Manuel Valls a raison, tout comme Nicolas Sarkozy et
quelques autres: c’est bien à un problème culturel fondamental auquel nous
sommes confrontés en matière de terrorisme islamique au-delà des terribles
exactions faites par ces bandes de criminels qui tentent de mettre le monde à
feu et à sang.
Et le Centrisme avec ses valeurs de liberté et de respect,
sa défense de la démocratie républicaine représentative et participative, sa
vision d’une mondialisation humaniste ne peut qu’abonder dans ce sens.
N’en déplaise à tous les bien-pensants qui refusent de
parler de ce qui fâche depuis que la violence mais aussi toute une idéologie
totalitaire venue du terrorisme en Algérie et au Liban mais aussi pratiquées
par des Etats comme l’Iran des Mollahs, la Libye du fantasque Kadhafi ou
l’Afghanistan des Talibans se sont structurées dans les années 1970-1990 et
qu’elles ont trouvé un terrain favorable dans les communautés musulmanes à
travers le monde et, notamment, dans les pays occidentaux.
Dire cela n’est pas parler de racisme ou de supériorité ou
d’infériorité de qui que ce soit, ni même de quoi que ce soit mais de
différences culturelles qui, qu’on le veuille ou non, produisent des
affrontements qui peuvent être pacifiques (mais non moins agressifs) mais aussi
d’une violence extrême.
Car si les actes de terrorisme barbare, dont Daesh nous
abreuve constamment, sont évidemment les plus spectaculaires et les plus
abominables, il n’en reste pas moins vrai que l’on assiste à une contestation
de toutes les valeurs humanistes et démocratiques à laquelle les sociétés
occidentales sont directement confrontées.
Mais arrêtons-nous un moment sur le terme de «guerre de
civilisation» qui fait tant hérisser les bien-pensants.
Certains contestent le terme même de guerre qui ne serait
pas approprié face au terrorisme, ni face à une culture.
D’autres estiment qu’il ne s’agit pas d’une confrontation
entre des civilisations mais de l’obscurantisme contre l’humanité toute
entière.
Admettons, donc, comme l’affirme quelqu’un qui se revendique
comme centriste, François Bayrou, que «ce n’est pas une guerre de civilisation,
c’est une guerre de la barbarie contre la civilisation».
C’est bien ainsi que l’on a qualifié les crimes commis par les
nazis, ce qui a permis d’ailleurs de les juger et qui permet aujourd’hui de
juger devant des tribunaux internationaux ou nationaux ceux qui se sont rendus
responsables de massacres comme les génocides mais aussi ceux qui ont appelés à
ces massacres sans répandre eux-mêmes le sang.
Ainsi, les nazis justifiaient leurs exactions par une
idéologie, tout comme les islamistes et leurs séides qui tuent en leur nom.
Quelle est-elle? Une lecture au premier degré du Coran (qui,
littéralement, contient des appels au meurtre comme les sourates 2, 4, 5, 8, 9
et surtout 47) associée à une vision de ce que doit être l’organisation de la
société musulmane.
Tout comme les nazis qui voulaient créer une civilisation
aryenne de mille ans, les islamistes se battent pour établir leur civilisation
musulmane qui doit se débarrasser de tous les ennemis, juifs, chrétiens,
chiites, tous des infidèles, mais aussi des sunnites modérés, des apostats,
etc.
Sans oublier les homosexuels et autres «déviants» selon
leurs critères, telles les femmes adultères.
Comment doit-on alors qualifier les princes saoudiens, koweitiens
ou qataris qui financent ces extrémistes sunnites? Des criminels avec qui nous
avons des relations. Tout comme les services secrets, donc une administration
publique, du Pakistan.
Ce qui est inquiétant, voire consternant, c’est le refus de
voir la réalité en face et de fabriquer sa vérité en la matière d’une partie du
monde intellectuel et médiatique des pays démocratiques.
C’est devenu la principale occupation de la gauche qui s’est
plu à assimiler les terroristes et les idéologues islamistes à de pauvres
victimes du capitalisme alors même que nombre d’intellectuels qui lui étaient
proches la mettait en garde depuis très longtemps contre cet angélisme
irresponsable et ce formidable contresens qu’elle était en train de commettre.
Elle est même entrée dans un relativisme par rapport aux
valeurs libérales qui portent pourtant politiquement les régimes démocratiques
et républicains en place dans le monde libre.
