe central, défenseur de la démocratie républicaine libérale et représentative et d’une société ouverte face au raidissement d’une gauche et d’une droite radicales qui lorgnent plus vers les extrêmes que vers les modérés légitime sans l’ombre d’une ambiguïté le combat du ministre de l’Economie.
Au fond, l’ensemble des gardiens des temples espère secrètement que Macron ne sera qu’un phénomène politico-médiatique qui s’autodétruira comme ce fut le cas pour d’autres phénomènes.
Ce sera peut-être le cas mais cela ne fera pas disparaître la justesse de nombre de ses diagnostics ainsi que de sa volonté de refonder le débat politique sur des oppositions véritables.

Alexandre Vatimbella

vendredi 20 mai 2016

Trump est un danger pour la démocratie républicaine

Donald Trump n’est pas encore le président des Etats-Unis et Bernie Sanders a peu de chances (mais il en a) de battre Hillary Clinton.
Avant de dramatiser à l’extrême la situation, il faut attendre quelque peu.
Néanmoins, ce qui se passe actuellement lors des primaires démocrates et surtout républicaines ne peut que susciter l’inquiétude de tous les démocrates, dont les centristes, sur le devenir de la démocratie républicaine aux Etats-Unis et, par contrecoup, dans toutes les démocraties républicaines, libérale et représentative du monde.
Du côté républicain, donc, Donald Trump sera le candidat du parti à l’élection du 8 novembre prochain après sa victoire dans l’Indiana et la défaite cuisante de son principal adversaire, Ted Cruz, qui a décidé de «suspendre» sa campagne, prémices à un abandon pur et simple.
Aucun démocrate responsable ne pleurera la défaite de Cruz qui était certainement un danger plus grand encore pour la démocratie américaine que Trump.
Homme d’extrême-droite qui avait réussi l’exploit d’être plus détesté dans son propre parti que chez ses adversaires, il était porteur d’un projet réactionnaire et d’une vision de gouverner l’Amérique particulièrement néfaste et toxique.
Ayant dit cela, la perspective de voir Donald Trump à la Maison blanche – même si tous les sondages le donnent perdant actuellement face à n’importe quel candidat du Parti démocrate – n’est guère plus réjouissante.
Narcissiste, menteur (91% de ses déclarations sont des mensonges selon l’organisation PolitiFact), démagogue et populiste aux idées courtes qui pourraient plonger son pays et le monde entier dans l’abîme, il bénéficie de tout le travail de sape mené par les dirigeants républicains contre le système politique américain depuis plusieurs décennies ainsi que d’une responsabilité coupable des médias qui ont gonflé sans cesse sa candidature pour faire du taux d’audience à peu de frais.
Mais les sympathisants républicains lui ont également accordé leurs votes en nombre.
De ce point de vue, force est de reconnaitre que le fonctionnement de la démocratie américaine pose problème, surtout que le système mis en place par les Pères fondateurs de la nation et son évolution dans le temps risque de permettre à leur pire cauchemar de s’emparer de la présidence du pays.
Car c’est bien pour éviter des personnages comme Donald Trump mais aussi Bernie Sanders que le système politique américain a été modelé, afin d’empêcher que le peuple, tombant sous le charme des sirènes d’un démagogue populiste aux courtes vues, puisse devenir le premier personnage de l’Etat.
Bien sûr, des dangers et des menaces de ce type ont existé depuis la création des Etats-Unis en 1783.
On cite principalement Barry Goldwater, candidat républicain malheureux face à Lyndon Johnson en 1964, mais d’autres personnages «à la Trump» et «à la Sanders» ont jalonné l’histoire des élections présidentielles sans être, néanmoins, dans la situation de l’emporter.
Pour autant, la montée en puissance des deux hommes se fait sur fond d’une montée concomitante dans les démocraties républicaines d’une autonomisation irresponsable, égoïste et égocentrique, des individus qui menace les fondements mêmes de leur fonctionnement.
Et les médias, dont particulièrement internet, y jouent un rôle de premier ordre en répandant toutes sortes d’informations de moins en moins vérifiables et en exaltant une sorte de rébellion larvée qui trouve son exutoire aux Etats-Unis dans le Tea Party (mouvement d’extrême-droite populiste) et Occupy Wall Street (mouvement d’extrême-gauche populiste) mais aussi ailleurs, en Europe en particulier, dans des mouvements comme Nuit debout en France actuellement, sans aucune relation avec le réel.
Le 8 novembre est encore loin mais c’est en même temps demain.
Il faut espérer pour les Etats-Unis mais aussi pour l’ensemble des démocraties républicaines mais aussi pour le monde entier que Donald Trump ne sera pas le 45° président des Etats-Unis.
De même, à un degré moindre, Bernie Sanders.
C’est pourquoi, même si elle n’est pas la candidate parfaite – mais qu’elle n’est pas non plus la démoniaque malhonnête que certains se complaisent à présenter sans aucune preuve tangible comme l’ont rappelé récemment encore Nicholas Kristol dans le New York Times et Jill Abramson dans le Guardian –, Hillary Clinton est celle du Centre et de la démocratie républicaine.

