mardi 1 décembre 2015

Le 6 décembre en réponse au 13 novembre

Votez pour qui vous voudrez mais votez dit un des slogans les plus connus pour vanter le devoir civique de se rendre aux urnes et pour lutter contre l’abstention qui vaut acceptation a priori de n’importe quel résultat électoral, voire de la faiblesse des principes démocratiques.
Oui, Français, votez en masse le 6 décembre, évidemment pour élire vos conseillers régionaux mais surtout pour dire que vous avez compris, après le 7 janvier et surtout après le 13 novembre, que la démocratie républicaine, ça se défend, notamment avec un bulletin de vote à la main.
Car c’est bien une attaque en règle contre la démocratie et la république que les attentats de janvier et de novembre recelaient principalement.
Ils voulaient démontrer la faiblesse de nos sociétés démocratiques et de l’échafaudage républicain, que ce soit en France, en Europe, en Amérique, en Asie, en Australie et en Afrique, partout où la liberté, l’égalité et la fraternité sont des phares pour les peuples qui ont choisi de les chérir.
Alors oui, les centristes en tête, eux qui se battent de manière intransigeante pour une démocratie républicaine forte, responsable, courageuse et humaniste, nous devons voter ce 6 décembre et non nous réfugier dans des excuses minables du genre «la démocratie ne sert à rien», «la république ne fonctionne plus», «de toute façon mon vote compte pour du beurre», «tout cela c’est bonnet blanc ou blanc bonnet», «tous pourris», «je préfère me promener à la campagne plutôt que de faire la queue dans un bureau de vote», on en passe et des meilleures…
Les terroristes assassins qui ont frappé notre pays et d’autres ont démontré par leur sauvagerie criminelle que cette démocratie et cette république avec leurs valeurs, leurs principes et leur volonté d’émancipation de l’humanité étaient tout sauf des mots creux mais bien leurs ennemis principaux dans leur volonté obscurantiste d’asservissement du genre humain à leur idéologie mortifère.
Quant à savoir pour qui voter, n’oubliez pas, Français, que les extrêmes de gauche et de droite ont montré leur peu de volonté de défendre la démocratie républicaine tout au long de l’Histoire.
Rappelez-vous quand vous mettrez votre bulletin dans l’urne que l’extrême-gauche et l’extrême-droite se sont largement désolidarisées des mesures de sécurité prises après le 13 novembre pour vous protéger.
Rappelez-vous que les casseurs de la place de la République du 29 novembre étaient principalement des éléments radicaux de l’extrême-gauche.
Rappelez-vous que l’extrême-droite est une amie de longue date des dictateurs sanguinaires, de Saddam Hussein à Bachar Al-Assad, ces responsables de la situation actuelle dans leurs pays, l’Irak et la Syrie, et de la montée en puissance du terrorisme islamiste de par leur cruauté et leur violence vis-à-vis de leurs peuples.
Et même si le FN n’a évidemment pas participé directement aux crimes de ces dictateurs, ces derniers ont permis à des organisations terroristes comme Al-Qaida et Daech de devenir des machines à tuer jusqu’en France.
Alors oui, votez tous mais votez avec responsabilité, courage et dignité.
Dites oui à la démocratie républicaine qui est la principale cible des fondamentalistes islamistes et de tous ceux qui les soutiennent mais aussi de tous les dictateurs ainsi que de ceux qui en sont les amis.
En votant, vous direz à tous les ennemis de la liberté et du progrès humain, «Touche pas à ma démocratie, touche pas à ma république».
Mais vous ferez encore plus, ce 6 décembre, vous rendrez hommage à tous ceux qui ont été massacrés le 6 décembre par la haine et qui ne pourront plus jamais voter pour leur liberté et leur dignité.

Alexandre Vatimbella


vendredi 27 novembre 2015

Une attaque idéologique contre la civilisation occidentale

Les attentats de Paris du 7 janvier et du 13 novembre et ceux que les terroristes projetaient pour le 18 ou le 19 novembre sont une attaque conçue contre l’humanité tout entière puisqu’ils étaient dirigés contre des personnes innocentes, incapables de se défendre et n’ayant fait aucun mal à ceux qui les ont massacrés.
Le fait qu’ils aient fait des victimes de dix-sept nationalités différentes montre bien que c’était Paris, un des phares du monde civilisé, et la mondialisation culturelle humaniste qui étaient visées.
Il s’agit bien également d’une attaque en règle contre la civilisation occidentale et la démocratie républicaine représentées ici par la France et ses valeurs.
L’attentat contre Charlier hebdo est une attaque contre la liberté, plus particulièrement, celles d’expression et de la presse qui fondent la démocratie.
L’attentat contre le supermarché casher est une attaque contre le fondement de notre lien social, ce projet essentiel de la démocratie républicaine de faire vivre ensemble toutes les communautés et les personnes qui respectent la dignité des uns et des autres dans leurs différences et leurs individualités grâce à leurs ressemblances qui fondent cette humanité à laquelle nous appartenons tous.
Les attentats contre les cafés et les restaurants sont une attaque contre l’art de vivre à la française mais largement partagé par celui de l’ensemble des démocraties occidentales, contre ces endroits de sociabilité et de convivialité où tout le monde se rassemble pour parler, rire, échanger et, tout simplement, jouir de l’existence.
L’attentat contre le Bataclan est une attaque contre la culture occidentale et une de ses composantes essentielles, la musique qui est honnie par les fanatiques et fondamentalistes islamiques parce qu’elle procure, entre autres, de la joie et des émotions tout en nous permettant de vivre notre spiritualité.
Les attentats projetés à la Défense étaient une attaque contre le mode de vie occidental représentés par son commerce et ses entreprises.
Ainsi, les personnes qui sont tombées sous les balles des assassins ont été des victimes de criminels mais aussi d’un projet terroriste construit et ayant une idéologie structurée, visant à frapper la civilisation occidentale et la démocratie républicaine au cœur pour ce qu’elles sont, des espaces de liberté, de création et d’émancipation du genre humain face aux ténèbres et l’obscurantisme que représentent toutes les organisations islamistes nihilistes qui se repaissent du sang et de la mort.
De ce point de vue les victimes sont aussi celles de cette civilisation de liberté, d’égalité et de fraternité à laquelle nous tenons, ce qui les rend encore plus précieuses et que nos larmes érigent en symbole de cette si belle lutte pour la vie.

