lundi 30 novembre 2020

Information + formation + Participation = Citoyen responsable + Personne respectueuse

Un individu possédant la connaissance, capable de l’utiliser (c'est-à-dire informé et formé) et participant est la condition nécessaire et indispensable à l’existence d’un citoyen responsable et d’une personne respectueuse, seule condition incontournable afin de pérenniser et de développer la démocratie républicaine.

Information + Formation + Participation = Citoyen responsable + Personne respectueuse, est donc l’équation catégorique pour qu’une démocratie républicaine existe réellement, c'est-à-dire fonctionne concrètement et ne soit pas que des mots écrits et des propos énoncés.

Il faut que l’individu soit correctement informé et formé par tout ce qui concoure à la transmission du savoir (famille, école, médias, entreprises culturelles, etc.) pour avoir les connaissances adéquates et l’esprit critique qui lui permet de les utiliser correctement, et qu’il participe activement et obligatoirement à la vie publique, d’une part par un service civique divisé en plusieurs missions au cours de son existence et, d’autre part, en prenant part à des décisions qui l’implique directement (pour avoir le sentiment d’être un rouage essentiel de celles-ci mais également d’être responsable de leurs implications concrètes) afin qu’il soit un citoyen responsable – de sa vie et des décisions qu’il prend – et une personne respectueuse de l’autre.

Le vrai citoyen c’est une personne en capacité de pouvoir effectivement exercer ses droits et comprendre ses devoirs sinon il n’est qu’une simple fiction voire même un danger pour la démocratie républicaine autant que pour lui-même puisqu’il n’est pas en possibilité de défendre ses propres intérêts en toute connaissance de cause.

Pour que cela soit effectif, il doit être bien informé et formé tout au long de son existence.

Une chose est sûre et certaine: sans la détention de ce savoir et de savoir l’utiliser, l’individu n’a aucune chance de pouvoir choisir ce qui est bien pour lui et la communauté où il vit.

Quant à la participation, en démocratie, elle est tout autant un droit qu’un devoir.

Surtout, elle n’est pas une perte de temps parce qu’elle est, tout à la fois, un instrument d’inclusion et un moyen de cohésion sociale.

Elle produit également du concret au service de la collectivité tout en impliquant le citoyen et le rendant, à la fois, serviteur et bénéficiaire de celle-ci ainsi que son protecteur.

Participer en tant que citoyen à la vie de la cité doit être un droit mais c’est également un devoir.

Dès lors, il faut, non seulement, pouvoir participer mais l’on doit participer sous forme d’un service civique et l’on doit être responsable des décisions collectives prises parce que, d’une manière ou d’un autre, on y a participé.

C'est-à-dire que cette participation qui aboutit à décider des choses doit être accompagnée de la responsabilité de celui qui prend des décisions et non pas, comme c’est trop souvent le cas dans la démocratie représentative où, après avoir élu ses représentants, le citoyen les critique systématiquement en estimant que leurs décisions ne sont pas légitimes, qu’il a le droit de les remettre en question parce qu’il ne se sent pas responsable des décisions prises par ceux là même qu’il a pourtant élu.

S’il participe effectivement aux décisions, puisque c’est de cette absence de participation dont il se plaint pour remettre en cause la légitimité de celles qui sont prises par ses représentants, il faut qu’il en soit responsable, c'est-à-dire que comme ses décisions auront des conséquences, il doit assumer leur positivité et leur succès (ce qui ne semble pas difficile…) mais également et surtout leur négativité et leur échec, sans échappatoire, sans pouvoir se défausser sur un autre, le désigner comme l’unique responsable, voire le coupable.

Il doit alors accepter les conséquences de ses actes en toute responsabilité.

Un citoyen dans une réelle démocratie républicaine représentative et participative ne peut donc pas se déclarer irresponsable, tout comme il ne peut pas refuser des devoirs actifs s’il veut avoir des droits tout aussi actifs.

La participation doit donc prendre l’aspect de périodes obligatoires de service civique dans différents domaines que peut éventuellement choisir le citoyen (le social, le militaire, le culturel, le sanitaire, l’économique, etc.) au-delà même d’une participation aux décisions dans le cadre de débats organisés, de prises de parole, de pétitions voire d’éventuelles consultations populaires avec, évidemment, une délimitation très claire des domaines d’intervention et du degré décisionnel entre le citoyen et ses représentants.

L’idée derrière cette participation qui est tout autant un droit qu’un devoir, est qu’il est concevable qu’un vrai gouvernement par le peuple (le troisième commandement d’Abraham Lincoln du gouvernement démocratique qui est du peuple, pour le peuple, par le peuple) transforme mécaniquement ce dernier d’une posture d’irresponsabilité chronique et assumée à une responsabilité effective, et cela change tout.

Car ce peuple, collectivement, devient alors comme le citoyen individuellement, non seulement décideur et que comme les décisions qu’il prend, créent de la réalité, il doit assumer la responsabilité de celles-ci sans échappatoire, sans possibilité d’aller chercher d’autres responsables que lui-même.