Alexandre Vatimbella

La scandaleuse équation Clinton = Trump

Donald Trump sera donc le candidat du Parti républicain.
Et si la logique est respectée, il devrait être opposé le 8 novembre prochain à Hillary Clinton qui a toutes les chances de remporter la primaire démocrate face à Bernie Sanders.
Au vu de qui est Trump, de ses propos injurieux envers tous ceux qu’il hait – et ça en fait du monde –, de son inculture tant en matière politique, économique ou dans le domaine des enjeux de la planète, on pouvait supposer que les médias américains, qui portent une très lourde responsabilité dans la montée en puissance du démagogue populiste – un peu comme les médias français ont «fait» le clan Le Pen – allaient rectifier le tir et, surtout, se placer derrière Hillary Clinton, la seule candidate clairement en faveur de la défense de la démocratie républicaine, libérale et représentative.
Pour continuer le parallèle avec la France, on ne peut imaginer une seule seconde que ses médias, si Marine Le Pen est au second tour de la présidentielle en 2017, ne s’unissent pas autour du candidat démocrate et républicain qui sera face à elle, qu’il se nomme Juppé, Sarkozy, Hollande, Le Maire ou d’un autre nom.
Et bien pas du tout!
Dans l’optique d’un duel Trump-Clinton, voilà que ressort immédiatement la grosse artillerie anti-Clinton dans la plupart des médias américains qui continuent, en parallèle, à faire une couverture sans précédent de tous les faits et gestes du promoteur newyorkais, lui offrant des milliards de dollars de publicité politique gratuite, un comble pour un milliardaire.
Nettement plus grave, ces mêmes médias salivent déjà à l’empoignade qui va avoir lieu, parlant d’un combat «nasty», c’est-à-dire sale et méchant avec une envie souvent écœurante.
Mais ce n’est pas le plus scandaleux…
Car voilà qu’une improbable équation a été posée par nombre de journalistes et d’experts, soi-disant indépendants (on ne parle pas bien sûr de ceux qui sont publiquement engagés politiquement), comme quoi Hillary Clinton = Donald Trump.
Oh, évidemment, il ne s’agit pas de dire que leurs programmes ou leurs dires sont les mêmes.
Mais cela signifie que, selon les promoteurs de cette équation, la personnalité et le comportement des deux se ressemblent beaucoup.
Sur quoi se base une telle comparaison?
Sur pas grand-chose en réalité sauf sur les attaques sans fondement que subit Hillary Clinton depuis des années à propos de sa malhonnêteté, son caractère exécrable, sa volonté de dissimulation et ses secrets inavouables.
Récapitulons.
Sur son honnêteté, il convient de rappeler qu’elle n’a jamais été condamnée et que les innombrables enquêtes journalistiques et les ouvrages à charge n’ont jamais réussi à prouver des agissements malhonnêtes.
Sur son caractère, le plus gros reproche qui lui est fait c’est qu’elle agit comme… un homme!
Imaginons qu’elle agisse comme une «faible femme» et l’on est sûr que les mêmes contempteurs seraient les premiers à le lui reprocher, estimant qu’elle n’aurait pas les qualités pour être la présidente de la première puissance du monde et la «commander in chief» de la première armée de la planète.
Sur sa dissimulation, les critiques viennent des journalistes qui détestent les personnalités publiques qui ne veulent pas se livrer à eux sans réserve, comme l’extraverti Donald Trump, ou qui ne veulent pas les séduire, un peu comme le charmeur Barack Obama.
De la viennent d’ailleurs les accusations sur ses secrets inavouables dont, bien sûr, les enquêtes journalistiques et les ouvrages à charges n’ont jamais apporté la moindre preuve qu’il en existait.
