samedi 30 août 2025

Qui a décidé de bloquer le pays? Les Français!

Les Français n’aiment pas trop qu’on leur dise la vérité en face mais celle-ci est évidente.

Qui voulait la dissolution de l’Assemblée, il y a un an?

Réponse: les Français.

Qui a voté aux dernières législatives?

Réponse: les Français.

Qui a choisi les députés qui siègent à l’Assemblée?

Réponse: les Français.

Qui crée une crise politique?

Réponse: les députés populistes extrémistes et leurs alliés qui refusent tout consensus et compromis, qui demandent une nouvelle dissolution (dont tous les sondages indiquent que les résultats d’une nouvelle élection ressembleront à la précédente) voire à une démission d’Emmanuel Macron, au mépris total de la Constitution.

Et certains sondages montrent qu’une majorité de Français les soutient.

Dès lors, à la question «qui a décidé de bloquer le pays», la réponse est: «les Français».

Et qui s’apprête à le faire à nouveau: les Français en élisant une Assemblée qui ne permettra pas, comme dans celle-ci, de trouver une majorité stable pour gouverner et une majorité de députés qui prendront enfin conscience des défis qui se posent au pays et qui s’attèlent vraiment à les relever.

Cela s’appelle le déni de responsabilité de rejeter la faute sur les autres et l’irresponsabilité de voter pour des formations extrémistes qui cherchent avant tout à déstabiliser l’Etat de droit, la démocratie et l’ordre républicain.

Les Français ne peuvent pas continuer à jouer la France selon leurs humeurs du moment, à refuser les réformes indispensables et à répondre aux sondeurs que les responsables sont tous sauf eux et à chercher dans les formations politiques les plus démagogues, les plus populistes, les plus extrémistes et les plus irresponsables, la solution aux problèmes qu’elles n’ont pas et dont les agissements si elles parviennent au pouvoir plongeront la France dans le chaos tout en mettant en danger la démocratie républicaine libérale.

A force de ne vouloir rien perdre et de ne pas faire les sacrifices nécessaires pour espérer des bénéfices plus grands, les Français sont dans une logique où ils vont tout perdre.

Alexandre Vatimbella 

 


jeudi 14 août 2025

La démocratie américaine craque de partout et ce n’est qu’un début


Les Etats-Unis sont-ils encore une démocratie?

Cette question aussi stupéfiante qu’elle peut paraître et qui aurait été moquée avec raison avant le 21 janvier, est pourtant tout à fait légitime désormais.

Depuis, Donald Trump a entamé son deuxième mandat et, petit à petit, ses décisions érodent l’Etat de droit et rognent quotidiennement un peu plus l’ordre démocratique.

Que ce soit en matière de politique intérieure qu’extérieure, celles-ci sont à l’opposé de celles que prendrait un véritable démocrate.

Que ce soit sa rencontre avec Poutine ou le déploiement de la garde nationale à Washington après celui de Californie – deux fiefs démocrates, comme par hasard –, pour ne parler que des dernières en date, il agit en véritable autocrate alors que son parti tente de truquer les prochaines élections législatives pour ne pas les perdre comme cela est prévu par les sondages et que la justice est de plus en plus phagocytée avec la nomination de personnages d’extrême-droite dont la seule qualification est leur adoration de Trump à qui ils vouent une fidélité que l’on voit souvent dans les pires totalitarismes.

Le tout sur fond de corruption et d’enrichissement personnel.

Bien sûr, tout cela n’est guère surprenant connaissant le personnage – qui avait annoncé qu’il agirait en dictateur un fois élu – mais la transformation de la première puissance mondiale, de démocratie en autocratie est un bouleversement immense dont beaucoup ne prennent pas la mesure.

Ainsi, les réactions des gouvernants du monde libre, notamment en Europe, ne sont pas à la hauteur de l’enjeu colossal qui se présente à l’existence même de la démocratie américaine et peut-être mondiale dans les années qui viennent.

Quant à l’opposition démocrate aux Etats-Unis, à part l’indignation, peu ou pas grand-chose sauf des recours constants contre les décisions de l’extrémiste populiste devant les tribunaux sachant qu’en dernier recours la Cour suprême à la botte de Trump donnera raison à ce dernier.

Ici, le défi n’est pas de contredire un opposant mais contrecarrer et bloquer les agissements d’un apprenti dictateur qui rêve de changer le régime politique de son pays et d’être président à vie.

Ici désobéissance civile et résistance ne doivent pas de vains mots pour tout défenseur des valeurs humanistes.

Ce qui est abasourdissant, c’est avec quelle facilité et rapidité Trump et ses sbires peuvent détruire l’ordre démocratique et introduire le chaos dans relations internationales.

Du vice-président qui insulte le dirigeant d’une démocratie, Zelensky, dont le pays est attaqué par un des pires despotes de la planète au secrétaire à la Défense qui relaie les appels d’un religieux illuminé qui demande la suppression du droit de vote des femmes en passant par les tentatives de l’Attorney general (ministre de la Justice) d’étouffer le scandale du trafiquant sexuel Epstein où Trump est impliqué jusqu’au cou ou à la chasse aux immigrés qui touchent même ceux qui sont légaux et des Américains de nationalité menée par la secrétaire à la Sécurité intérieure (ministre de l’Intérieur), tous ces fidèles d’entre les fidèles mettent en place un régime autocratique au seul profit de Trump.

Sans parler bien sûr de Musk, ce personnage malsain d’extrême-droite adepte du salut nazi, que Trump avait embauché pour faire imploser les services publics afin de les rendre inefficaces, avec des résultats déjà catastrophiques même si, depuis, l’«ami Elon» a été viré.

Et sans oublier le licenciement de la fonctionnaire qui a eu le malheur de publier les dernier chiffres très mauvais de créations d’emploi et de ne pas avoir eu le réflexe de les maquiller comme le font tous les gouvernements autocratiques avec les statistiques qui ne leur conviennent pas.

Cerise sur le gâteau pour Trump, la fin de l’émission de Stephen Colbert, le talk-show le plus populaire des Etats-Unis afin que Paramount, propriétaire de CBS où officie l’humoriste et fervent adversaire de l’extrémiste populiste, puisse obtenir l’autorisation de l’administration de vendre une partie de son empire médiatique, ce qui passait par faire plaisir à celui-ci – peu de temps auparavant, la société lui avait même donné 16 millions de dollars afin d’éviter un procès où était en jeu la liberté d’information et alors même que Trump n’avait aucune chance de le gagner…

Oui, la démocratie américaine craque de partout et ce n’est qu’un début.

Alexandre Vatimbella