samedi 28 septembre 2019

A quelle distance est le mur?


Allons-nous dans le mur?
Et si oui, à quelle distance est le mur?
Voilà deux interrogations existentielles dans l’air du temps bien que nous puissions dire qu’elles ont toujours fait partie de l’environnement de l’humanité.
Lors de la peste noire du XIV° siècle, beaucoup de personnes ont pensé que la fin du monde était très proche, que le mur était à une distance de quelques centimètres.
Mais en ce début de XXI° siècle, avec une information qui circule à la vitesse de la lumière, tous les événements négatifs donnent une impression de fin du monde, impression surréaliste puisque nous poursuivons nos activités et que nous crions au loup tout en le laissant entrer dans la bergerie dans une sorte de fatalité où les choses ne sauraient changer en même temps que nous entreprenons de les changer!
Néanmoins, ce mur existe-t-il vraiment et à quelle distance se trouve-t-il s’il existe?
Nous savons que nous pouvons détruire l’humanité (certains disent de manière prétentieuse la planète alors que rien n’indique que celle-ci deviendrait morte une fois que nous aurions disparu).
Nous savons que notre développement comporte des risques immenses pour la vie de l’humanité (bien que cela ne veuille pas dire que ce développement tuerait tout le monde mais une grande partie, en tout cas).
Nous savons que nous avons des comportements à risque même si le risque est inhérent à notre présence sur terre, à notre existence.
Chaque seconde de notre vie est un risque que nous devons assumer et, en plus, nous devons en prendre pour assurer notre existence et tenter de l’améliorer.
Dès lors, il n’est pas illusoire de parler de mur si nous combinons les trois éléments en les renforçant.
Mais à quelle distance se trouve-t-il?
Les mauvais augures le voient tout près, en béton armé indestructible et d’une hauteur vertigineuse.
Les bons augures le distinguent au loin tout en affirmant qu’il existe une voie de contournement que l’humanité sera capable de trouver comme toujours.
Le prix de cette voie de contournement varie selon les estimations de ces augures.
Certains pensent qu’il sera très élevé et qu’il remettra en cause notre façon de vivre.
D’autres estiment qu’elle ne sera évidemment pas gratuite mais que le génie humain en fera une opportunité plutôt qu’un handicap.
Tous les arguments sont sur la table.
Pour prouver ses dires, chacun «spécialiste» présente son «étude scientifique» qui ne reste, comme la science, qu’une création humaine et non une vérité, et ses statistiques dont on sait depuis longtemps qu’on peut leur faire dire tout et son contraire (quand elles ne sont pas fausses!).
Les projections de certains parlent d’apocalypse pendant que les projections des autres parlent de lendemains qui chantent.
Le bon comportement se trouve-t-il au milieu?
En partie sans doute.
En mixant les annonces alarmistes et les prédictions optimistes, on est plus proche d’une vision correcte de la situation de l’humanité bien que de très nombreux paramètres nous sont encore inconnus voire difficilement analysables.
Pour les uns, il va falloir se passer de voiture, de manger de la viande et du poisson, de chauffer correctement nos maisons, de consommer des objets non indispensables.
Pour les autres, la voiture va devenir totalement propre, la viande et le poisson bénéficieront des avancées de la biologie, les nouvelles énergies seront inépuisables et tout le monde pourra bénéficier d’une capacité à consommer malgré le nombre d’habitants toujours plus nombreux de la planète.
Pour résumer, il y a les tenants d’un malthusianisme qui se veut lucide et de l’autre les tenants d’un progrès qui se veut dynamique.
Et entre les pessimistes (c'est-à-dire les «collaspologues» tenant de la théorie de l’effondrement et les «déclinologues», avec des personnalités comme Jared Diamond ou John Gray) d’un côté et les optimistes (avec des personnalités comme Steven Pinker et feu Michel Serres) de l’autre, il y a l’individu qui aimerait bien que tout le monde s’accorde sur la situation du présent afin d’agir concrètement et efficacement sur celui-ci pour envisager l’avenir de manière réaliste pour l’Humanité.
Parce que, que l’on soit pessimiste ou optimiste, une chose est sûre, il y a du pain sur la planche…



vendredi 27 septembre 2019

GPA: quand les droits de l’enfant sont instrumentalisés par les droits à l’enfant