Alexandre Vatimbella



lundi 23 novembre 2015

Churchill et De Gaulle, plutôt que Chamberlain et Pétain

La résistance de la démocratie républicaine occidentale et de ses valeurs sont au cœur du débat actuel depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis jusqu’à ceux de Paris du 13 novembre dernier.
On a tout entendu ces derniers jours et on entendra encore des discours et des analyses intelligentes ainsi que des bêtises et des stupidités de soi-disant experts et penseurs de pacotilles.
Mais, un des débats les plus importants, si ce n’est le plus important, c’est l’attitude à prendre face à la volonté entêtée et déterminée des terroristes islamistes de détruire la société occidentale, honnie parce qu’elle met en avant la liberté de la personne dans l’égalité et la fraternité, parce qu’elle affirme le primat du laïc (je pense ce que je veux en respectant la pensée de l’autre) sur le religieux (j’impose ma vision du monde aux autres au nom de ma vérité indépassable et absolue).
Ce débat n’est pas nouveau, il a eu lieu à chaque fois que les démocraties républicaines ont du décider s’il fallait se lever ou non pour résister face à l’oppression et au totalitarisme qui les menaçaient.
Bien évidemment, l’exemple le plus récent et surtout le plus emblématique est celui de l’attitude des démocraties occidentales face à Hitler et au nazisme.
Dans tous les grands pays européens ainsi qu’aux Etats-Unis, les oppositions ont été fortes entre ceux qui voulaient des accommodements avant la guerre et ceux qui n’en voulaient pas (Chamberlain contre Churchill au Royaume Uni), puis entre ceux qui voulaient collaborer avec l’occupant après la défaite et ceux qui voulaient résister (Pétain contre De Gaulle en France).
Aujourd’hui, les vainqueurs incontestés de l’Histoire sont Churchill et De Gaulle.
Ils sont les figures emblématiques du non à Hitler et à l’Allemagne nazie et leur volonté date d’avant la guerre mais, surtout, au moment où il semblait bien que la défaite du monde libre était acté face à la barbarie totalitaire.
Ce qui fait d’eux de véritables héros.
A l’inverse, Chamberlain qui a signé les accords de Munich (et a obligé Daladier à faire de même puisque lâché par la Grande Bretagne) et Pétain qui a décidé la collaboration sont dans les poubelles de cette même Histoire.
Pourtant, et il ne faut jamais l’oublier, Chamberlain fut fêté comme un héros par le peuple britannique quand il revint de Munich en 1938 et Pétain fut accueilli comme un sauveur par le peuple français en 1940.
Ne tombons plus dans ces illusions qui nous ont tant coûté.
Nous ne sommes pas encore, bien entendu, dans une guerre de l’importance 39-45, fort heureusement.
Et il faut espérer que nous n’y serons jamais mais en gardant à l’esprit que, depuis que l’humanité existe, il y a eu plus de jours de guerre que de paix dans le monde.
Cependant, l’ennemi d’en face a bien toutes les caractéristiques effroyables d’une idéologie totalitaire et meurtrière qui demande l’obéissance totale à une organisation et l’élimination physique de tous ceux qui ne sont considérés comme inassimilables, c’est-à-dire que l’islamisme de Daesh a toutes les ressemblances terribles du nazisme.
C’est pourquoi nous devons nous défendre contre l’agression terroriste actuelle avant qu’elle ne prenne les proportions d’un conflit d’une grande ampleur.
Et nous aurions du le faire depuis longtemps, depuis l’émergence d’Al-Qaida à la fin des années 1980.
Alors que tous les peuples des démocraties doivent montrer leur courage et leur lucidité face à la menace qui est tout sauf virtuelle, on entend déjà la voix des défaitistes et des futurs collaborateurs qui nous expliquent, comme c’était le cas pour Chamberlain et Pétain face à Hitler et les nazis que l’on peut s’entendre avec Daesh (l’Etat islamique), que nous sommes responsables de son existence et que nous n’avons rien à gagner à le combattre et qu’en prenant en compte ses revendications il sera gentil avec nous.
On retrouve toutes les attitudes et les déclarations de cette ligne Chamberlain-Pétain alors même que l’on savait à l’époque quels étaient les projets hitlériens de par les discours menaçants du Führer et de par ses écrits criminels dans Mein Kampf.
Mais tant que ce n’était pas chez nous…
Qui peut ignorer ce que dit Daesh dont les médias n’arrêtent pas de nous vanter la qualité de sa communication et le contenu de sa propagande ainsi que dans toutes ses mises en scène macabres d’exécutions et de mauvais traitements.
Sans parler, évidemment, de ses attentats terroristes réalisés par des tueurs psychopathes qui n’ont souvent jamais lu une seule ligne du Coran sauf celles qui demandent de tuer tous les mécréants mais qui ont souvent fait partie de la petite et de la grande délinquances.
Oui, malgré nos Chamberlain et Pétain contemporains, il nous faut choisir sans hésitation Churchill et De Gaulle.
Ceux qui pensent par ailleurs que ces lignes sont d’un catastrophisme exagéré, se rendent dans les zones contrôlées par Daesh, Al-Qaida, Boko Haram, Al-Morabitoun et autres organisations de ce type pour voir comment les populations, dont une partie est réduite à l’esclavage, sont les premières victimes de ces criminels mafieux qui tuent et violent par plaisir, comme le faisaient les nazis dans leurs camps de concentration.
Les centristes, qui eux connaissent leur Centrisme, savent bien que toutes les valeurs humanistes de la démocratie républicaine se défendent, que rien n’est gratuit et qu’il faut conquérir sans cesse le droit à la dignité et au respect de l’être humain.
Ils savent que ce n’est qu’en sécurité que l’on goûte vraiment à liberté et que c’est en résistant à l’oppression que l’on acquiert ce courage dont a besoin un peuple pour savoir le prix de la démocratie et apprécier ses bienfaits.

