vendredi 24 novembre 2017

Non à l'Europe des nationalistes et des indépendantistes

Au moment où la Catalogne veut devenir une nation, où les populismes nationalistes gagnent du terrain un peu partout et notamment en Europe de l’Est, il faut réaffirmer sans ambages que le projet européen, celui que soutien les centristes depuis le début de la construction européenne, celui de Robert Schuman et de Jean Monnet, est fédéral et non confédéral.
Cela signifie que l’Europe sera une Europe des peuples et pas des nations.
Et qu’elle sera le plus proche des citoyens parce qu’elle sera une Europe décentralisée, c’est-à-dire des régions mais pas des nations.
Car si l’Union européenne (ou un autre projet ou une autre appellation) devient vraiment une entité unie, ce n’est pas par le morcellement qu’elle y parviendra, bien au contraire comme certains tentent de le faire croire.
Si l’Europe au cours de son histoire mouvementée a été si souvent et si longtemps en guerre, c’est à cause de sa désunion, de la volonté de toutes les entités ethniques et communautaires de demeurer séparées ou de se séparer d’un ensemble plutôt que de s’unir.
Le conflit en ex-Yougoslavie n’est pas si loin que l’on ne se rappelle déjà plus de son effroyable déroulement et de ses conséquences terribles.
Quant les indépendantistes catalans disent qu’ils veulent renforcer l’UE en devenant indépendant, non seulement ils disent des bêtises mais ils mentent à leur population.
Comment, en effet, renforcer l’union de vingt-sept pays en se séparant de l’un d’entre eux?!
Il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles…
Oui, l’autonomie actuelle de la Catalogne peut être un exemple de ce que pourrait être une régionalisation européenne efficace (avec la possibilité  de régions englobant des territoires de pays différents).
Non, l’indépendance demandée par les indépendantistes catalans ne renforcera pas l’UE mais la fragilisera.
Regardons toutes les demandes nationalistes venues de pays comme la Pologne, la république Tchèque, la Hongrie, la Slovaquie et maintenant l’Autriche.
Regardons toutes les demandes indépendantistes venues de Corse, d’Italie du Nord, de Catalogne, du Pays basque, de Flandre...
Regardons l’exemple scandaleux du Royaume Uni qui, avant de rentrer dans l’Europe a voulu la détruire de l’extérieur (notamment avec son association de libre-échange) puis, une fois dedans, a voulu profiter de sa manne tout en refusant d’être un vrai européen et qui, maintenant, en voulant la quitter veut le beurre et l’argent du beurre.
Inacceptable et irresponsable!
Enfin, nous disent tous les nationalistes et les indépendantistes, il faut respecter la volonté du peuple.
Sans doute et personne ne retiendra les Britanniques s’ils s’en vont réellement (et s’ils payent enfin leur dû et s’ils comprennent que dehors ce n’est pas dedans tout en étant dehors…) car l’UE nécessite des peuples plus solidaires et capables d’avoir une vision plus responsable.
En revanche, dans la cadre de pays démocratiques et républicains comme l’Espagne, ce n’est pas une partie de la population qui peut se donner le droit de faire sécession alors même que la population peut vivre libre dans sa différence.
Surtout si l’on pense que la construction de l’Europe aboutira à une plus grande reconnaissance des différences (mais, évidemment pas, à une organisation communautariste).
Mais plus fortement, c’est bien à une refondation du projet européen qu’il faut s’atteler comme veut le faire Emmanuel Macron avec le soutien réservé de certains pays européens et l’hostilité d’autres.
Ainsi, c’est bien, comme le propose le président français, une Europe à plusieurs vitesses qu’il faut mettre sur pied.
Ou, plutôt, à une véritable union de pays européens qui veulent sceller ensemble leur avenir parce qu’ils savent que si ce n’est pas le cas ils seront broyés par la mondialisation et parce qu’ils ont de la mémoire avec les deux guerres mondiales dont l’Europe désunie et nationaliste est l’unique responsable.
Et puis, à côté, à la frange de cette véritable Union européenne, il peut y avoir des cadres d’accueil – sortes de cercles concentriques – pour d’autres pays mais qui ne seront pas intégrés puisqu’ils ne veulent pas jouer le jeu de l’Europe unie.
Oui, l’Europe de la paix et de la prospérité du XXI° siècle ne peut qu’être fédérale.
Ce n’est même pas une question de préférence mais de nécessité.