Il n’est donc plus, corrélativement, dans cette posture constamment revendicative et critique mais doit endosser toutes les conséquences, même celles négatives et néfastes, de ces choix alors qu’aujourd’hui il peut en rendre responsables ses représentants tout en se dédouanant de son vote qui pourtant les a installés au pouvoir.

Bien évidemment, les sociétés aussi complexes et aussi importantes en grandeur que nous connaissons dans ce XXI° siècle rend impossible l’exercice de la démocratie directe si jamais celle-ci peut fonctionner (même là où elle s’exerçait des magistrats étaient élus pour remplir des fonctions que le peuple ne pouvait prendre à sa charge quotidiennement).

Dès lors, c’est bien dans la participation (avec une sphère délimitée précisément afin d’éviter les malentendus, les confrontations et le blocage des institutions) que l’on peut et que l’on doit trouver la solution.

Mais une chose est sûre: sans information, sans formation, sans participation, il n’y aura pas de citoyen responsable et d’individu respectueux donc, in fine, plus de réelle démocratie républicaine, voire plus de démocratie du tout à terme.

Alexandre Vatimbella

 

 

samedi 24 octobre 2020

La faillite de l’individu responsable?

La crise de la covid19 est un révélateur symptomatique de premier ordre sur les comportements humains, non pas seulement dans ce qu’elle pourrait enseigner de nouveau ou de cacher mais également dans ce qu’elle confirme un certain nombre de réflexions sur l’évolution des rapports sociaux et des comportements individuels ainsi que de grandes tendances les concernant dans les démocraties républicaines.

Un des fondements de l’existence pérenne de ces dernières est l’émergence, par la formation et l’information, d’un individu responsable, c'est-à-dire d’un citoyen capable de savoir et comprendre où est son intérêt mais aussi, de manière tout aussi prégnante, de savoir et comprendre où est sa responsabilité dans le collectif où il vit, en un mot être un citoyen, celui qui est capable, dans le cadre du lien social, d’utiliser au mieux ses droits et de respecter du mieux ses devoirs.

Or, le système politique des démocraties du XXI° siècle semble faillir à produire une telle personne et, au contraire, à faire émerger un humain à l’autonomie irresponsable, égoïste, irrespectueux au comportement essentiellement consumériste, n’ayant retenu du savoir qu’il lui est transmis que la réalisation de ses désirs par ces droits sans se préoccuper le moins du monde du bien vivre ensemble et des règles essentielles qui sont à sa base, c'est-à-dire ses devoirs.

Et une démocratie républicaine responsable ne peut pas survivre éternellement sans individus responsables.

L’impossibilité de parvenir à cette conscience et d’agir en regard des valeurs humanistes qu’elle véhicule par la majorité des membres de celles-ci montre qu’elles butent sur un mur dont il faut se demander sérieusement s’il est fait de briques que l’on peut desceller les unes après les autres comme l’espéraient ses premiers promoteurs ou s’il est constitué d’un béton armé inattaquable.

La réalité actuelle semble malheureusement devoir privilégier la deuxième composition.

La montée des populismes où les revendications égocentriques ne sont aucunement contrebalancées par des comportements altruistes en est une preuve tout comme les comportements égocentriques dans cette crise pandémique que nous vivons en ce moment où l’on entend plus des récriminations sur le devoir faire attention à l’autre, le plus faible et le plus exposé au virus – cet autre qui serait un empêcheur de jouir –, que la reconnaissance de l’obligation morale de respecter l’autre en appliquant les règles sanitaires pourtant d’une simplicité extrême mais, oui, contraignantes.

Cette situation se retrouve dans le monde entier et pas seulement en France.

De même, il ne faut pas obscurcir à l’extrême le tableau, beaucoup de personnes agissent de manière responsable et respectueuse de la dignité de l’autre.

Cependant, 244 ans après la guerre d’indépendance des Etats-Unis, 231 ans après la Révolution française qui furent des moments-clés dans l’émergence de la démocratie républicaine et de régimes s’en réclamant, force est de constater que nous sommes encore loin de pays composés que de citoyens, pire, que cet espoir d’émancipation qu’elle porte a été détourné vers des aspirations uniquement narcissiques, pour la satisfaction unique des égos et de plaisirs immédiats.

Ce qu’il faut bien comprendre ici, le point essentiel, c’est que la faillite de l’individu responsable – qui n’est pas encore totale et peut-être pas inéluctable – sera suivie très vite de celle de la démocratie républicaine.

La découverte de vaccins et de traitements pour soigner la covid19 est un espoir que nous voulons tous voir réaliser au plus vite pour sauver le plus de vies possibles et nous permettre de ne pas sombrer dans le chaos politique, économique, social, sociétal et international.

Mais, sur le fond, cela ne règlera pas la question existentielle de l’individu responsable.

Et une fois cette crise terminée, elle n’aura sans doute même pas été un élément de prise de conscience sur la nécessité d’un vivre ensemble humaniste comme nous l’enseigne malheureusement l’Histoire.

 

Alexandre Vatimbella

 

jeudi 22 octobre 2020

Oui, la démocratie est un combat, oui, la liberté a un prix

Je vais me répéter mais c’est pour la bonne cause, celle de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, du respect et de toutes les autres valeurs humanistes dont la tolérance.