Alexandre Vatimbella



vendredi 20 novembre 2015

Centrisme, civilisation, terrorisme et guerre

Humanisme intégral et universaliste, le Centrisme se veut une philosophie politique responsable dont le but est d’organiser la cité de manière équilibrée et respectueuse, ce qui passe par l’établissement d’une démocratie républicaine et d’une mondialisation à échelle humaine.
Par voie de conséquence, le Centrisme est un défenseur de la civilisation, tout autant comprise comme processus de progrès de la civilité au premier sens inventé par Victor Mirabeau en 1757 que comme un ensemble transmissible de valeurs (intellectuelles, spirituelles, artistiques) et de connaissances scientifiques ou réalisations techniques des sociétés occidentale et mondiale (en tant que cette dernière est humaniste).
Il est un ennemi irréductible de la violence et du terrorisme, ce dernier compris comme des actes de violence qu'une organisation politique exécute dans le but de désorganiser la société existante et de créer un climat d'insécurité.
Un terrorisme, ennemi fanatique de cet état de haut développement économique, social, politique et culturel qu’est le principe même de civilisation.
Néanmoins, le Centrisme, pensée ontologiquement pacifique mais non pacifiste à tout prix, n’envisage de faire une guerre, c’est-à-dire l’utilisation de la violence, que si celle-ci est juste, dirigée contre une menace extérieure qui sen prend aux personnes et/ou au régime démocratique républicain.
Cependant, il faut ajouter qu’il n’est pas opposé à une vision plus large de la notion de guerre quand il s’agit d’aide humanitaire d’urgence qui se base sur les valeurs de solidarité et de tolérance en faveur de tous les opprimés de la terre.
S’appuyant sur les valeurs de la liberté, de la solidarité, de la tolérance, du respect dans l’égalité de tous, le Centrisme rejette et se dresse contre toutes les barbaries qui auraient pour but la destruction de l’Humanité mais également contre la guerre sanglante entre les cultures institutionnalisées.
Faisant d’abord confiance dans l’humain, il se méfie du clivage que produisent les différentes idéologies communautaires qui ont le plus souvent pour but d’exclure et de diaboliser l’autre, le différent, et de le pourchasser parfois jusqu’à la mort.
De ce point de vue le Centrisme est également une résistance contre l’oppression et une révolte face à l’obscurantisme.
Surtout, il s’oppose fermement à tout relativisme qui affirmerait l’égalité des cultures entre celles qui ont comme socle la dignité humaine et celles qui la réfute au nom d’une vision mortifère de l’existence.
Son combat est définitivement pour la vie, bien suprême et métafondement de l’organisation légitime de toute communauté humaine, ainsi que pour une confrontation pacifique et fructueuse de toutes les cultures individuelles dans le respect de l’autre et de sa liberté.
C’est pourquoi, le Centrisme dans l’optique de la responsabilité et du courage politique, reconnait le bien-fondé d’une guerre, définie comme un état de conflit armé entre plusieurs groupes politiques constitués et donc pas seulement des Etats, contre un ennemi de la civilisation, qui plus est quand celui-ci est l’agresseur.
Mais ce doit être une guerre juste tout autant qu’une juste guerre c’est-à-dire une guerre qui a des buts qui correspondent à la défense intransigeante des valeurs humanistes quand celles-ci sont en danger et à celle de la démocratie républicaine mais aussi qui utilise des moyens en adéquation avec le but poursuivi et l’importance de la menace.
En prenant l’exemple des attentats du 13 novembre 2015 à Paris qui ont fait 130 morts (mais d’autres exemples tout aussi pertinents pourraient être pris comme ceux du 11 novembre 2001 aux Etats-Unis responsables de la mort de 2977 personnes), précisons concrètement cette doctrine centriste que l’on vient de présenter.
Les assassins qui, dans le quartier de République, ont tiré sur des innocents qu’ils ne connaissaient pas et qui ne leur avaient rien fait, ont d’abord nié leur dignité et leur ont dénié le respect que tout individu doit à un autre.
De plus, ils ont attaqué un pays qui, avec les Etats-Unis, est le créateur de la démocratie républicaine, celui qui a énoncé la liberté et l’égalité de tous les êtres humains dans la fraternité, concepts qui ne peuvent être évidemment qu’effectifs dans la sécurité.
En outre, ils ont nié toute entreprise civilisatrice qui nécessite, à travers le monde, l’organisation des sociétés sur des bases simples mais éminemment essentielles et fondamentales.
De ce point de vue, ils n’ont agi par rapport à aucune morale (collective), ni à aucune éthique (individuelle) et ne peuvent, donc, se réclamer d’aucune vision quelconque d’un bien commun même réduit à celui d’une communauté particulière, par exemple celle dont ils prétendent être issus et pour laquelle ils déclarent se battre.
Leur nihilisme n’est que destructeur et ne comporte pas le moindre élément d’une construction d’un présent ou d’un avenir structurés.
En tuant, en se faisant tuer exprès, voire en se tuant eux-mêmes, ils refusent ainsi la vie, c’est-à-dire la base même de toute organisation sociale.
Tout dans leur démarche est la négation de l’humanisme et la destruction de l’humain, donc tout ce qui est l’essence même de théorie centriste.
Dès lors, pour le Centrisme, l’éradication de ces terroristes et de leur(s) organisation(s) est une nécessité absolue pour les démocraties républicaines ainsi que pour l’établissement d’une mondialisation humaniste.
Cette éradication peut évidemment prendre plusieurs aspects dont un est de ramener à la raison et à l’amour les individus qui font partie de ces organisations, plus ou moins volontairement selon les cas.
Il est aussi, c’est une autre évidence, dans le développement des pays pauvres ainsi que dans une société plus respectueuse, plus à l’écoute de l’autre en Occident, plus capable d’offrir un avenir à des groupes sociaux qui se trouvent ou se sentent exclus d’une certaine prospérité.
Tout cela doit amener les démocraties républicaines à faire beaucoup plus d’efforts dans le vivre ensemble sans pour autant sacrifier à leurs valeurs dans le relativisme dont nous avons parlé plus haut.
D’autant qu’il est complètement faux et contreproductif de vouloir faire de l’Occident et des démocraties républicaines, les responsables uniques, voire même principaux, de ce que certains appellent un «choc de civilisation» de part leurs actes présents et, surtout, passés, dans une réécriture constante et mensongère de l’information et de l’Histoire où se mêlent bêtise, théories du complot, propagande et ignorance.
Les fausses complaintes d’une victimisation fantasmée et auto-justificatrice de nombre de ceux qui prennent les armes – ces soi-disant nouveaux damnés de la terre qui ne sont souvent que d’anciens délinquants parfois simplement des psychopathes –, sur la responsabilité de la société qui les accueillis ou dont ils font partie, ainsi que les appels au meurtre soi-disant «légitime» contenus dans certaines théories politiques et religieuses, tentent de diaboliser les valeurs humanistes et de culpabiliser la démocratie républicaine occidentale comme seule coupable de tous les malheurs de la planète.
L’Histoire fait un sort à ces élucubrations qui n’ont d’autre but que de justifier une violence qui sert des intérêts de groupes terroristes qui ont plus à voir avec des organisations mafieuses qu’autre chose.
In fine, le Centrisme affirme que les démocraties républicaines doivent être fières de leurs valeurs et de leur œuvre civilisatrice, responsables de leurs actions (donc également de leurs erreurs) et courageuses dans la défense de leur humanisme.
Il ne prétend évidemment pas qu’elles sont le lieu du paradis sur terre mais tout autant qu’elles sont celui de l’enfer terrestre, loin de là.
Aujourd’hui, les terribles images des migrants qui viennent en Europe, que ce soit pour fuir la guerre, pour trouver une vie décente, pour vivre d’espoir, montrent bien que les Occidentaux ne doivent pas avoir honte de la société qu’ils ont bâti pendant des siècles, bien au contraire, et que toutes les imperfections à ce modèle, toutes les failles qui rendent sa structure fragile (dont ont profité, entre autres, le nazisme et le communisme) imposent de se battre pour le préserver et l’améliorer.