Et ses médias de suivre le mouvement jusqu’à travestir les
faits pour mieux combattre les soi-disant «hérésies», en l’occurrence celles
qui s’appuient sur le réel.
Exemple parmi d’autres, après les propos de Manuel Valls, le
quotidien Le Monde est encore monté au créneau pour défendre ce relativisme.
Pour ce faire, il s’est plu à présenter Samuel Huntington,
l’inventeur dans un livre de 1996 de «la guerre des civilisations» comme un
inspirateur des néoconservateurs. Problème: non seulement il n’a jamais été
l’un d’eux (il a été démocrate toute sa vie alors que les néoconservateurs sont
des démocrates devenus républicains) mais il ne les a jamais apprécié et,
surtout, ils n’ont jamais été des adeptes de sa théorie qui était plus de se
protéger des menaces plutôt que d’aller porter la bonne parole de la démocratie
américaine dans le monde entier.
D’ailleurs, contrairement à ce qu’affirme le quotidien, il
n’a pas été l’inspirateur de George W Bush pour le déclenchement de la guerre
en Irak et il s’est même opposé à ce conflit comme le rapportait sa nécrologie
dans le New York Times peu suspect de sympathie envers les néoconservateurs…
Mais, peu importe la réalité quand on veut diffuser sa
vérité!
Les relativistes estiment donc que ce n’est pas dans la
guerre des civilisations que l’on est mais dans la barbarie face à toutes les civilisations.
De ce fait, ils occultent tout les discours de violence,
tout les discours liberticide, tout les discours stigmatisant qui sont portés
par des idéologies et des religions à travers le monde afin de faire croire que
les coupables ne sont que des criminels endurcis qui deviendraient des
terroristes et qu’il y aurait peu de volonté culturelle et idéologique derrière
leur engagement.
Ainsi, à les suivre, tous les militants violents à travers
les siècles qui se battaient pour une idéologie, comme les tenants de la
Terreur en France, étaient seulement des criminels muent uniquement par le goût
du sang et non par des idées.
De même pour les fascistes, les nazis, les communistes, les
anarchistes violents et ainsi de suite.
Voilà qui ressemble à du révisionnisme historique.
Car si l’on considère que les terroristes de Daesh ou d’Al
Qaida sont uniquement des criminels, alors tout ce qu’ils défendent comme
vision du monde est un crime.
Mais comment en sont-ils arrivés là? En naissant musulman ou
se convertissant, en étudiant les textes, en étant pris en charge par des
leaders et des directeurs de conscience autoproclamés, etc. qui ne sont, eux
aussi, que des criminels, si l’on comprend bien la logique des relativistes et
des révisionnistes.
Tout cela ne tient pas debout et n’est là que masquer une
drôle de proximité objective entre les ennemis de la société libérale et les
ennemis de l’Occident et de la mondialisation humaniste.
Pourtant, si l’on affirme, comme je le fais, que la
civilisation est en guerre, il faut aussi préciser de quelle civilisation et de
quelle guerre il s’agit.
Il s’agit d’une guerre à plusieurs niveaux dont le principal
est une guerre dans laquelle est impliquée à son corps défendant la
civilisation mondialisée et humaniste, celle de l’ouverture et des échanges,
celle du respect et de la tolérance, par les tenants de visions culturelles
archaïques, violentes et de la confrontation qui ont, rappelons-le, lancé cette
lutte à la vie, à la mort en rêvant de plonger le monde dans l’obscurantisme
dont ils se nourrissent.
Mais il y a bien un niveau qui concerne la civilisation
occidentale, celle qui a propagé les Lumières depuis le XVIII° siècle, celle de
la Grèce antique et de ses philosophes, celle de Rome et de ses légistes, celle
des valeurs portées par le message de Jésus, celle de la tolérance de Voltaire,
celle qui a toujours était ouverte aux synthèses avec les cultures venues
d’ailleurs pour peu qu’elles soient respectueuses de l’humain.
La solution, à long terme, ne sera pas d’accorder des
cultures qui ne peuvent se synthétiser entre elles mais bien de réunir toutes
les cultures individuelles dans une grande mondialisation humaniste où chacun
respectera l’autre.
Néanmoins, en attendant, il faut ce courage et cette
pugnacité de dire non à toutes les cultures de haine, à toutes les cultures qui
nient l’humain.
Et à se défendre.
Alexandre Vatimbella
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