Oui, n’en déplaise aux délicats affligés et affligeants qui récusent cette association, la démocratie n’est pas un long fleuve tranquille mais un réel combat quotidien face à des ennemis déterminés.

Oui, n’en déplaise aux sots ignorants et irresponsables, la liberté n’est pas gratuite, elle a un prix et celui-ci est élevé mais pour un bien au montant inestimable.

Tout événement dramatique nous le rappelle si tenté que les éveillés se soient endormis et que les endormis soient en coma avancé.

L’assassinat abjecte de Samuel Paty au nom d’une idéologie nauséabonde est un électrochoc mais tous les jours qui passent les adversaires de la démocratie et les égorgeurs de la liberté sont à l’œuvre, pas toujours dans l’ombre.

Que ce soient les populistes ou les extrémistes, les régimes totalitaires, les terroristes et d’autres forces odieuses, tous agissent pour éliminer de la surface de la terre la démocratie républicaine, une menace que nous ne prenons pas, collectivement, à sa juste importance.

Ce ne sont pas seulement ces pics de l’horreur auxquels nous sommes de plus en plus confrontés et qui rappellent d’autres ignominies dont le XX° siècle fut si riche, mais tout ce quotidien où l’humanisme est constamment agressé dans le but évident et même souvent avoué de le détruire définitivement.

De l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis à celles de Jaïr Bolsonaro au Brésil, de Narendra Modi en Inde ou de Rodrigo Duterte aux Philippines aux «dictacraties» en Hongrie ou en Pologne jusqu’aux mouvements de foules populistes de gauche ou de droite de la France à l’Italie en passant par la Grande Bretagne ou l’Allemagne , les démocraties sont constamment déstabilisées et fragilisées sans que nous réagissions comme nous devrions le faire, avec détermination et sans hésitation.

De la répression des Ouïgours en Chine aux exactions d’Al Qaida ou de Daesh en passant par l’imposition d’un régime autocratique en Turquie, les assassinats ciblés d’opposants en Russie et les massacres de populations civiles en Birmanie ou au Congo, nous regardons amorphes la montée du totalitarisme comme nous l’avions fait dans les années 1930 en nous disant que le pire n’est peut-être pas sûr, enfin, pas tout de suite…

Si nous continuons ainsi, si nous laissons les Méphistophélès emplis de puissance destructrice et de haine agir à leur guise, alors il ne faudra pas s’étonner que les temps apocalyptiques que nous espérions avoir écarté pendant longtemps en 1945 puis en 1989, reviennent avec ce choc en retour qui risque d’être d’une intensité et d’une violence gigantesques.

C’est à nous de choisir l’avenir que nous voulons pour nos enfants.

Alexandre Vatimbella. 

 

samedi 17 octobre 2020

Assassiné pour avoir enseigné la liberté

Toute attaque terroriste est un acte odieux et inacceptable.

Toute victime d’un acte terroriste est une victime de trop.

Mais la décapitation d’un professeur d’histoire d’un collège de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines par un terroriste excité par des dénonciations calomnieuses sur les réseaux sociaux de minables et au seul motif qu’il donnait un cours d’éducation civique sur la liberté d’expression et qu’il montrait, pour l’illustrer, aux élèves qui le souhaitaient des caricatures de Mahomet publiées par Charlie hebdo, est d’une dimension encore plus odieuse parce qu’elle touche au cœur de ce qu’est la démocratie républicaine: la formation de citoyens libres et responsables, respectueux de l’autre qui possèdent le droit imprescriptible de s’exprimer et de se forger une opinion par eux-mêmes.

Comme l’a dit avec la force de l’émotion le Président de la République, «Il a été assassiné parce qu'il apprenait à des élèves la liberté d'expression, la liberté de croire et de ne pas croire».

Parce que l’objectif des terroristes islamistes est, en attendant d’établir leur dictature sanglante sous le nom de califat universel, d’empêcher la libre expression le plus possible et d’éliminer tous ceux qui la défendent et la pratiquent en instaurant, dans le même temps, une terreur pour faire taire définitivement tous ceux qui agissent au nom de la liberté.

Assassiner un professeur est l’acte criminel emblématique de ces terroristes contre lequel tous les démocrates doivent se lever, s’indigner et faire front avec cette affirmation, «ils ne passeront pas», qu’a utilisée fort justement Emmanuel Macron.

Oui, ils ne passeront pas et, oui, ils ne feront pas taire ceux qui sont là pour nous apprendre à être libres.

La démocratie républicaine est en deuil parce que le plus profond de son âme a été atteint, parce qu’un de ses membres chargés de l’enseigner a été lâchement tué par un fanatique.

Mais ses partisans ne sont pas à terre et ne plieront jamais devant l’infâme et monstrueuse abjection parce qu’ils tirent leur résilience et leur courage des valeurs humanistes que des criminels de bas étage veulent détruire.

Alexandre Vatimbella

 

mardi 13 octobre 2020

L’enfant, figure emblématique du respect dû à la dignité humaine

L’enfant est la figure emblématique de l’impératif éthique catégorique du respect dû à la dignité humaine.