Alexandre Vatimbella

samedi 14 novembre 2015

Révoltons-nous pour la vie et la démocratie

«Le révolté exige sans doute une certaine liberté pour lui-même; mais en aucun cas, s’il est conséquent, le droit de détruire l’être et la liberté de l’autre. Il n’humilie personne. La liberté qu’il réclame, il la revendique pour tous; celle qu’il refuse, il l’interdit à tous. Il n’est pas seulement esclave contre maitre, mais aussi homme contre le monde du maître et de l’esclave. (…) La passion nihiliste, ajoutant à l’injustice et au mensonge, détruit dans sa rage son exigence ancienne et s’enlève ainsi les raisons les plus claires de sa révolte. Elle tue, folle de sentir que ce monde est livré à la mort. La conséquence de la révolte, au contraire, est de refuser sa légitimation au meurtre puisque, dans son principe, elle est protestation contre la mort.»
(Albert Camus / L’homme révolté)

Les assassins qui viennent à nouveau d’ensanglanter Paris, la France, l’Europe et le monde entier comme ils le firent le 11 septembre 2001 en attaquant New York et les Etats-Unis, comme ils le firent ensuite en Espagne à Madrid en 2004 et en Grande Bretagne à Londres en 2005, comme ils le font tous les jours de Syrie au Nigéria en passant par l’Egypte, ont encore frappé la vie et la démocratie républicaine.
Ce n’est pas une surprise: ces salauds détestent la vie et ses plaisirs, vénèrent la mort.
Ils honnissent la démocratie républicaine, recherchent l’esclavage de l’humanité en l’enchaînant à leur idéologie de destruction.
Mais ces criminels, ce ne sont pas seulement les salauds qui ont tué des gens, en majorité des jeunes, qui n’avaient rien fait, qui n’étaient responsables de rien.
Ces imbéciles sont instrumentalisés par leurs maitres fanatiques qui sont encore plus brutaux, haineux et féroces que ces tueurs qui ne sont que leurs stupides bras armés.
Nous devons crier notre abomination et notre répulsion de leur misanthropie répugnante.
Surtout, face à cela nous devons dire oui à la vie et la célébrer.
Face à cela nous devons défendre la démocratie républicaine et ses valeurs.
Le dire c’est rappeler que la liberté n’est pas gratuite et face à ses ennemis  nombreux depuis toujours, il faut se battre pour la défendre.
La preuve vient à nouveau, malheureusement, de nous en être donnée.
Encore une fois les centristes doivent être à l’avant-garde face à cette guerre qui nous est déclarée parce qu’ils défendent des valeurs humanistes, parce qu’ils sont intransigeants quand on attaque la démocratie républicaine.
Mais il ne faut pas que le dire, il faut agir, tous, comme nous le pouvons.
Nous devons nous révolter comme nous le demandait Albert Camus face à la barbarie que portent ces individus qui s’excluent d’eux-mêmes du genre humain.
Nous devons résister comme le firent les partisans face au nazisme en ne concédant rien à ces brutes dans notre manière de vivre, dans notre liberté.
Et nous devons soutenir tous ceux qui nous protègent pour que nous puissions vivre dans une société libre.
Car, sans sécurité pas de liberté.
Nous le devons à tous ceux qui ont été abattus par des monstres d’une lâcheté sans nom puisqu’ils sont descendus dans la rue avec des mitraillettes pour tirer sur des gens qui n’avaient aucune chance de pouvoir se défendre.
Nous le devons à nos enfants et à tous les enfants du monde qui doivent pouvoir vivre libres dans un monde en paix.
Alexandre Vatimbella



jeudi 12 novembre 2015

Les centristes gagnants aux régionales, perdants à la présidentielle?

Les responsables Les républicains (LR) n’arrêtent pas de le dire pour s’en plaindre amèrement: les centristes ont été particulièrement bien (trop) servis pour les régionales où ils pourraient avoir entre 240 et 350 élus alors qu’ils ne comptent que 130 conseiller régionaux sortants.
Si l’on se réfère aux chiffres, cela semble une évidence.
Représentant moins de 10% des électeurs (9,94% aux européennes de 2014, seule élections où ils y sont allés seuls et unis) et moins de 6% des députés (34 sur 577), l’UDI et le MoDem ont entre 25% et 33% des sièges dit «éligibles» (candidats qui ont une chance de se faire élire) sur les listes de LR.
En outre, trois leaders de l’UDI pourraient se retrouver président de région à l’issue du scrutin de décembre prochain.
Nicolas Sarkozy qui a été l’objet de critiques de la part de son camp en tant que président de LR qui a négocié les termes de l’accord répète que c’était le prix de l’alliance avec les centristes.
Il n’a pas tort, d’autant que le cadeau offert aux centristes est un piège pour ces derniers en vue des présidentielles et des législatives, élections autrement plus importante que les régionales.
Mais la première raison est, tout simplement, l’avantage dans ce genre d’alliances du faible au fort.
Ainsi, LR veut absolument être en tête à l’issue du premier tour le 6 décembre au soir devant le PS et, surtout, le FN pour marquer l’opinion dans ce qui sera la dernière élection nationale avant celle de la présidentielle en avril 2017.
Etre le premier parti de France, comme les médias l’affirmeront (sans d’ailleurs citer l’UDI et le MoDem comme d’habitude), voilà qui vaut toutes les alliances pour une élection mineure.
Comme le montre les sondages, pour y parvenir, il lui fallait donc une indispensable alliance avec les centristes.
Même si ces derniers avaient également besoin de s’allier avec la Droite pour avoir de nombreux élus, ils pouvaient toujours y aller seuls, les régionales n’étant pas cruciales pour eux, ni en termes d’élus, ni en termes de puissance politique.
Dès lors, il était facile à Jean-Christophe Lagarde de faire monter les enchères mais tout aussi facile à Nicolas Sarkozy d’y céder en partie.
La deuxième raison, c’est que Nicolas Sarkozy voulait phagocyter les centristes en vue des présidentielles (et des législatives) et qu’il a réussi son coup.
Il ne se voit pas médiatiquement parlant pour l’instant mais il produira tous ses effets en 2016 après la victoire aux régionales.
Car du statut de sauveurs, les centristes passeront mécaniquement à celui d’obligés de LR.
Bien sûr, l’UDI pourra toujours décider d’avoir un candidat à la présidentielle lors de son congrès de mars sur le sujet.
Bien sûr, François Bayrou pourra toujours se présenter si ce n’est pas Alain Juppé le vainqueur de la primaire de LR, fin 2016.
Mais les centristes prendront le risque devant l’opinion publique et devant les électeurs de droite d’être peu reconnaissants à LR et de lui planter un couteau dans le dos avec le risque énorme que la Droite soit éliminée dès le premier tour de la présidentielle par leur faute alors même qu’ils avaient été si bien servis pour les régionales…
Donc, ce qu’espère Nicolas Sarkozy, c’est que les régionales seront la barrière qui empêchera les centristes de franchir le pas d’une candidature (voire deux!) indépendante en 2017.
Au-delà de la pression venue de toutes parts qui va s’exercer sur les dirigeants centristes (dont il faut rappeler que certains plaident déjà ouvertement pour un ralliement pur et simple à LR pour 2017) pour qu’ils soient les alliés sages de la Droite, les moyens de les y amener par la force et le chantage (menaces pour les législatives, pour le futur gouvernement, de faire imploser l’UDI et de réduire à néant le MoDem, de quitter la majorité municipale à Pau, etc.) sont nombreux et particulièrement puissants.
Pas sûr que les centristes puissent y résister, soient même capables de le faire ou même aient envie d’entamer un bras de fer avec son «partenaire».
D’autant qu’un candidat centriste n’a quasiment aucune chance de remporter la présidentielle même si François Bayrou croit en son étoile pourtant bien pâle en la matière et qu’il faudrait des circonstances assez exceptionnelles pour qu’il ait une chance de disputer la victoire.
Prendre le risque d’un clash pour une candidature de témoignage, cela en vaut-il la peine alors que l’on espère être bien servi en nombre de députés et en places au gouvernement en cas de victoire du candidat de la Droite?
Et ce même si une présence à la reine des élections est le passage obligé pour être reconnu comme un courant majeur de la politique française.
Alors, Nicolas Sarkozy et tous les leaders de LR qui se plaignent de la «gentillesse» de leur président pourront se frotter les mains du bon tour joué aux centristes.
Des centristes qui n’étaient certainement pas dupes au moment de signer l’accord pour les régionales.
Et, certainement, ils ont déjà du préparer leur argumentaire pour expliquer leur prochain ralliement.
Ils parleront sans doute de responsabilité et oublieront l’autre dimension essentielle de l’engagement politique, le courage.
Aux militants, sympathisants et électeurs centristes de croire ou non leurs explications.