Un exemple parmi d’autres dans l’acharnement dont elle est la victime est fourni par cette affaire des emails lorsqu’elle était à la tête du département d’Etat.
On lui reproche d’avoir gardé une boîte aux lettres électronique personnelle qui aurait pu permettre à des hackers malveillants, voire à des puissances étrangères, de prendre connaissance de secrets d’Etat.
Or, tel n’a pas été le cas et les juristes les plus sérieux disent et redisent qu’il n’y a aucune preuve de son irresponsabilité pour pouvoir l’attaquer en justice.
Pire, au fur et à mesure des épisodes de ce feuilleton médiatico-politique sans fin, on apprend que moult hauts responsables ont fait exactement comme elle, avant elle et en même temps qu’elle, comme les anciens secrétaires d’Etat républicains Colin Powell et Condoleeza Rice.
Mais cela ne semble pas émouvoir les médias qui, dès qu’ils le peuvent, ressortent cette histoire pour fragiliser la candidate.
En face, on trouve, comme on l’a dit, un Donald Trump qui ment neuf fois sur dix selon les statistiques des sites spécialisés dans l’analyse des propos politiques, qui insulte et qui dit des énormités tout en flattant les pires instincts humains auprès de foules qui veulent leur revanche sur tout et n’importe quoi ou qui.
Comment peut-on, dès lors, oser dire ou écrire que Trump et Clinton sont des personnages qui se ressemblent?
D’autant qu’en l’affirmant, on dédiabolise Trump, on le rend respectable et donc légitime à être élu.
Si jamais c’était le cas au soir du 8 novembre, on pourra faire le constat, avec Barack Obama, qu’il doit une fière chandelle aux médias, non seulement pour l’avoir couvert outre-mesure mais pour avoir affirmé qu’Hillary Clinton lui ressemblait.
A noter, par ailleurs, qu’en France, toute la droite radicale et extrême se trouve soudainement décomplexée par les succès de Donald Trump.
Si l’on est guère étonné que le Front national apporte son soutien, voire voue une grande admiration à Trump, on est néanmoins surpris qu’une certaine droite qui jusqu’à présent avait joué profil bas dans ses accointances avec le parti des Le Pen, grâce à un événement qui se déroule à plusieurs milliers de kilomètres, puisse montrer sans gêne aucune ses proximités avec toute la logorrhée populiste et démagogique du promoteur newyorkais.
Ainsi, par exemple, dans les colonnes du Figaro, les correspondants aux Etats-Unis du quotidien commencent à trouver nombre de qualités à Trump, tout en s’en prenant constamment à Hillary Clinton, la représentant en candidate d’extrême-gauche et en reprenant à leur compte toutes les accusations sur sa malhonnêteté.
Sans parler des «experts» en tout genre des Etats-Unis qui viennent faire du «Hillary bashing» et de la propagande pro-Trump.
Récemment, un de ceux-ci est venu affirmer que les sondages avaient tourné en faveur de Trump en sortant le seul, parmi des dizaines et des dizaines, qui lui ait jamais donné une avance dans les intentions de vote!
Bien entendu, ce fait a été omis dans l’article ainsi que le fait que l’institut de sondage, Rasmussen, favorisait systématiquement les candidats républicains.
Rasmussen, rappelons-le, s’était fait connaitre en étant le seul institut à publier des sondages négatifs sur Obamacare, la loi sur l’assurance santé honnie par les républicains, au moment où tous ses confrères montraient justement dans les leurs que les Américains pensaient le contraire…
Pour finir, le plus important, désormais, n’est pas que l’on aime ou que l’on n’aime pas Hillary Clinton, c’est qu’il n’est pas imaginable pour ceux qui sont attachés à la démocratie républicaine, de voir un Donald Trump à la Maison blanche, comme il n’est pas concevable de voir une Marine Le Pen à l’Elysée.
C’est aussi simple que cela.

Alexandre Vatimbella