Son être, dans toutes ses facettes – physique, psychologique, métaphysique –, dans toute son individualité, doit être ainsi sacralisé comme reflet du plus profond comportement moral que toute communauté humaine doit faire sienne, collectivement et individuellement, par chacun de ses membres pour chacun de ses membres, ce respect de soi et de l’autre sans lequel elle ne peut être qualifiée d’humaniste et aucun individu de vir virtutis (humain vertueux).

Ainsi, toute société qui affirme mettre la personne au centre de son agir, qui revendique d’être responsable et démocratique doit porter au plus haut l’affirmation absolue et inconditionnée que chaque enfant est dépositaire de ce que nous avons de plus capital et de plus vital et que, de ce fait, il est l’incarnation suprême de la vertu cardinale qui est notre plus impérieuse obligation, ce respect de la dignité humaine.

Pourquoi un tel statut?

Tout simplement parce que le petit humain est dans son essence, dans son existence, dans son devenir et dans sa fragilité tout ce que doivent défendre et protéger une société aux valeurs, aux règles et aux principes humanistes.

Cela ne signifie aucunement que l’enfant est un dieu, un extraterrestre, un roi, une icône ou même qu’il est un prix supérieur à celui d’un autre humain.

Cela veut dire que dans l’enfant, vis-à-vis de l’enfant, dans son comportement envers l’enfant, l’Humanité trouve ce miroir de ce qu’elle doit réellement être, de ce qu’elle doit vraiment défendre, de ce qu’elle veut se représenter d’elle-même mais aussi des métavaleurs qui la fondent.

Cela veut dire que l’enfant est un sanctuaire où doivent converger pour sa protection toutes les valeurs humanistes qu’une communauté civilisée qui se considère comme telle, doit radicalement et indispensablement appliquer.

Dès lors, si celle-ci ne respecte pas la dignité enfantine n’est pas, elle ne peut pas, elle ne peut jamais être une organisation sociale qui respecte la dignité humaine.

Vient en regard de cela, presque en contrepoint, une des choses les plus simples sur cette terre, «faire» un enfant.

 Une femme et un homme font l’amour, la femme tombe enceinte puis accouche d’un(e) petit(e) humain(e).

Cet acte naturel entre deux partenaires à la recherche d’un plaisir partagé et souvent dans une communion qui touche au divin et au sublime peut engendrer la création de ce que toute société a de plus précieux.

Mais rien n’est fait pour que ces futurs parents soient préparés à cette possible venue au monde et à ce choix.

Même si certains d’entre nous sont plus capables d’être «naturellement» des pères et des mères, même s’il y a aujourd’hui des cours d’éducation sexuelle pour les adolescents, il n’y a aucune formation qui concerne la décision elle-même de devenir parent ainsi de ce que cela implique pour les géniteurs et, surtout, pour l’enfant à naître.

Notre époque permet ou non d’être parent mais elle ne nous prépare pas à l’être, non pas quand la femme tombe enceinte et pendant sa grossesse mais déjà bien en amont ce qui permettrait un vrai désir d’enfant en toute connaissance de cause, en toute responsabilité.

Tout parent en devenir devrait être informé de ce que cela représente d’être les guides de vie et les accompagnateurs d’un enfant.

Autre problème de taille, lorsque cette simplicité se complique avec le problème de l’infertilité de certains couples hétérosexuels ou du «désir d’enfant» de ceux qui ne peuvent enfanter par voie naturelle comme les personnes seules ou les couples gays.

Du coup, cette naissance si «simple», si naturelle acquiert une deuxième dimension éthique forte et évidente parce qu’il s’agit, non pas, d’un désir d’un objet quelconque mais d’un être vivant, un être humain, d’une personne à part entière et d’un individu qui, nous l’avons vu est le récipiendaire emblématique des valeurs humanistes d’une société, la jauge en quelque sort de sa réelle qualité.

La nature ou des puissances célestes, comme chacun voudra selon ses convictions, ont voulu que le nouveau venu ne puisse être que le fruit d’une union sexuelle entre un mâle (spermatozoïde) et une femelle (ovule) pour pratiquement toutes les espèces qui peuple notre planète.

Ceci est une réalité.

A-t-elle un impératif à demeurer immuable ou peut-on s’arranger avec en permettant à tous un «droit à» l’enfant, en créant, par exemple, un humain issu de spermes et d’ovocytes fabriqués en laboratoire parce que nous avons réussi techniquement à ne plus rendre le rapport sexuel obligatoire pour enfanter?

Et comment concilier le principe selon lequel le corps de chacun lui appartient et le problème de l’enfant conçu se trouvant encore dans le ventre de sa mère ainsi que ses droits qui peuvent ne pas correspondre à la volonté (et aux droits) de la femme dans le corps duquel se trouve l’enfant à naître (on ne parle ici que d’un fœtus qui n’est plus un amas de cellules, donc un être en devenir, donc pas de la question de la liberté d’avortement des femmes).

Mais on parle de tout le reste comme, par exemple, de la PMA et de la GPA.