Alexandre Vatimbella

dimanche 8 novembre 2015

Cop21 – Paris concoure-t-elle pour être la ville la plus sale du monde?

Le dépotoir systématique de la rue Finlay
Dimanche 8 novembre. Il fait beau, il fait bon, la vie coule comme une chanson, lalala… et l’on sort tout guilleret pour profiter de Paris et de ses rues... Peine perdue, en bas de chez soi les immondices s’accumulent.

Le pire est que ceux-ci ne sont là pas depuis aujourd’hui, pas depuis hier mais comme d’habitude (c’est-à-dire quelques années) depuis plusieurs jours avant que l’on daigne venir les enlever.

Pour prendre tous les clichés que vous pouvez voir, je ne suis pas allé très loin: tout au plus à deux cent mètres de chez moi et je n'ai pas eu besoin de chercher, ni de rester plus d'un quart d'heure dehors.
Rue Schutzenberger

Et je ne vis pas dans un no man’s land mais au cœur du XV° arrondissement, à quelques pas de la Tour Eiffel dans des rues que prennent souvent des touristes dont les hôtels se trouvent à proximité.

La mairie a sans doute mieux à faire que de s’occuper de la propreté de Paris et donc du bien être sanitaire, olfactif et visuel des Parisiens et des touristes qui en voyant cela s’écrient tous «c’est dégueulasse!», «c’est une honte!», «c’est un scandale!».

Mais c’est vrai, la maire de Paris fait la chasse aux mégots de cigarettes et prépare activement le succès de la COP21 sur le réchauffement climatique.
Place de Brazzaville

Alors les immondices pourront attendre, ce n’est que de la pollution peu médiatique donc peu intéressante!

On n’ose même pas demander à ses amis les écolos qui gouvernent avec elle ce qu’ils font pour rendre Paris plus propre, la réponse ne serait sans doute que de la langue de bois pour rejeter la faute sur les autres.






Evidemment, je ne suis pas le seul à constater la saleté à côté de chez moi ni dans les autres rues de Paris, une saleté qui augmente tous les ans et dont les raisons sont sans doute multiples mais la plupart de la responsabilité de la politique de la ville de Paris.

Rue du Docteur Finlay
Rue Nélaton




















Que chacun publie ses photos prises en bas de chez lui et peut-être que la municipalité décidera enfin d’agir efficacement.
Rue Saint-Charles
Rue Emeriau
 
Rue du Docteur Finlay 

Sans respect, pas de démocratie équilibrée

Parier sur l’humain et sa capacité à vivre sa liberté de manière responsable est une des convictions les plus fortes des centristes.
De ce point de vue, ils se rattachent à cette longue lignée de philosophes qui de Montaigne (affirmant l’importance de ce que Sénèque appelait «se faire soi-même») en passant par Descartes (affirmant la réalité de l’individu par le «je»), Leibniz (affirmant la différence de chaque individu par le concept de la monade), Locke (affirmant que la liberté est constitutive de l’humain dès sa naissance) ou encore Kant (affirmant l’autonomie de l’humain fin en lui-même) et Stirner (affirmant le primat de l’individualité sur la liberté) jusqu’à Mounier (affirmant, en tant qu’adepte du christianisme qui parle d’un Dieu personnel, que l’individu est une personne dans la société, ce qui lui confère des droits et des devoirs) ont, chacun, apporté leur pierre fondamentale à la construction de la théorie du Centrisme qui permet de faire de l’être humain un individu et une personne à la fois, sachant que seule un individu libre et autonome peut devenir une personne à la dignité reconnue.
Mais ils savent, comme Tocqueville, que l’approfondissement de la démocratie induit un individu plus autonome qui réclame encore plus d’autonomie au détriment de ce lien social indispensable à l’existence de toute communauté pacifiée et solidaire, seule entité qui peut garantir à la personne de vivre le plus pleinement possible son individualité en toute sécurité au prix d’une limitation de sa liberté là où commence celle de l’autre.
Ainsi l’approfondissement de la démocratie au XXI° siècle dans les pays où elle est installée depuis des siècles ou des décennies se heurte à l’intérêt égocentrique d’un individu qui revendique de ne plus être bridé dans de multiples domaines au nom de ses droits inaliénables à tout revendiquer tout en minimisant, voire en oubliant, ses devoirs.
Cette revendication délite petit à petit le vivre ensemble au profit d’une coexistence pas toujours pacifique où l’on ne vit plus ensemble mais où l’on partage un espace dans une tension perpétuelle.
Si l’on souhaite, comme les centristes, que la personne puisse vivre son individualité dans le plus de liberté possible, il faut absolument que nos démocraties républicaines avancées deviennent des sociétés du respect.
L’importance pour le bon fonctionnement de la démocratie de cette vertu qu’est le respect, que l’on peut définir par le fait de prendre en compte la dignité humaine chez soi et chez l’autre en s’imposant un comportement moral et un autocontrôle social par rapport à son éthique existentielle, ainsi que son absence ne sont pas nouvelles malgré ce que l’on pourrait croire.
Le prix Nobel de la paix, le Français Frédéric Passy pouvait déjà constater, lors d’une conférence à la fin du XIX° siècle, «qu'il n'y a plus de respect, ni dans la famille, ni dans la société, ni dans cette sphère supérieure qui s'appelle la société des nations».
Et d’affirmer que «la liberté, c'est le respect d'autrui. Or sur quoi peut se fonder ce respect de soi-même et des autres, sinon sur le sentiment de quelque chose de supérieur à nous-mêmes, de quelque chose qui dépasse ces réalités passagères et variables, d'un droit qui domine nos intérêts mobiles et incertains et d'une juridiction suprême à laquelle seule, lorsque ce droit dont nous avons la conscience est violé, nous puissions en appeler».
«Oui, poursuit-il, tout se résume dans le respect de la personnalité humaine, fondé sur ce sentiment que la personnalité humaine est sacrée, parce qu'elle n'est pas un accident passager.»
Mais il n’est pas le seul à mettre le respect au centre de la relation entre individus.
Pierre-Joseph Proudhon écrit que «la Justice implique au moins deux termes, deux personnes unies par le respect commun de leur nature, diverses et rivales pour tout le reste. Qu’il me prenne fantaisie de m’adorer: au nom de la Justice, je dois l’adoration à tous les hommes».
On le constate, le respect est bien une pierre angulaire à la démocratie.
Or, le problème est qu’il ne se décrète pas par une loi (le «respect de la loi» est une obligation sociale agrémentée de sanctions lorsqu’il est transgressé pas un comportement) et ne s’impose pas par quelque force surnaturelle.
Il doit émaner directement de chacun.
D’où la nécessité de le mettre au premier rang des préoccupations de la société, d’en faire un enseignement répété tout au long du cursus scolaire et universitaire et de le considérer comme un acte de citoyenneté et de le célébrer comme tel.
En outre, si l’on a vu qu’il est cœur des réflexions des penseurs depuis longtemps, il est vrai que nos sociétés, au-delà même de leurs régimes politiques, sont devenues de plus en plus égocentriques, des Etats-Unis à la Chine, de la France à l’Inde, de la Grande Bretagne à la Russie.
Car la disparition programmée du respect déjà bien loin de ce qu’il devrait être si l’on ne s’en occupe pas, vient avant tout d’une autonomisation de l’individu qui se voit partout dans le monde et qui provient d’un système économique débridé, un dévoiement du système capitaliste libéral, qui récompense celui qui gagne contre les autres, qui amasse des fortunes au détriment de la communauté et qui s’achète le respect de la société sans pour autant se conformer aux règles tout en, bien sûr, ne respectant pas l’autre.
Tant que ces comportements seront des modèles de réussite, le respect ne pourra triompher, ni même survivre.
Quoi qu’il en soit, le constat est là et il convient d’agir vite pour remettre, grâce au respect, de l’humanisme dans les rapports sociaux.
Si tel n’est pas le cas, la démocratie républicaine deviendra à échéance plus ou moins longue un désert aride où le conflit deviendra la norme du vivre ensemble.
Un désastre, en somme.