Qui veut qu’un enfant soit un apatride sans parents?
Personne.
Au nom de ce droit de l’enfant d’avoir un chez lui dans tous les sens du terme, la France a décidé, à l’instar d’autres pays qui interdisent la GPA (Gestation pour autrui) sur leur territoire, de reconnaître les enfants nés de cette pratique à l’étranger, c'est-à-dire de couples hétérosexuels ou homosexuels qui vont dans des pays qui l’autorisent puis reviennent avec le nouveau-né dans leurs bagages.
On comprend bien le geste humanitaire en faveur des enfants qui bénéficient pourtant, d’abord et avant tout… aux fraudeurs.
Parce que le droit d’un chez lui de l’enfant n’est en fait qu’un droit à l’enfant de ceux qui ont utilisé la GPA.
Parce que l’enfant, lui, a bien un père et une mère biologiques qui lui suffisent pour avoir son chez lui sauf que, dans la GPA, la mère qui a porté l’enfant pendant la grossesse, ne fait pas partie, dès le départ, du projet parental et, dans la plupart des cas, a été rémunérée pour ses «services».
Dès lors, on voit bien qu’il s’agit avant tout de régulariser une situation en faveur de personnes qui se sont mis délibérément en dehors de la loi et en défaveur de celui qui n’a rien demandé, l’enfant…
On comprend bien que cette décision annoncée du gouvernement français qui se fera par le biais d’une circulaire ministériel (c'est-à-dire sans débat démocratique) va permettre une explosion de l’utilisation de la GPA de la part de couples français qui savent désormais que contrevenir à la loi n’aura que des effets secondaires.
Mais, de toute façon, il faut bien savoir que dans le discours officiel, le problème n’est pas l’enfant – considéré dans la GPA comme un seul produit marchand et comme un objet à posséder – mais les femmes porteuses.
On l’a bien vu dans les réactions des membres du gouvernement qui ont indiqué que cette décision ne remettait pas en cause l’interdiction de la pratique de la GPA en France, au nom de la dignité des femmes et l’intégrité de leur corps (alors que beaucoup d’entre elles, au vu de certaines rémunérations, sont tout à fait consentantes et conscientes de ce qu’elles font).
Ainsi, la femme ne peut être une sorte d’esclave payée pour enfanter mais l’enfant, lui, peut être cet objet de désir que l’on achète.
Et l’achat d’un être humain est bien au cœur d’une pratique esclavagiste.
In fine, cette décision marque, à nouveau, une régression des droits de l’enfant alors que se profile la loi sur la bioéthique qui risque d’en marquer d’autres.
Un bien triste constat pour les humanistes.