Une ligne directrice doit toujours guider toutes ces questions: l’intérêt de l’enfant.

Ce n’est qu’en adoptant ce point de vue dès le départ que l’on peut éviter le plus possible (mais jamais à tous les coups) les mauvais choix et que la vie d’un enfant se passe de la meilleure manière possible, avec le plus d’amour, le plus de respect et cette responsabilité de lui donner le plus d’outils qui lui serviront toute son existence pour qu’elle se déroule au mieux.

C’est en tout cas la volonté infrangible et la mission intangible que se fixent les humanistes, ceux qui voient dans la personne l’origine et le but de toute association, de tout vivre ensemble.

Alexandre Vatimbella

 

lundi 5 octobre 2020

Au nom de quoi les démocrates devraient se contenir devant les populistes et les extrémistes?!

Quand j’entends que le débat Trump-Biden a été une défaite de la démocratie, je suis malheureusement d’accord.

Quand je lis que cette démocratie a encore une fois été ridiculisée, je suis encore d’accord, toujours malheureusement.

Quand j’entends et je lis que c’est une responsabilité collective, là, je crie au mensonge et à la manipulation.

Ce n’est pas parce que les défenseurs de la démocratie – en l’occurrence Joe Biden dans ce cas – désormais refusent de plus en plus de faire profil bas face aux agressions de ses ennemis, ce qu’ils ont fait pendant trop longtemps afin de n’être pas associés aux beuglements et aux insultes des extrémistes et des populistes, et choisissent enfin la nécessaire confrontation en répondant directement et fermement à ceux-ci, qu’ils doivent être considérés comme coresponsables du climat haineux, violent et nauséabond que ces factieux ont sciemment instauré pour affaiblir et détruire la démocratie.

Pourquoi, nous, les démocrates, nous devrions demeurer doctes, mesurés, voire même résignés devant les vomissures des populistes, des démagogues et des extrémistes qui salissent sans cesse la liberté, l’égalité, la fraternité et les valeurs humanistes?

Nous prend-on pour des grands crétins ou des gros naïfs à qui l’on dit de se pencher un peu plus pour que le coup de pied dans le derrière fasse un peu plus mal?!

Devons nous attendre que la situation devienne encore plus grave qu’elle ne l’est actuellement pour nous révolter et montrer que nous ne nous laisserons pas faire.

L’Histoire nous apprend que nous avons souvent réagi trop tard.

Joe Biden a décidé de refuser de subir les mensonges, les insultes, les provocations, les attaques et les intimidations de Trump et il a bien fait.

Non pas que nous devions nous réjouir que le débat politique atteigne cette intensité dans l’affrontement et qu’il devienne une guerre plutôt que la confrontation des idées mais l’époque est à la défense sans concession des valeurs, des principes et des règles démocratiques.

In fine, s’il est préférable de s’exprimer avec civilité, respect et dignité, n’oublions jamais qu’hier comme aujourd’hui ou demain, que ce n’est pas l’enrobage des extrémistes et des populistes qui est l’essentiel du péril qu’ils représentent et de l’abîme vers lequel ils tentent de nous précipiter mais le fond de leur pensée et leurs intentions.

Qu’ils l’expriment avec vulgarité, brutalité et agressivité, c’est un moyen de frapper les esprits et de prétendre, en bombant le torse, qu’ils sont plus forts (physiquement) et puissants que les démocrates afin d’impressionner le plus grand nombre.

C’est ici que les démocrates ne doivent plus céder un pouce de terrain dans la situation actuelle de la société mondiale et des sociétés démocratiques de plus en plus gangrénées par l’hydre autoritaire qui, une fois qu’elle s’installe débouche le plus souvent sur un régime totalitaire à terme.

Alexandre Vatimbella

 

mardi 22 septembre 2020

Le courage de la liberté

Le problème le plus profond de nos démocraties actuelles n’est-il pas que les personnes qui y naissent n’aient jamais eu à se battre pour conquérir la liberté qui leur est offerte si tant est qu’elles aient l’envie et le vouloir de l’exercer.

Or c’est bien là le point crucial: la liberté n’est pas gratuite et en l’offrant sans compensation autre qu’une promesse tacite d’en faire bon usage, on fait croire, en réalité qui n’en est qu’une fausse, que la liberté ne vaut rien.

Or la liberté a un prix qu’il faut accepter de payer pour la pratiquer.

Bien entendu, il n’est pas acceptable de supprimer la liberté de chaque humain qui nait en démocratie mais il faut que ceci s’accompagne, le plus précocement possible d’une éducation à la liberté qui passe par une sorte d’acquisition de celle-ci où chacun doit être conscient qu’il est redevable constamment de posséder ce bien si précieux.

Autrement, il ne peut que penser que la liberté est un objet de peu de valeur puisqu’on la lui donne sans aucune contrepartie et qu’il peut en faire ce qu’il veut même la jeter aux ordures, même la vendre au plus offrant, comme une sorte d’escroc, alors qu’il l’a acquise gratuitement!

Ceux qui ont du se battre pour acquérir la liberté savent très exactement son prix au cent près, notamment dans les pays qui furent des dictatures totalitaire lors de leur naissance et d’une parti de leur existence.