Alexandre Vatimbella

jeudi 23 novembre 2017

Nous n’avons rien appris et nous n’avons même pas honte…

En France, plus d’un tiers des électeurs ont voté pour une candidate d’extrême-droite à la dernière élection présidentielle.
En Allemagne, 92 députés d’extrême-droite, certains revendiquant une proximité avec les thèses nazies viennent d’entrer au Bundestag.
Aux Etats-Unis, un clown grotesque, incompétent et dangereux a fait alliance avec l’extrême-droite et refuse de condamner les thèses racistes des suprémacistes blancs.
En Chine, le secrétaire général du Parti communiste se fait qualifier de «nouveau Mao» et agit comme le dictateur sanguinaire de triste mémoire avec un pouvoir sans partage.
En Russie, un médiocre ex-agent du KGB, revendique l’héritage tsariste et soviétique en souhaitant imposer un nouvel ordre mondial dont le principal ennemi est la démocratie républicaine tout en enfermant ou assassinant ses opposants.
Au Royaume Uni, les extrémistes de droite, xénophobes et racistes, ont fait sortir leur pays de l’Union européenne.
En Pologne, en Hongrie, en République tchèque, en Autriche, les nationalistes xénophobes et réactionnaires sont au pouvoir ou gagnent du terrain à chaque élection.
En Inde, c’est un nationaliste hindou responsable de tueries contre la communauté musulmane qui est au pouvoir.
En Turquie, nous assistons à la naissance d’un dictateur qui ne rêvait que d’imposer sa loi et restreindre les libertés depuis son accession au pouvoir.
Aux Philippines, un tueur ordurier qui se vante d’avoir éliminé de ses propres mains des soi-disant dealers de drogue est président.
En Arabie Saoudite, l’un des régimes les plus obscurantistes de la planète veut faire croire aux Occidentaux à son évolution «démocratique» parce qu’il autorise les femmes à conduire alors qu’il continue à emprisonner et à décapiter ceux qui ne pensent pas comme lui.
Au Qatar, une royauté corrompue se voit dérouler le tapis rouge dans l’ensemble des démocraties grâce à son carnet de chèques pendant qu’elle soutient les mouvements terroristes les plus violents dont le but est d’abattre partout la liberté et revenir à l’obscurantisme, voire en créer un encore plus obscure...
En Syrie, Bachar Al-Assad, qui gaze ses populations, assassinent ses opposants après les pires tortures, est défendu par ses alliés peu recommandables, l’Iran et la Russie, «toléré» par les démocraties.
Au Zimbabwe, un dictateur continue à ruiner son pays, à tuer ses opposants sans que la «communauté internationale» ne fasse quoi que ce soit.
Et ne parlons pas d’Al Qaida, de Daesh, de Boko Haram que nous n’avons pas combattu dès leur émergence et dont les agissements et les idéologies nous rappellent celles des nazis (dont les dirigeants sont d’ailleurs des admirateurs d’Hitler pour ce qu’il a fait aux juifs).
Et je pourrais, malheureusement, continuer pendant longtemps, pendant très longtemps.
Non, nous, nous tous, citoyens du monde, n’avons rien appris et, le pire, c’est que nous n’avons même pas honte!
Et, nous, citoyens de pays démocratiques où nous pouvons choisir nos dirigeants, nous n’avons pas été à la pointe du combat pour la liberté, pour l’égalité, pour la fraternité et pour le respect.
Après la seconde guerre mondiale, nous avions dit, «plus jamais», mais nos serments et nos sermons se sont perdus dans les poubelles de l’Histoire et dans la realpolitik, dans le refus d’enseigner correctement le passé et le civisme, dans l’incapacité à faire émerger un citoyen respectueux et responsable, à éviter l’égoïsme qui finit toujours par se retourner contre les égoïstes.
Le combat pour la dignité n’a pas été gagné.
Est-ce qu’il faut, pour autant, jeter nos valeurs et nos principes, renoncer à nos idéaux?
Ces personnages, ces régimes et ces organisations que je viens de citer le souhaitent ardemment.
Mais, non, nous ne devons pas parce que nous savons que le combat que nous menons pour émanciper l’individu et la Humanité est juste.
La tâche a toujours été rude et elle le devient encore plus.
Raisons de plus pour ne pas abandonner.
Et comme le disait Sénèque, «Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.»
Alors, au boulot!