mardi 3 novembre 2015

Présidentielle USA 2016. Les «independents» ne font pas un candidat mais font l’élection

Il y a un mythe tenace chez certains analystes et «pundits» (intellectuels faiseurs d’opinion) américains qu’un candidat en-dehors des partis, situé au centre de l’échiquier politique ou, en tout cas, «bipartisan», serait capable de rassembler en sa faveur la plupart des électeurs «independents» (ceux qui se définissent comme sans affiliation politique précise) ainsi que les démocrates et les républicains modérés, ce qui lui permettrait de gagner l’élection présidentielle pour le bien d’un pays dont la politique est de plus en plus polarisée.
Ce mythe prend sa source dans deux idées reçues.
La première serait que la grande majorité des «independents» sont des centristes.
Or il n’en est rien.
Si, sans doute, les centristes sont les plus nombreux dans cette catégorie fourre-tout, on trouve aussi des républicains proches de l’extrême-droite, des démocrates très socialistes ainsi que des personnes se définissant à partir de toutes les appellations politiques possibles et imaginables.
Dès lors, une candidature «independent» (sans affiliation aux deux grands partis) a du sens et a déjà eu lieu (celles de George Wallace ou de Ross Perot) mais, jusqu’à présent avec un positionnement politique très clivé.
Ainsi, le principal candidat «independent» pour 2016 n’est autre que le populiste démagogue de droite Donald Trump, actuellement en tête de la course républicaine, (même s’il fut, un temps, enregistré comme démocrate, à New York, la ville où il est né et où il habite).
En revanche, une candidature qui rassemblerait tous les électeurs «independents» est bien une vue de l’esprit.
La deuxième idée reçue voudrait que les deux grands partis soient trop marqués, le Parti républicain à droite et le Parti démocrate à gauche, pour initier une véritable candidature centriste.
Ce qui est totalement faux, non seulement, historiquement mais de nos jours.
Historiquement, il y a toujours eu des ailes centristes aux deux grands partis dominant la politique américaine.
On peut dire, par exemple, qu’Abraham Lincoln ou Theodore Roosevelt étaient des centristes républicains.
Et ces vingt-cinq dernières années, deux démocrates centristes ont été élus à la Maison blanche, Bill Clinton en 1992 et Barack Obama en 2008, tout deux réélus pour un second mandat.
Ce qui est vrai, en revanche, c’est que le Parti républicain a entamé un virage à droite dans les années 1990 (qui avait d’ailleurs commencé réellement dans les années 1970) et que, petit à petit, la plupart de ses centristes se sont trouvé marginalisés et ont pratiquement disparu.
Pour la primaire de 2016, seul John Kasich, le gouverneur de l’Ohio, peut être considéré comme un candidat républicain centriste.
Et encore, il ne l’aurait pas été il y a dix ans, considéré alors comme trop conservateur (il fut un des principaux soutiens de Ronald Reagan).
Le Parti démocrate, lui, est sorti de son virage à gauche des années 1970 dans les années 1990.
Et même si un candidat socialiste à la primaire est présent cette année, Bernie Sanders, la grande favorite demeure Hillary Clinton, une véritable centriste.
N’en déplaise à certains commentateurs qui présentent Clinton comme étant devenue de gauche (ils disent la même chose d’Obama), ils tombent dans le piège tendu par la droite du parti républicain et dénoncé par les deux politologues, l’un républicain, l’autre démocrate, Norman Ornstein et Thomas Mann.
Auteurs d’un livre référence en la matière, «It’s even worse than it looks» (C’est encore pire que cela n'y paraît) publié en 2012, ils ont montré de manière irréfutable que cette droite, tout en se radicalisant de plus en plus, a tenté de faire bouger le Centre vers la droite pour ensuite accuser les centristes républicains et démocrates, d’être des femmes et des hommes de gauche…
Une manœuvre qui a fait long feu mais qui produit encore des malheureux effets dans quelques médias.
Reste que si, donc, une candidature «independent» ne serait pas forcément centriste – mais que même si elle l’était, qu’elle n’attirerait pas l’électorat centriste et modéré qui peut se tourner vers des candidats républicains et, surtout, démocrates qui sont centristes –, les «independents» centristes font très souvent le président des Etats-Unis.
En effet, ce sont eux qui font pencher la balance d’un côté ou de l’autre, notamment dans les fameux «swing states», ces Etats qui ne votent pas toujours démocrate pour certains ou républicain pour d’autres mais qui se tournent tantôt vers le candidat républicain, tantôt vers celui démocrate.
C’est pourquoi le vote centriste est très recherché par les candidats des deux grands partis.
D’où un recentrage systématique de leurs discours une fois qu’ils ont obtenu l’investiture de leurs formations respectives.
D’où, également, souvent, la présence deux candidats plus ou moins «modérés» lors de la présidentielle.
Ce fut le cas en 2008 et 2012 où, face au centriste Barack Obama, les deux républicains vainqueurs des primaires et qui se présentèrent contre lui, John Mc Cain et Mitt Romney, étaient considérés comme des conservateurs modérés.
Pour autant, ce sont également les «independents» démocrates et républicains qui font l’élection en se déplaçant ou non le jour du scrutin.
Plus abstentionnistes que les électeurs enregistrés démocrates et républicains, ils peuvent faire la différence en se rendant massivement aux urnes (comme ce fut le cas des Latinos «independents» en faveur d’Obama en 2008 et en 2012).
Pour 2016, le vote de ces mêmes Latinos sera sans doute déterminant mais tout comme celui des centristes «independents».
Voilà pourquoi, actuellement, les responsables du Parti républicain voient avec effroi la course en tête de leur primaire de Donald Trump, populiste de droite, et de Ben Carson, extrémiste évangéliste de droite, et que ceux du Parti démocrate poussent un ouf de soulagement en voyant Hillary Clinton retrouver une dynamique tout en distançant très nettement Bernie Sanders.
Alexandre Vatimbella