Mais ce n’est pas le cas de ceux qui l’on trouvé dans leur berceau à côté d’un ours en peluche et d’un hochet, bercés par la douce mélodie d’une boite à musique et des objets défilants devant ses yeux.

Dès lors, c’est par le courage d’être libre qu’ils doivent en payer le prix ou alors dire qu’ils y renoncent pour eux-mêmes mais ne pouvant évidemment jamais la rejeter pour les autres.

Parce que l’on est détenteur uniquement de sa propre liberté et rien ne nous permet de mettre en gage celle de l’autre.

Ce courage est de se mobiliser sans cesse pour, non seulement, protéger la liberté mais aussi la faire vivre dans le respect de la liberté de l’autre.

Oui, nous devons savoir que nous déboursons de nous-mêmes pour posséder cet extraordinaire mais exigeante compagne qu’est la liberté.

Si tel n’est pas le cas, elle est ramenée à une sorte d’objet publicitaire distribué par la démocratie et, comme tout objet de la sorte, on le ramasse, on le met dans un tiroir jusqu’au jour où on le jette faute de s’en être servi et de l’avoir entretenu.

En ce début de troisième millénaire où certains pensent que la liberté est une survivance néfaste du passé quand d’autres estiment qu’elle permet tout et n’importe quoi (ce qui, en l’occurrence, s’appelle la licence), qu’elle est l’absence de contraintes – ce qui soi dit en passant est ne rien comprendre à son essence – en oubliant que son autre face s’appelle responsabilité, nous devons devenir des courageux de la liberté si nous voulons, nous et nos enfants et les générations futures, encore goûter à ses fruits délicieux mais qui comme presque tout ce qui est bon n’est jamais facile à attraper dans l’arbre de la vie parce qu’étant plus proche e la cime que du tronc même si elles vivent grâce aux racines profondes que d’autres courageux, avant nous, ont créées en semant les graines adéquates.

Parce qu’il vaut toujours mieux profiter de ce que l’on a que de devoir le conquérir faute d’avoir su sa valeur.

Alexandre Vatimbella

 

vendredi 12 juin 2020

Il n’y a pas «eux» et «nous», juste nous




La haine est toujours au coin de la rue, proposée par ses marchands qui attirent le chaland en éructant leurs élucubrations qui ont ravagé si profondément l’Humanité au cours de l’Histoire.

Elle n’a ainsi jamais quitté ce macadam où elle prospère et se retrouve revigorée sans cesse grâce à tous les petits esprits étriqués ainsi que les minables bouffis d’acrimonie et de fureur qui s’emparent de n’importe quelle cause pour faire prospérer leurs petites affaires.

A périodes répétées, comme c’est le cas depuis le début de notre troisième millénaire, elle retrouve toute la flamboyance de sa laideur.

D’un côté de la rue, on trouve les hommes de main du nationalisme, du racisme, de la xénophobie, de la différence et de tout ce qui divise, qui n’hésitent pas à utiliser la violence des mots et des actes pour défendre leur cause indéfendable afin de tenter d’abattre leur ennemie mortelle, la démocratie républicaine.

De l’autre côté, ce sont ceux qui semblent se dresser contre cette bande sauvage mais qui, en réalité, s’en servent pour leurs intentions tout aussi dangereuse.

En instrumentalisant à l’excès la responsabilité des «autres», de tous les autres qui ne sont pas avec eux dans l’utilisation du fameux adage totalitaire, «ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi», ils sur- jouent la victimisation avec des objectifs qui ne sont pas aussi éloignés de ceux des hommes de main qu’ils dénoncent alors même que ce sont les valeurs humanistes de la démocratie républicaine qui sont leur cible parce qu’elles ne seraient pas à leur unique profit.

Tous sont là pour jouer cette dramatique et grotesque bouffonnerie qui nous a tant meurtris depuis la nuit des temps.

Tous sont les acteurs de la partition éculée des «eux», les «mauvais», et des «nous», les «bons».

Ils n’ont pas besoin d’en rajouter dans leur interprétation pour exciter les foules qui ne demandent que cela, qu’on leur montre les responsables de leurs problèmes étant entendu qu’il ne s’agit jamais d’eux-mêmes.

Alors leurs farandoles et fariboles nous enivrent avec leurs miasmes pestilentiels de la détestation et leurs postures abjectes d’exclusion et d’épuration afin que nous désignions  des boucs émissaires, des coupables, des gens à clouer au pilori.

Notre époque n’a rien inventé en la matière, tout juste nous montre-t-elle tragiquement que rien n’a vraiment évolué puisqu’à périodes répétées, quand les problèmes surviennent de manière un peu plus paroxystique, nous nous laissons séduire par les bêtes immondes, celle du rejet de l’autre, celle de l’intolérance, celle de la confrontation.

Et nous continuons donc à faire fausse route.

Car rien n’a changé, dans la réalité de ce que sont nos existences: nous sommes tous dans le même bateau et il nous revient de le faire naviguer ensemble pour construire une société inclusive où nous sommes tous solidaires les uns des autres.

