samedi 29 juin 2024

Ce n’est pas en votant pour des illusionnistes que la réalité disparaîtra, au contraire

Les Français comme d’autres avant eux et sans aucun doute après eux, s’apprêtent à voter contre la réalité.

Ils vont donner leur voix majoritairement à des extrémismes qui ne sont que de vulgaires illusionnistes, vendant du rêve d’autant plus bon marché à fabriquer et donc d’une largesse infinie dans sa promesse d’un paradis sur terre qu’il est impossible à concrétiser d’où d’ailleurs d’amères désillusions et possibles troubles de ceux qui vont le payer au prix fort, les citoyens.

Nous pourrions tous nous battre pour des utopies irréalisables et des idéologies sans prises avec le réel, ce serait tellement plus valorisant émotionnellement de vivre dans une fantasmagorie de notre invention où tout serait beau, bon et bien.

Mais cela serait d’une irresponsabilité totale.

Bâtir des châteaux de sable qui disparaissent à la moindre petite vague de l’océan de la réalité, c’est tromper une partie de la population malheureusement trop souvent crédule et ignorante tout en aggravant son sort.

Mais ces illusionnistes s’ils sont de vulgaires escrocs, peuvent également devenir d’ignobles scélérats.

Car si ceux qui prétendent instaurer le paradis sur terre sont des mystificateurs, ils se changent souvent, une fois au pouvoir, en criminels qui essaieront, non pas, d’adapter leur utopie à la réalité mais la réalité à leur utopie ce qui donnera évidemment de la violence et de la haine notamment contre tous ceux qui ne serons pas capables de se plier à ce diktat impossible: être des représentations d’un monde imaginaire.

C’est d’ailleurs pourquoi , face à cette ubuesque et chimérique tâche de contraindre la réalité de correspondre à leur utopie, les tenants de cette dernière sont obligés de mettre en place un système de coercition qui devient, in fine, totalitaire parce qu’aucune faille n’est admissible pour l’établissement et le fonctionnement de leur soi-disant paradis sur terre.

Pour autant, ces camelots qui vantent une terre de lait et de miel sont capables de séduire une part parfois importante de la population.

Ces illusionnistes et falsificateurs de la réalité profitent en effet de cet espoir tapi profondément en nous de vivre dans une société à la parfaite harmonie où tout serait réglé et fonctionnerait sans accrocs pour le bien de chacun et de tous.

Et ils parviennent souvent à réellement hypnotiser certains d’entre nous de se lancer avec haine et violence à l’assaut des régimes démocratiques en place au motif qu’ils seraient responsables de ce qu’est le monde alors que ceux-ci tentent de prendre en compte ce qu’il est pour le changer en mieux.

Oui, changer le monde est le projet démocratique, celui des extrême est de changer de monde ce qui est impossible.

N’oublions jamais dans l’isoloir où nous sommes face à notre conscience que tous les tours des magiciens jouent sur notre crédulité et ne sont que des illusions d’un monde qui avant et après est toujours le même.

Et que la réalité, telle un boomerang, nous revient d’autant plus à la figure que nous l’avons lancée le plus loin possible.

Alexandre Vatimbella

 

dimanche 9 juin 2024

Je m’en fiche que mon voisin de palier mange du cassoulet, du couscous ou du canard laquais, je veux juste qu’il soit un démocrate

Je m’en fiche que mon voisin de palier mange du cassoulet, du couscous ou du canard laquais, je veux juste qu’il respecte ce que j’aime manger.

Je m’en fiche que mon voisin de palier croit en un dieu ou plusieurs, en la nature ou en rien du tout, je veux juste qu’il respecte ce que je crois.

Je m’en fiche des choix de mon voisin de palier s’il respecte les miens, c’est-à-dire qu’il respecte ma dignité et mon individualité comme je respecte les siens, qu’il ne m’impose donc pas ses choix comme je ne lui impose pas les miens.

Ce que je veux de mon voisin de palier, c’est qu’il soit juste un démocrate c’est-à-dire que ses choix de vie n’impliquent que lui-même et personne d’autre.

Et même si mon voisin de palier est représentatif de toute la population et que je suis seul dans mes choix, tant que mes choix respectent ceux des autres et leurs dignités, je lui interdit de me dénier ma liberté de choisir ma vie et de vivre libre et égal à lui.

La différence entre un démocrate et un adepte des régimes autoritaires et totalitaires, c’est que le premier vit sa vie sans vouloir l’imposer aux autres alors que le deuxième estime que ses choix de vie doivent être la norme et que tout déviant de celle-ci doit être puni au nom de normes et de morales dont il a décidé qu’elles étaient obligatoires.

La différence entre un démocrate et un adepte des régimes autoritaires et totalitaires, c’est que le premier pose le respect de la dignité et de l’individualité de toute personne au-dessus de tout autre principe car de ce respect découle une société de liberté et d’égalité.

Tous ceux qui estiment qu’ils sont des victimes de la société démocratique parce qu’ils ne peuvent imposer leur manière de vivre comme norme unique sont en réalité des prédateurs de la liberté qu’ils ne conçoivent que comme étant une déviance qu’il faut éliminer.

La seul cadre légitime est l’universalisme car il nous traite, mon voisin de palier et moi, comme deux égaux dont aucun, ni lui, ni moi, n’a un quelconque droit supérieur.