vendredi 30 octobre 2015

A la source du centrisme français

Au moment où les théories les plus radicales reviennent à la mode et se déversent dans les médias par des intellectuels qui se mettent en scène pour vendre leur message comme de la lessive avec soi-disant la volonté de dire la vérité aux Français et de les unir face aux périls extérieurs et intérieurs, alors même que leurs thèses sont clivantes, clientélistes et exclusives, il n’est pas inutile de dire ce qu’est le Centrisme aujourd’hui dans notre pays, en ce début de troisième millénaire, car, lui seul, tourne le dos au relativisme d’un bord et au déterminisme de l’autre, lui seul recherche le bien être et l’épanouissement de tous et non de ceux de son camp avant tout.
Partons d’abord d’une définition simple.
Le Centrisme, partout dans le monde, est un humanisme respectueux et intégral du juste équilibre dont les valeurs sont, dans l’égalité, la liberté, la solidarité, la tolérance et le respect.
C’est donc un libéralisme social, réformiste, pragmatiste, progressiste et personnaliste qui défend la démocratie républicaine représentative et participative.
En France, trois pensées sont à la source du Centrisme: le libéralisme, le christianisme (avec la démocratie-chrétienne) et le radicalisme.
Le syncrétisme centriste de ces courants puissants aboutit à cet humanisme équilibré qui est à la recherche de la société harmonieuse faite de respect et de fraternité où le système politique de la démocratie républicaine met en avant la valeur première qu’est la liberté avec comme règle de base l’égalité.
Au-delà de ces mots ronflants, le Centrisme fait confiance à l’être humain libre, égal à un autre à sa naissance et donc dans les chances qu’il a de réussir grâce à son mérite pour vivre dans une société où il respecte l’autre notamment ses droits autant que les siens permettant ainsi une collaboration pacifiée à la base du lien social.
Pour cela, il doit être averti et émancipé (grâce à la transmission du savoir et à l’information délivrée), ce qui lui permet d’envisager lui-même ce qui est bon pour lui et la communauté dans lequel il vit ainsi que d’élire ses représentants en tout connaissance de cause.
Schématiquement, la liberté du Centrisme vient du libéralisme, sa solidarité du christianisme et son adhésion à la république du radicalisme.
Ainsi, le centrisme français découle du libéralisme parce qu’il se bat pour les droits naturels d’un individu autonome et responsable poursuivant son intérêt.
Il découle du christianisme (démocratie-chrétienne) parce qu’il se bat par l’amour (agapé) pour le respect d’une personne partageant la condition humaine universelle et la solidarité dans sa communauté.
Il découle du radicalisme parce qu’il se bat par la raison pour la dignité d’un citoyen averti et conscient défenseur d’une laïcité intégrale et intégrante.
Mais le libéralisme, le christianisme et le radicalisme ne sont pas les seules sources du centrisme français même si elles en sont les principales.
On peut citer, entre autres, la médiété d’Aristote, le juste milieu de Confucius, le solidarisme de Léon Bourgeois, l’européanisme de Victor Hugo à Robert Schuman en passant par Aristide Briand, entre autres.
En ce troisième millénaire où nous devons construire, face aux défis énormes qui se présentent, une société apaisée, équilibrée et harmonieuse où l’initiative individuelle et la collaboration de tous et entre tous sont indispensables afin de trouver les bonnes solutions et, surtout les mettre en place de manière consensuelle que ce soit dans notre pays, en Europe et dans le monde par une mondialisation humaniste, le Centrisme – et notamment le centrisme français – apporte les éléments nécessaires à cette entreprise.
Armé comme il est et reposant sur des bases aussi solides, le centrisme français a donc tous les atouts pour convaincre une majorité de nos compatriotes.
Encore faudrait-il qu’il y ait des voix pour le faire et qu’elles soient assez fortes pour émerger face au vacarme assourdissant des petites pensées mesquines sans avenir.