Car il n’y a jamais eu «eux» et «nous», juste nous.

Quand nous serons vraiment capables de le comprendre et de mettre en pratique cette vérité, alors nous aurons fait un sacré bout du chemin qui nous conduit vers une société humaniste.

A voir ce qui se passe sous nos fenêtres, il semble qu’en ce moment nous soyons encore une fois en train de le prendre à contresens.

Alexandre Vatimbella
 


lundi 2 mars 2020

Seule la démocratie est «naturelle»

Pour beaucoup, la démocratie c’est le règne du peuple et de sa majorité, le premier étant détenteur de sa légitimité, la seconde étant détentrice du pouvoir.
Une grossière erreur (volontaire?) qui a permis à tous les ennemis de la démocratie de l’instrumentaliser afin de prendre le pouvoir grâce à une majorité dans les urnes puis de supprimer cette même démocratie au motif que les électeurs auraient voté dans ce sens.

En réalité, la démocratie est le règne de la liberté et de l’égalité des chances, le tout dans le respect de chacun.

Et cela change tout.

Foin de «peuple» et de «majorité» pour la justifier.

Car, si elle ne dépend, ni du peuple, ni de la majorité pour exister et fonctionner, la démocratie est alors le régime «naturel» qui ne peut être supprimé car ce «naturel» est sa reconnaissance indépassable en dehors même de tout élément extérieur à l’individu.

Pas naturel au sens qu’il existe dans la nature mais parce qu’il est celui où l’individu est le mieux à même de se réaliser et de vivre sa vie, ce qui permet à la communauté d’être la plus équilibrée possible.

Ce «naturel» s’exprime, dans le cadre de la société par cette notion fondamentale issue des Lumières, les «droits de l’humain» (que certains, dans une démarche aussi vieillotte que misogyne continuent à appeler «droits de l’homme…).

Ces droits sont attachés à l’humain indépendamment de son appartenance à la société et sont donc «naturels» en ce qu’ils préexistent à cette appartenance et ne peuvent donc pas être supprimés par ladite société, même par une décision «démocratique» à la majorité, plus, même par un vote unanime car elle ne dépend pas du bon vouloir d’une communauté, fut-elle unanimement d’accord pour se passer de ces droits mais bien de ce qui constitue l’individu lui-même et, à ce titre, ne peut lui être retirer ou dont on peut le priver parce que ce serait le nier dans son individualité.

Si l’on utilise le terme de «droits» pour qualifier les attributs spécifiques qui s’attachent à l’humain pour mieux les considérer comme irréfragables, inattaquables et incontestables, qu’il n’est pas possible et permis de supprimer, c’est afin de les protéger et de garantir l’essence même de ce qu’il est qui est, bien entendu, au-delà même d’une simple notion juridique.

Ceci a une conséquence primordiale.

Ainsi, quel que soit le résultat d’une élection, celle-ci ne peut jamais aboutir à la suppression du droit de vote et de la liberté d’expression de même qu’aux droits fondamentaux de l’humain (que l’on appelle communément «droits de l’homme»).

Droits de l’humain qui sont la bête noire de tous les adversaires de la démocratie qui ne manquent jamais de les attaquer au motif fallacieux qu’ils seraient soi-disant des dangers pour la cohésion de la communauté (alors que ce sont leur dévoiement qui en sont la cause).

Toute société qui déciderait ces suppressions serait donc illégitime et l’individu serait en droit de se révolter et de lui résister.

D’où d’ailleurs l’existence de nombreux régimes illégitimes sur la planète.

Cela signifie également que quelle que soit la faction qui l’a emporté, elle doit garantir les libertés de la minorité et revenir devant les électeurs aux dates prévues par les textes dont la constitution.

Aucune majorité n’est donc légitime à supprimer la démocratie mais aucune minorité, non plus, n’est légitime à bloquer le fonctionnement de la démocratie.

Car c’est bien la majorité qui gouverne et aucune minorité ne peut lui dénier ce pouvoir issu des urnes si il est exercé conformément aux règles démocratiques générales (qui sont souvent contenues dans des constitutions ou des lois dites fondamentales mais qui peuvent être également implicites dans celles-ci).

Ces règles sont celles que j’ai explicité plus haut, c'est-à-dire toutes celles qui garantissent l’existence d’une démocratie et qui en font le régime «naturel».

Cela signifie que tous ceux qui ne respectent pas ces règles se mettent «hors la loi», non pas parce qu’ils transgressent des normes mais parce qu’ils dénient à chacun ses droits et ses libertés, c'est-à-dire la Loi avec un grand L du respect de la dignité humaine.

Nous ne sommes pas dans une sorte de débat idéologique mais dans le très concret de ce qu’est la démocratie et qui la rend «naturelle»: la possibilité de chacun de vivre son projet de vie dans le cadre de lois qui lui garantissent ses droits et ses libertés.

Les adversaires de la démocratie prétendent qu’ils ont le droit de la détruire, notamment s’ils sont majoritaires parce que la démocratie n’est qu’un régime politique comme un autre, donc qu’il n’a aucune légitimité supérieure.