Alexandre Vatimbella




mercredi 22 novembre 2017

Le projet deTrump: détruire la démocratie et la république

Voilà un an qu’un cataclysme s’est abattu non seulement sur les Etats-Unis mais sur l’ensemble des démocraties mondiales.
Le 8 novembre 2016, date qui demeurera dans l’Histoire comme une injure à la liberté, à la responsabilité et au respect, le démagogue populiste, menteur, agresseur de femmes, ayant fait quatre fois faillite dans ses affaires, le tristement célèbre Donald Trump – surtout connu alors pour ses émissions bas de gamme de téléréalité et sa haine de Barack Obama – a remporté la présidentielle américaine malgré avoir obtenu trois millions de voix en moins que sa rivale, la centriste Hillary Clinton.
Depuis, toutes les appréhensions qui existaient si par accident il était élu ont été validées.
Et l’ensemble des médias (sauf peut-être Fox News et le Wall Street journal aux Etats-Unis, propriété d’un autre triste sire, Rupert Murdoch) ont pointé tous ses agissements dangereux (notamment en politique étrangère) mais aussi son incapacité à faire passer une quelconque législation en un an de pouvoir – encore un record lié à son incompétence et à son déséquilibre mental –  ainsi que ses propos racistes, sa défense des suprémacistes blanc et des armes à feu lors des différentes tragédies qui ont ensanglanté son pays (Las Vegas, Texas, etc.) et d’autres (France, Allemagne, Royaume Uni, Espagne, etc.).
On pourrait s’arrêter là si le principal danger représenté par Trump n’était pas ailleurs.
Car, attention, derrière l’incapacité, la bêtise et la grossièreté évidente du personnage, se cache un projet bien plus alarmant: la volonté affirmée de détruire les bases de la démocratie et de la république.
Trump a ainsi expliqué avant son accession au pouvoir qu’il voulait mettre le chaos à Washington pour enrayer la machine gouvernementale et détruire ce qu’il appelle le «deep state», l’Etat profond, c’est-à-dire, au-delà des fantasmes complotistes d’un populiste démagogue, toute la base de fonctionnement de l’Etat fédéral.
Des propos qu’il a souvent répété depuis mais qui sont souvent passés inaperçus tellement ses frasques prenaient le dessus, ce qui n’était pas innocent…
Le but, détruire le système actuel basé sur la démocratie et le républicanisme au nom d’une vision libertarienne d’extrême-droite où la démocratie représentative libérale et sociale est l’ennemi numéro un afin de faire des Etats-Unis une sorte de jungle où les plus forts et les plus riches pourraient faire ce qu’ils veulent.
Pour y parvenir, il faut également détruire la représentation de ce système en abreuvant la société de fausses nouvelles et de propagande mensongère tout en s’attaquant aux médiateurs d’information, en premier lieu, la presse.
Il faut constamment déstabiliser la société par des actes et des propos qui semblent complètement erratiques mais aussi instillé le doute sur la réalité des choses pour construire une sorte de monde parallèle pendant que l’on détruit le vrai.
Et, force est de reconnaitre, qu’à l’abri des regards, pendant que l’on occupe la population à un cirque grotesque, l’entreprise connait un certain succès comme le montre plusieurs enquêtes de médias américains.
Elle est actuellement en cours dans des domaines comme de l’environnement, la santé, le droit des minorités (notamment en leur déniant le droit de vote par des lois iniques dans les Etats dominés par les républicains), l’économie et la finance mais pas seulement.
Ce projet n’a évidemment pas été pensé par Trump mais par les idéologues d’extrême-droite qui sont auprès ou proches de lui ou ont été à ses côtés comme Steve Bannon.
Trump, lui, n’a fait – si l’on peut dire – que le reprendre à son compte parce qu’il sert ses intérêts financiers, ses projets personnels et des fantasmes d’un monde où ne règnent que des soi-disant complots.
Sans oublier sa haine de Barack Obama d’où la destruction de toute l’œuvre législative quelle qu’elle soit de l’ancien président centriste.
Dès lors, on comprend que la lutte pour se débarrasser de Donald Trump n’est pas seulement alimentée par une haine d’un crétin égotiste.
Elle est un combat de la démocratie républicaine contre ses ennemis de l’intérieur.
Donc, un combat centriste qui doit être mené à son terme même si, aujourd’hui, la sidération de voir Trump fêter sa première année à la Maison blanche est forte...