Alexandre Vatimbella

Voir le site Le Centrisme


dimanche 25 octobre 2015

Le libéralisme n’est pas monolithique mais son point d’équilibre est au centre

Le Libéralisme, et c’est tant mieux, semble être devenu en France un héritage national commun à tous les courants politiques excepté les extrêmes.
Cela n’a pas toujours été le cas et cette appropriation semble parfois un peu artificielle sur certains points quand elle n’est pas bâtie sur une méconnaissance de ce qu’est le libéralisme par ceux qui s’en revendiquent.
Rappelons que le Libéralisme est né de cette idée théorisée par John Locke que les individus pouvaient se gouverner eux-mêmes si leur puissance à chacun (théorisée, elle, par Hobbes qui en faisait pour la première fois un attribut ontologique de l’individu) était transformée dans des droits qui devaient obéir à la loi.
Cette confiance dans la capacité du peuple à s’autogouverner venait en complète opposition à ce que Thomas Hobbes avait écrit dans le Léviathan, bible des conservateurs (les adeptes du Conservatisme et non ceux qui voudraient conserver des acquis que l’on peut trouver autant à droite qu’à gauche de nos jours), qui démontrait que le choc des puissances individuelles créait l’anarchie et que seul un gouvernement fort (en l’occurrence la monarchie absolue pour Hobbes) pouvait permettre à chacun de vivre en paix.
Elle est également en complète opposition à la théorie socialiste (le Socialisme s’est créé en opposition aux thèses libérales) qui estimait qu’il fallait réguler la liberté individuelle au profit d’une liberté collective avec une forte restriction de l’initiative individuelle notamment en matière économique (d’où, pendant longtemps, une volonté de nationaliser plusieurs secteurs de l’économie comme les banques ou les industries lourdes).
Bien sûr, au cours des ans les systèmes et les pensées hybrides ont quelque peu mélangé les concepts.
Ainsi, dès les années 1920-1930, on peut dire que le célèbre économiste britannique John Maynard Keynes était un libéral alors même que son projet d’une puissance publique régulatrice de l’économie, notamment en cas de crise, venait en opposition de l’idée libérale, non pas du laisser faire, mais d’une organisation de la sphère économique permettant, non seulement, à la liberté d’exister mais aussi à la vraie concurrence de s’exercer (ce qui suppose des normes que beaucoup d’ultralibéraux rejettent) sans, néanmoins, aucune intervention étatique dans le fonctionnement quotidien de la machine productive.
Aujourd’hui, plusieurs libéralismes se répondent, s’enrichissent les uns les autres, voire se combattent férocement.
En matière politique, on distingue essentiellement trois formes de libéralisme.
Il y a d’abord le conservatisme libéral ou libéral conservatisme, un courant de la droite qui est très conservateur voire même réactionnaire au plan des mœurs et du fonctionnement de la démocratie républicaine (ayant une préférence d’ailleurs pour le républicanisme démocratique) mais qui est très libéral, voire ultralibéral (comme l’était Margaret Thatcher ou Ronald Reagan) en matière économique, prônant la dérégulation à tout va qui bénéficie aux plus riches.
C’est un mélange de Thomas Hobbes (politique) et de Friedrich Hayek (économie).
Aujourd’hui, beaucoup de leaders de LR se réclament d’un libéralisme économique tout en étant conservateurs.
On peut citer comme principaux chef de file politiques actuels en France, François Fillon, Hervé Mariton et à un degré moindre Nicolas Sarkozy.
Quant au social-libéralisme ou socialisme libéral, c’est un courant de la gauche qui est positionné à la droite de la gauche et dont la vision est celle d’une société où si la liberté est toujours pensée à travers le prisme de l’égalitarisme néanmoins, en matière économique, il prône une liberté d’entreprendre ainsi que les règles du marché, bien loin d’une économie planifiée et contrôlée.
Les chefs de file politiques français de ce courant sont Manuel Valls et Emmanuel Macron.
Ses tenants viennent de la gauche antiautoritaire voire libertaire et sont dans la droite ligne d’un John Stuart Mill, héraut du libéralisme «social» au XIX° siècle mais aussi de l’Américain John Rawls (avec sa théorie de la justice) ou de l’Indien Amartya Sen.
Reste le libéralisme social qui est centriste.
Ce dernier reprend à son compte la liberté libérale, tant en matière politique qu’économique, mais la transcende dans un humanisme intégral qui impose un respect de la personne et de sa dignité, donc une solidarité qui lui confère sa couleur sociale.
Mais, à l’inverse du social-libéralisme (et du Socialisme), c’est bien d’abord en libérant les capacités de l’individu, ce qui lui permet de créer et de réaliser de la plus-value, que l’on peut faire une redistribution sans pour autant gripper la machine productive et non en imposant d’abord la redistribution dans une vision égalitariste mais simplement en établissant l’égalité en matière sociale comme reposant sur l’égalité des chances (opportunités) et la méritocratie effectives.
Cette vision humaniste vient, entre autre, de la pensée démocrate-chrétienne, autre grand apport avec le libéralisme du corpus centriste.
De même, le Centrisme n’est pas soluble dans le Conservatisme et réciproquement parce que le premier nommé refuse une société figée dans ses structures et dans son organisation sociale.
De par sa tradition libérale, il est réformiste et ouvert en matière sociétale (il faut rappeler à ce propos les réformes en matière de mœurs de Valéry Giscard d’Estaing quand il accède à l’Elysée en 1974) mais aussi pour une organisation de la solidarité de par sa tradition démocrate-chrétienne qui n’est pas celle des conservateurs.
C’est pourquoi d’ailleurs les partis libéraux en Europe sont souvent proches du centre de l’échiquier politique et que l’UDF lors de sa création regroupait essentiellement des démocrates-chrétiens et des libéraux (et quelques droitistes réactionnaires égarés…).
Pour être tout à fait complet, il faut citer ceux qui se revendiquent uniquement du libéralisme, ce qui est le cas, en France, du petit parti libéral démocrate qui se trouve à la gauche de LR et à la droite de l’UDI (il fut même un temps membre de cette confédération).
N’oublions pas, non plus, ceux qui associent le Libéralisme avec certains des concepts anarchistes et se revendiquent du Libertarisme aux Etats-Unis sous l’influence d’un Robert Nozick (mouvement qui flirte bizarrement avec le Parti républicain et dont le chef de file est Rand Paul, le sénateur du Tennessee) et, parait-il le «libéralisme libertaire» en France (terme forgé et utilisé d’abord par des marxistes de manière péjorative) qui a peu de visibilité actuellement même si une personnalité comme Daniel Cohn-Bendit s’en est parfois revendiquée.
Ce courant de pensée prône un Etat minimal et la plus grande liberté possible, tant en matière de mœurs qu’économique, faisant de la société civile, le lieu de résistance radicale au pouvoir étatique.
Pour autant, comme pour l’ultralibéralisme – qui est un cocktail de libéralisme extrême en matière économique et de conservatisme extrême en matière sociale et sociétale – le Libertarisme ne peut être considéré généralement comme un libéralisme.
Avec ce panorama rapide et évidemment réducteur, il est intéressant de voir que le Socialisme qui s’est forgé comme antithèse au Libéralisme veuille désormais le récupérer mais aussi de voir que le Conservatisme qui était son anti-modèle et contre lequel le Libéralisme s’est forgé comme antithèse s’en réclame.
En revanche, c’est tout naturellement que le Libéralisme est devenu dès le départ une référence du Centrisme.
Mais on ne peut nier, par exemple, que le terme «liberal» désigne aux Etats-Unis des gens de gauche du Parti démocrate qui sont des défenseurs de la liberté face aux conservateurs du Parti républicain.
De même, le débat qui s’est instauré dans les années 1970 et 1980 et qui a aboutit dans les années 1990 à la Troisième voie, c’est-à-dire à un socialisme libéral, dans les pays anglo-saxons (Bill Clinton aux Etats-Unis, Tony Blair en Grande Bretagne), montre qu’il y a eu une avancée libérale à gauche même si pour beaucoup Clinton et Blair sont avant tout des centristes, ce qui est plutôt exact.
On peut en conclure que l’on trouve du libéralisme à la fois à droite, au centre (beaucoup) et à gauche.
Et ceci est bien normal puisque le libéralisme a fondé politiquement parlant la démocratie républicaine qui a cours aujourd’hui dans tous les pays occidentaux, issue directement des révolutions américaine et française du XVIII° siècle.
En matière économique et sociale, il est certainement actuellement plus ancré au centre mais il faut se réjouir qu’il soit de plus en plus largement présent à droite et à gauche, suscitant un intérêt croissant pour son réformisme et son ouverture.
Au fond, ceux qui veulent s’approprier le libéralisme uniquement pour leur chapelle sont un peu comme ceux qui tentent de s’approprier la république ou la démocratie dans nos sociétés occidentales d’aujourd’hui.
Ainsi, le libéralisme comme morale politique, comme théorie de la société bonne et juste, celle, comme le dit Catherine Audard (auteure d’un livre de référence, «Qu’est-ce que le libéralisme») «où chacun est le meilleur juge de ses intérêts et de la conduite de sa vie, est laissé aussi libre que possible tant qu’il ne nuit pas à autrui et n’attente aux intérêts vitaux de personne» et «qui respecte ces deux fondements normatifs de la théorie libérale, les principes de liberté et d’égalité des personnes», appartient à tous les courants démocratiques qui font vivre notre démocratie républicaine.
Même si le degré de libéralisme baisse au fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre de l’échiquier politique.


Alexandre Vatimbella