Alexandre Vatimbella


jeudi 26 septembre 2019

Les dommages irréversibles de Trump à la démocratie américaine et mondiale


Qu’il soit ou non battu en 2020 pour un second terme, Donald Trump aura causé des dommages irréversibles à la démocratie américaine.
Qu’il soit un épiphénomène ou la résultante d’un mouvement profond d’une partie de la population américaine (et mondiale), Donald Trump a ainsi causé des dégâts immenses à la démocratie républicaine à travers la planète dont nous ne prenons malheureusement pas assez conscience et qui se répercuteront dans les années à venir même s’il est chassé du pouvoir l’année prochaine.
Il faut bien revenir ici aux fondamentaux de la politique.
D’abord, quel que soit les vices du système électoral américain (ce sont des grands électeurs qui ont élu Trump alors qu’il avait un déficit de près de trois millions de voix par rapport à Hillary Clinton), jamais il n’avait permis l’élection d’un personnage comme Trump même s’il avait été proche de le faire (ou que des populistes comme Andrew Jackson ou des personnages plus ou malhonnêtes, comme Richard Nixon soient eux élus).
Mais ce serait oublié que d’autres systèmes démocratiques comme le français permettent à des représentants de l’extrême-droite d’être présent au second tour de l’élection présidentielle et de remporter les deux dernières élections européennes ou au système britannique de mettre en première place Nigel Farage et son parti aux élections européennes et de permettre à Boris Johnson d’être premier ministre, au système italien de permettre à Di Maio et Salvini d’être au pouvoir (même si le second se soit «auto-chassé» du gouvernement!) et ainsi de suite.
Or donc le système démocratique a permis qu’un populiste, démagogue, raciste, malhonnête, menteur et incompétent accède à la tête de la première puissance mondiale qui est une démocratie et une république.
Mais, non seulement, il a pu accéder au pouvoir mais il y est maintenant depuis trois ans et finira sans doute son mandat même si de nombreuses affaires avant et pendant sa présidence (dernière en date, l’affaire ukrainienne où il a fait pression sur le président de ce pays pour qu’il trouve des «preuves» de la soi-disant «malhonnêteté» de Joe Biden, le favori démocrate pour la présidentielle de 2020 en «gelant» les aides militaires de ce pays qui est menacé par la Russie depuis l’annexion par cette dernière de la Crimée) aurait du mettre en route la procédure d’«impeachment» pour le chasser de la Maison blanche.
Comme l’ont bien utilisé à leur profit tous les systèmes autoritaires et dictatoriaux de la planète, le système démocratique est donc capable de produire un Trump.
Et donc de démontrer que, selon eux, ce système était vicié, dangereux et irresponsable.
C’est une catastrophe majeure pour tous les défenseurs de la liberté qui aura des séquelles pendant des décennies, voire plus.
Mais les conséquences désastreuses ne s’arrêtent pas là.
Toutes les politiques responsables mises en œuvre pendant des années par plusieurs présidences aux Etats-Unis ont été annulées ou complètement vidées de leur substance que ce soit en matière environnementale, d’éducation, de droits sociaux, de lutte contre les discriminations (en particulier contre le racisme), etc.
De plus, Trump avec ses propos et son comportement grossiers, insultants, racistes et mensongers ont libéré la parole de toute la fange politique, notamment celle des extrémistes de droite, des suprémacistes blancs (souvent des admirateurs du nazisme) et de tous ceux qui veulent détruire l’Etat parce qu’il serait trop généreux avec les pauvres (qui n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes s’ils le sont).
La libération de cette parole abjecte et intolérable n’a pas que concerné les Etats-Unis mais a permis de voir fleurir des propos de même acabit dans nombre de démocraties occidentales.
Des démocraties où des clones de Trump ont joué la politique du pire tout en sachant soutenu par le président américain dont on rappelle, qu’au-delà des milliers (près de 10.000) de mensonges proférés depuis près de trois ans, il a fait plus de compliments aux autocrates et dictateurs de la planète qu’aux leaders élus démocratiquement…
Oui, son élection aura des répercussions parce qu’elle a démontré qu’un régime démocratique et républicain a priori mature comme l’est celui des Etats-Unis (plus longue démocratie mondiale et surtout qui l’est depuis l’indépendance du pays) n’a pas les moyens de s’opposer à la prise du pouvoir par un bonhomme dans son genre.
Elle aura démontré qu’au XXI° siècle, après le nazisme, le fascisme, le stalinisme, le maoïsme et leurs avatars, les peuples qui vivent sous un tel régime sont capables d’élire un Trump à leur tête en toute irresponsabilité et en toute haine (il suffit d’écouter ses supporteurs notamment lors de ses meetings).
Il faut espérer que la démocratie républicaine possède la résilience nécessaire pour faire face à une attaque que l’on croyait ne plus pouvoir survenir en regard de ce que l’Histoire nous apprend (ou ne nous apprend pas…).
Mais une chose est sûre, les défenseurs de la démocratie républicaine, dont les centristes, doivent redoubler d’efforts pour, non seulement, continuer à la défendre face aux agressions mortifères mais pour avoir toujours foi dans sa capacité à émanciper et responsabiliser les peuples.
Parce que, n’oublions jamais, que la démocratie est un pari sur l’humain, sur sa vertu à vivre libre et responsable dans le respect, la tolérance et la solidarité vis-à-vis d’autrui.
Tout le contraire des conséquences de l’élection de Trump dont on n’a pas fini de mesurer le mal qu’elle a produit.