Alexandre Vatimbella

mardi 21 novembre 2017

Contre le relativisme démocratique (re)lisons Condorcet

Les adversaires de la démocratie républicaine répètent souvent que ce système, s’il peut marcher dans quelques pays (mais, ajoutent-ils, fort mal), est inapplicable dans la plupart des régions de la planète.
Ce relativisme par rapport à la liberté, à l’égalité et à la fraternité est repris par nombre de ceux qui défendent pourtant ce système.
Il est vrai qu’il y a souvent une différence de niveau.
Les premiers, à l’instar du dictateur chinois Xi Jinping et de l’autocrate russe Vladimir Poutine, affirment que ce système ne correspond pas à la «culture» de la majorité des pays alors que les seconds estiment que ces pays ne sont pas préparés à la démocratie du fait d’un retard de développement ou de blocages qui peuvent être culturels mais que cela ne remet pas en cause le fait qu’ils pourraient l’implémenter lorsqu’ils seront prêts.
Le problème est que cette échéance semble, à les entendre, très très lointaine pour ne pas dire reléguer aux calendes grecques…
Mais, pour un centriste, défenseur de la démocratie républicaine, s’il est vrai que certains pays n’ont pas encore les fondations nécessaires pour devenir des démocraties républicaines stables, aucune autre raison n’est justifiée.
Surtout, le seul objectif raisonnable et légitime est de faire de notre monde une vaste démocratie républicaine.
Car, si cette démocratie républicaine est le meilleur système, ce qu’il est, alors il doit pouvoir être appliqué partout.
Et il faut (re)lire Condorcet, ce grand révolutionnaire girondin et centriste, mathématicien renommé, réformiste et opposant à la peine de mort que les sbires de la Terreur firent emprisonner (sa mort suspecte dans une cellule n’a pas été élucidée).
Celui fait une démonstration brillante sur le sujet:
«Comme la vérité, la raison, la justice, les droits des hommes, l’intérêt de la propriété, de la liberté, de la sûreté, sont les mêmes partout, on ne voit pas pourquoi toutes les provinces d’un Etat, ou même tous les Etats, n’auraient pas les mêmes lois criminelles, les mêmes lois civiles, les mêmes lois de commerce, etc. Une bonne loi doit être bonne pour tous, comme une proposition vraie est vraie pour tous.»
 Et de poursuivre en critiquant le relativisme de Montesquieu:
«Lorsque les citoyens suivent les lois, qu’importe qu’ils suivent la même? Il importe qu’ils suivent de bonnes lois; et comme il est difficile que deux lois différentes soient également justes, également utiles, il importe encore qu’ils suivent la meilleure, il importe enfin qu’ils suivent la même, par la raison que c’est un moyen de plus d’établir de l’égalité entre les hommes. Quel rapport le cérémonial tartare ou chinois peut-il avoir avec les lois? Cet article semble annoncer que Montesquieu regardait la législation comme un jeu, où il est indifférent de suivre telle ou telle règle, pourvu qu’on suive la règle établie, quelle qu’elle puisse être. Mais cela n’est pas vrai, même des jeux. Leurs règles, qui paraissent arbitraires, sont fondées presque toutes sur des raisons que les joueurs sentent vaguement, et dont les mathématiciens, accoutumés au calcul des probabilités, sauraient rendre compte.»
Oui, avec Condorcet, il faut affirmer que si une loi est bonne, elle l’est pour tout le monde, partout et sans exception.
Si la liberté, l’égalité et la fraternité sont bonnes pour les êtres humains – et qui pourraient dire le contraire – alors c’est celles-ci qui doivent être le but poursuivi par tous les gouvernements de la planète.
Un petit rappel qui n’est pas inutile dans l’atmosphère actuelle où la défiance à la démocratie républicaine libérale semble être le plaisir de beaucoup de gouvernants et d’intellectuels.

Alexandre Vatimbella

lundi 20 novembre 2017

Tous les jours doivent être la journée de l’enfant!