Voilà bien une prétention qui est aussi surréaliste que d’affirmer avoir le droit de tuer parce que la vie et la mort sont deux états de l’individu sur Terre et que la vie ne saurait avoir une légitimité supérieure…

Comme la vie de chaque individu que la société se doit de protéger, elle se doit de respecter et protéger sa dignité et son individualité.

C’est en cela que la démocratie est un régime «naturel» et c’est en cela que la société doit empêcher que l’on confisque à tout individu sa dignité et son individualité comme interdire qu’on lui confisque sa vie.

Parce que le tenant de régimes autoritaires ou totalitaires estime que son droit et sa liberté lui permet de supprimer ceux de l’autre, donc il s’estime plus important que cet autre, plus égal que tous les autres.

On comprend bien l’inanité d’un tel raisonnement qui ne s’appuie sur aucune légitimité autre que la capacité à être plus fort et plus violent, donc à imposer une volonté à un autre qui n’est pas la sienne.

Dès lors, ce n’est qu’en respectant chacun dans ses droits et ses libertés que l’on respecte son individualité, donc sa nature profonde.

C’est en cela que la démocratie est le régime «naturel».

Cela ne signifie malheureusement pas qu’elle est indestructible.

Non, elle est aussi fragile que la nature, aussi à la merci de sa destruction par certains.

Comme la nature, elle doit donc être protégée des actions humaines qui peuvent l’anéantir.

Il ne faut donc pas faire une interprétation erronée de ce que j’entends par «naturel» en ce qui concerne la démocratie.

Il ne s’agit pas de justifier la démocratie par la nature humaine ou par les comportements humains en prétendant que ce régime serait le plus adaptée à celle-ci et à ceux-là.

Parce qu’alors, comme Hobbes ou Platon, on pourrait trouver toutes les objections à la démocratie démontrant que les humains ne sont pas faits pour la liberté dans la responsabilité et avancer de multiples raisons fort convaincantes parfois.

Non, le côté naturel de la démocratie n’est pas dans ce qu’il est au plus près de ce qu’est l’humain avec toutes ses qualités mais aussi ses défauts, ses capacités et ses manquements.

D’autant qu’il est évident que si l’on établissait un régime en rapport aux comportements humains sans médiation d’une autorité de «régulation», il y a fort à parier que nous ne serions pas dans en démocratie…

Sans oublier que, sans être défendue, la démocratie ne peut survivre.

Le «naturel» vient de ce qu’elle est le seul système capable d’offrir à tous un cadre qui leur permettent le meilleur vivre ensemble dans la liberté de chacun, c'est-à-dire dans la possibilité de chacun d’être au mieux ce qu’il est et ce qu’il veut être.

D’autres systèmes permettent à certains de se réaliser pleinement, voire, peut-être à la communauté de bénéficier d’avantages de meilleure qualité que ne peut offrir la démocratie.

Mais aucun d’entre eux n’est en capacité d’offrir à tous, sur un pied d’égalité, la possibilité de construire et mener son projet du mieux possible.

Ici, je suis bien conscient de l’objection principale qui va être faite à cette thèse: la réalité actuelle de la vie dans les pays démocratiques ne démontre pas de manière indiscutable qu’elle permet réellement d’offrir cette capacité.

Oui, c’est vrai mais c’est aussi vrai que ces pays ne sont pas des modèles de démocratie, c'est-à-dire qu’ils sont des démocraties inachevées ou des pays où le processus démocratique n’a pas encore fini de structurer correctement la société.

Cette réalité n’empêche pas que, dans l’absolu, la démocratie avec ses règles, ses valeurs et ses principes, soit le meilleur système possible et le seul qui puisse revendiquer le qualificatif de «naturel» en regard de ce qu’il est le seul à pouvoir offrir à tous ceux qui vivent sous son régime d’être en possibilité d’utiliser au mieux pour ses intérêts et ceux de la communauté, son individualité.

A contrario, on voit bien que les régimes autoritaires et totalitaires n’ont rien d’humaniste en ce qu’ils créent des coercitions empêchant l’individu de pouvoir se réaliser en toute liberté et en toute responsabilité.

Dès lors, il est également possible de qualifier par ce biais, la démocratie de naturelle tout simplement parce qu’aucun régime qui lui est opposé ne peut avoir cette qualité, pire, est à l’opposé de pouvoir y prétendre.

Par quelque bout qu’on prenne cette problématique, on abouti toujours à ce que la démocratie est bien «naturelle» mais qu’elle est aussi le seul régime politique naturel.

Ce rappel n’est pas inutile en ce début de troisième millénaire où la démocratie est attaquée de toutes parts avec la montée du populisme et de l’autoritarisme mâtinés de nationalisme qui revendiquent être les seuls à même d’incarner le peuple et la nation.

Car, même si cette imposture était vraie, elle ne changerait rien en ce que la démocratie est le seul système de gouvernement légitime dans le monde, hier, aujourd’hui et demain, parce qu’il est le seul qui garantisse à chaque individu d’être ce qu’il est dans le respect de l’autre, de ce qu’il est et de son existence.



Alexandre Vatimbella