Alexandre Vatimbella

mercredi 25 septembre 2019

L’enfant n’est pas et ne sera jamais un droit


Posons le débat pour être le plus clair possible au moment où les députés sont sur le point d’autoriser la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes – dans le cadre de l’actualisation de loi sur la bioéthique –, c’est-à-dire la possibilité pour tous les couples hétérosexuels et homosexuels de faire valoir un droit à l’enfant à l’aide de la science et de la médecine.
Chez ceux qui s’opposent en l’état à la PMA pour toutes, il y a deux courants complètement différents.
Il y a d’abord ceux qui s’y opposent idéologiquement, au nom des valeurs judéo-chrétiennes de la société occidentale et qui voient dans l’atteinte à la structure de la famille traditionnelle, une attaque contre la structure même des bases de la communauté, de son lien social et de son vivre-ensemble.
Ce courant est positionné à droite et manifestera le 6 octobre prochain à Paris en prétextant qu’il se mobilise au nom de l’enfant, ce qui n’est pas vrai.
Ensuite, il y a ceux qui s’y opposent au nom d’un seul critère apolitique (dans le sens où il ne véhicule pas une idéologie partisane précise), celui du bienêtre et des droits de l’enfant sans aucun a priori idéologique et qui sont même prêts à changer d’avis le jour où l’on démontrera que la PMA pour toutes ne crée pas un environnement familial déséquilibré et néfaste pour l’enfant.
Ceci, rappelons-le parce que c’est un point essentiel dans leur combat, n’a pas été fait à l’heure actuelle.
Les spécialistes sérieux et non-embrigadés chez les opposants ou défenseurs idéologiques de la question sont incapables de répondre dans un sens ou dans un autre, ce qui demande dès lors que l’on applique ici le fameux principe de précaution.
Ce courant regroupe des gens venus de droite, de gauche et du centre qui se disent humanistes et placent l’être humain au cœur de la société, dont la dignité doit être respectée et dont l’intégrité, en tant que personne doit être défendue sans compromis et compromissions possibles.
Une fois bien clarifié ce point, je me situe dans ce dernier courant au nom de l’enfant et parce que celui n’est pas un droit mais un être humain.
Et tous ceux qui se revendiquent humanistes doivent dire, qu’en l’état des connaissances, la PMA pour toutes n’est pas acceptable.
Ainsi, aucune étude sérieuse n’a pu conclure aujourd’hui si un enfant d’un couple homosexuel était susceptible de connaître ou non des problèmes psychologiques du fait qu’il vivait dans un foyer sans père ou sans mère.
Et tant qu’il sera impossible de dire qu’aucun enfant ne peut souffrir de tels problèmes, la précaution doit s’appliquer.
Parce que si elle ne s’applique pas dans ce cas, elle ne s’applique jamais.
Le jour où il sera prouvé sans conteste qu’il n’y a aucun danger pour l’enfant, alors on pourra autoriser la PMA pour toutes.
Parce que l’enjeu est trop important pour « faire plaisir » à des adultes et pour accéder à leur « désir d’enfant » tout en revendiquant un « droit à l’enfant ».
L’enjeu c’est celui d’un enfant et de son futur d’adulte.
Oui, je le redis et le redirai encore à chaque fois que j’estimerai qu’il est en danger, l’enfant ne peut pas être un droit et ne pourra jamais l’être parce qu’il est un être humain.

Alexandre Vatimbella

mardi 24 septembre 2019

Peut-on écouter le «peuple» et faire de vraies réformes ?