Ce 20 novembre comme tous les ans depuis 1993, est la journée internationale des droits de l’enfant.
Loin de moi de vouloir supprimer cette date qui a le mérite d’exister en faisant parler un peu plus des problèmes des enfants et de l’enfance comme on peut le constater dans les médias.
Mais, cette journée ne doit pas être un alibi, un gadget ou une manière d’évacuer le problème les trois cent soixante quatre autres jours de l’année.
De même, comme pour la journée de la femme ou d’autres journées de ce type, c’est bien tous les jours, toute l’année, que l’on devrait célébrer les enfants et leurs droits.
Non pas parce que ceux-ci sont des dieux à vénérer comme l’affirment tous les adultes frustrés qui croient que les enfants sont des rois et sont respectés, si ce n’est dans le monde entier, en tout cas en France et qui, pour certains, ont oublié qu’ils ont été des enfants.
Mais parce que, si la condition de l’enfant est évidemment bien plus enviable dans les pays avancés, affirmer qu’il est respecté comme une vraie personne et qu’il n’est victime d’aucune violence, discrimination et condition de vie parfois indigne, est tout simplement un mensonge.
D’abord, tordons le cou à cette infâme idée que l’enfant serait un roi.
En réalité, dans notre société où pullulent les égocentristes égocentriques, l’enfant est mis par ceux-ci sur un piédestal uniquement parce qu’il est leur rejeton.
Car les rois ce sont eux et leur progéniture fait partie de la famille royale mais n’est pas du tout respectée comme des personnes.
Voilà qui est dit.
Maintenant, tous les jours nous apprenons que des enfants ont été violentés physiquement ou psychologiquement, assassinés, qu’ils vivent dans la rue ou dans des taudis, qu’ils ne sont pas scolarisés, qu’ils vivent dans un état de pauvreté indigne, etc.
Et tout cela, pas à des milliers de kilomètres mais, ici, en France.
Imaginons ce que c’est, ailleurs, où certains sont des esclaves (comme travailleurs ou comme objets sexuels), de la chair à canon ou des bombes humaines télécommandées (à ce sujet, il faudrait que les médias arrêtent de dire qu’ils se sont fait sauter dans un attentat-suicide alors qu’ils sont quasiment tous jetés au milieu de gens avec une bombe munie d’un minuteur ou télécommandée et qu’ils seront les premières victimes des monstres qui les ont obligés à la porter).
Imaginons dans quelles conditions exécrables ils vivent dans les pays pauvres où ils n’ont pas assez à manger, où ils ne peuvent pas étudier, où ils n’ont aucune perspective d’avenir.
Alors, au lieu de se raconter des histoires sur l’état de l’enfance en France (pays qui, rappelons-le, a été critiqué récemment sur nombre de points par l’UNICEF dans un rapport détaillé) et de croire que tout ne va pas si mal parce que des ONG tentent de palier au plus pressé, agissons.
Et pas seulement le jour de la journée internationale de l’enfant.
Comme le dit l’ancien président du tribunal pour enfants de Bobigny et défenseur infatigable de la cause des enfants, Jean-Pierre Rosenczveig, dans son blog (lire ici l’entier article intitulé «20 novembre, jour des droits de l’enfant: une blague?), «on ne sent pas un appétit, on ne sent plus une dynamique sur le thème ‘droit des enfants’. On va commémorer quand il faudrait s’engager. On met le focus sur le seul dossier économique. Et on a tort: pour essentiel il ne suffit pas à rendre justice aux plus faibles ou à prendre en compte les plus fragiles.»
Et de s’interroger comme je l’ai fait ici voici quelques mois: «L’enfant est-il encore un objet explicite de politique publique? On peut en douter avec la disparition d’un ministère de l’enfance même associé à la famille. Qui sait aujourd’hui quel est le ministre en charge du dossier ‘droits des enfants’?»
Oui, monsieur Macron, s’occuper des enfants nécessite un ministère à part entière.
En tant qu’humanistes, les centristes doivent être au cœur de ce combat pour les droits de l’enfant mais, plus largement, pour le respect du aux enfants et à l’enfance parce qu’en protégeant, en accompagnant et en reconnaissant ceux-ci comme des personnes, il en va de ce que nous sommes, de cette part du divin qui est en nous et de ce que nous voulons bâtir sur cette planète pour nous, pour eux.

Alexandre Vatimbella