Dans une interview au magazine américain Time, Emmanuel Macron a déclaré : « Je veux réformer, pas uniquement pour le pays mais avec le pays. »
Traduction : pas de réformes sans large concertation mais pas de pause dans les réformes.
Si cette nouvelle ligne de conduite semble consensuelle, démocratique, républicaine et la plus à même de permettre de réformer le pays avec l’accord de sa population, force est de reconnaître qu’elle n’a jamais fonctionné…
C’est même ce qui a tué toutes les réformes en profondeur du pays !
Pourquoi ?
Parce que l’on sait bien qu’une très large concertation et la prise en compte de tous les désidératas de tous les groupes de pression plus ou moins représentatifs ou habilités à donner leur opinion fait en sorte que l’on ne change les choses qu’à l’extrême marge pour contenter tout le monde et que la seule victime est la vraie réforme.
Un des maitres dans ce faux-semblant a été sans conteste Jacques Chirac qui, promettant sans cesse des réformes radicales, a laissé le pays dans un immobilisme coupable qui a nui à tous.
C’est ainsi que, de fausses réformes en fausses réformes, le contribuable continue à payer le régime exorbitant des retraites des agents de la RATP parce que, justement, aucune réforme prenant en compte les exigences de ces mêmes agents ne peut aboutir et que ce sont leurs représentants qui agissent en première ligne pour représenter le «peuple».
Comme ce fut le cas et c’est le présent, dans le cas des retraites, des fonctionnaires, des agents EDF, des salariés de la SNCF, etc.
Mais même sans cette intrusion corporatiste de catégories de salariés du secteur public protégés, le fait de mettre sur la place publique une réforme, c’est généralement la vouée, la plupart du temps, aux oubliettes et, ad minima, à n’être qu’un ersatz de réformette sur lequel il faut revenir sans cesse avec de nouvelles réformettes qui ne règlent rien et parfois aggravent même la situation qu’elles étaient sensées réparer.
Dès lors, c’est bien «avec le pays » que l’on réforme mais, avant tout, lors d’une élection nationale où les enjeux sont clairs et les propositions concrètes.
C’est à ce moment-clé de la vie d’une démocratie républicaine que l’on consulte les citoyens sur la nécessité ou non de faire des réformes et qu’ils choisissent parmi les programmes proposés lequel a leur préférence.
Bien entendu, ces réformes doivent être, lors de ce rendez-vous électoral, être clairement nommées, très largement expliquées et détaillées pour que le choix ne soit pas biaisé.
Le débat démocratique doit alors être intense avec tous les acteurs de la vie politique, sociale et sociétale pour que les choix réalisés soient faits en toute connaissance de cause.
Mais, ensuite, selon la volonté du suffrage universel, elles doivent être mises en application sans les compromissions qui les vident de leur substance.
Et c’est en suivant les promesses faites le plus possible dans une concertation qui permet, non pas de marginaliser la réforme mais de l’amender à la marge pour la rendre meilleure et plus acceptable pour certains de ceux qui sont concernés au premier chef que l’on fait une véritable œuvre réformatrice.
Donc, si l’on écoute bien ce que dit dorénavant la majorité en place, ce n’est plus du tout ce qui va se passer puisque le «peuple» aura le dernier mot, c’est-à-dire que l’on en revient à la bonne vieille recette politicienne qui est d’agir sans réellement agir, de décider sans réellement décider, de faire sans réellement faire en s’abritant derrière cette « volonté populaire » qui n’est en fait qu’un agrégat d’intérêts particuliers qui ne représentent qu’eux-mêmes.
A moins que cette entité fantôme et fantasmagorie des populistes et démagogues, ce «peuple» prenne ses responsabilités, ce qui n’a jamais été le cas jusqu’à présent…
La réforme, contrairement à ce que disent tous les détenteurs de privilèges obsolètes et les conservateurs de situation dépassée, n’est jamais une option.
Elle est une nécessité parce que le monde dans lequel nous vivons évolue (l’espérance de vie est passée d’une trentaine d’année au XVIII° siècle à près de 90 ans aujourd’hui, par exemple).
Le mieux serait évidemment que la réforme permanente se substitue à la réforme coup de balai parce qu’elle permettrait des ajustements incessants qui ne bouleverseraient pas les choses d’un coup et ne mettrait pas certains individus ou groupes d’individus dans des situations difficiles.
Malheureusement, l’humain est toujours plus prêt à agir quand la situation est extrême en espérant que celle-ci, par une intervention divine, ne survienne jamais.
On le voit bien avec le changement climatique.
Mais, là, c’est une autre histoire car ce n’est une réforme dont on a besoins mais une prise de conscience qui change beaucoup de nos comportements en profondeur.
Au vu de la difficulté de réformer, on ne peut être qu’inquiet sur la capacité de l’Humanité à prendre la mesure du défi qui se présente à elle et à agir en conséquence.

Alexandre Vatimbella