Je ne lui dénie pas de vivre ses choix, ni de vivre avec des personnes qui partagent ses choix si il ne les leur a pas imposés mais aucune communauté, qu’elle soit culturelle, cultuelle, ethnique ou autre, ne possède des droits particuliers qui lui permettrait de s’organiser et d’adopter ses propres règles qu’elle imposerait à ceux qui en font partie mais aussi à tous les autres au nom d’un quelconque respect qui serait un irrespect à leurs choix de vie.

Je ne dénie pas à mon voisin de critiquer mes choix de vie tant qu’il ne me dénie pas de critiquer les siens et tant qu’il n’agit pas pour m’empêcher de vivre la vie que j’ai choisie et que je n’impose à personne d’autre que moi.

Oui, je m’en fiche des choix personnels de mon voisin de palier tant qu’ils ne m’interdisent pas de vivre les miens dans la liberté et l’égalité avec lui.

Alexandre Vatimbella

 


vendredi 7 juin 2024

Pourquoi les urnes n’ont aucune légitimité à supprimer, et la liberté, et l’égalité

Aucun humain sur cette planète affirmerait vouloir être inférieur et moins libre que les autres.

Peu importe ce qu’il fait de son égalité vis-à-vis de ces autres et s’il utilise ou non la liberté à laquelle il a droit.

Cela relève de son choix personnel pas d’une décision des autres.

Chacun se veut détenteur de sa liberté et de son égalité parce que cela lui permet d’être qui il veut et de bâtir son propre projet de vie.

Qu’il en soit ou non capable, notamment à cause de circonstances particulières, est un autre problème.

De ce fait, la liberté et l’égalité ne ressortent pas d’un régime de gouvernement ou d’un système politique mais sont attachés à tout humain comme des caractéristiques de son être.

Lui supprimer sa liberté et son égalité, c’est nier sa dignité, c’est nier son individualité, c’est le nier.

Dès lors tout système politique ou régime de gouvernement qui ne respecte pas la liberté et l’égalité de tout humain est illégitime et doit être combattu.

Dès lors tout peuple qui déciderait de supprimer lui-même ou par le biais de représentants qu’il aurait élus, cette liberté et cette égalité, agirait dans l’illégalité la plus totale au regard de ces droits naturels qui ne s’octroient ni ne peuvent être retirés à toute personne parce qu’ils sont le fondement même de la vie en société de tout humain.

Bien sûr, en l’espèce, les idéologies inégalitaires et liberticides avancent masquées.

Elles prétendent qu’elles vont organiser la liberté et l’égalité au mieux alors qu’elles vont agir systématiquement pour les restreindre ou les supprimer.

Car s’il est évident que, dans toute société, la liberté et l’égalité doivent être encadrées par la loi afin, non pas, de les mettre en cage mais, au contraire, de leur donner le plus d’espace possible, les bornes existent au-delà desquelles il n’est plus acceptables de les organiser.

En ce qui concerne la liberté, c’est bien sûr le respect de celle de l’autre ainsi que sa sécurité car la liberté qui s’attaque à la sécurité de l’autre n’est pas et n’a jamais été une liberté mais bien une licence qu’il faut combattre.

En ce qui concerne l’égalité, c’est également le respect de celle de l’autre, ce qui impose que personne ne puisse profiter de son égalité pour créer une inégalité de fait envers les autres au motif que cette égalité serait la base, non pas pour une vraie méritocratie, mais pour affirmer des différences politiques, économiques, sociales ou sociétales vis-à-vis des autres.

Car si le respect de la dignité de chacun impose impérativement de respecter son individualité, c’est-à-dire ses différences, ce qu’il est et que ne sont pas les autres, ce qui fait qu’il est unique, cela ne justifie en rien que ces différences aboutissent à un inégalité créant différentes catégories verticales d’humains.

L’instauration de la démocratie moderne au 18e siècle aux États-Unis et en France avait un double but.

Le premier était d’offrir à chacun la liberté et l’égalité, fondement de la qualité de citoyen.

Le deuxième était de permettre au peuple de se gouverner lui-même (par l’entremise de ses représentants).

Les deux buts sont complémentaires – seuls des citoyens libres et égaux sont légitimes à se gouverner – mais ne peuvent s’annihiler l’un, l’autre.

Ainsi, les citoyens libres et égaux ne peuvent supprimer la principe démocratique – le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple – et ce gouvernement populaire ne peut supprimer la liberté et l’égalité de chaque personne.

Il est bon de rappeler encore une fois que chacun jouit de droits naturels imprescriptibles mais que ces droits ne peuvent supprimer le régime démocratique et vice versa au moment où les menaces contre ces droits et ce régime se font de plus en plus prégnants.

Alexandre Vatimbella

 

 

mardi 4 juin 2024

Non, la Terre n’est pas un organisme vivant mais l’hôtesse du vivant

Faire de la Terre, notre planète, un organisme vivant est une erreur dommageable qui est instrumentalisée par tous les radicalismes.

On comprend bien que cette théorie philosophico-scientifique aux relents de New Age et de connexions avec des croyances millénaires, a pour objectif de nous faire prendre conscience que cet astre qui est, pour l’instant, le seul que nous connaissons qui accueille la vie, doit être préservé, soigné et réparé pour que l’ensemble du vivant puisse s’y épanouir du mieux possible.

Mais donner une identité de personne à la Terre – baptisée alors Gaïa, du nom de la divinité première, aïeule des dieux de l’Olympe – permet aussi à toutes les idéologies les plus extrémistes et/ou sommaires de placer in fine l’Humanité comme l’ennemie principale de cet «être vivant» qui en serait, sinon la meurtrière, en tout cas sa principale prédatrice.

Or, si l’Humanité est prédatrice de quelque chose c’est, d’abord, d’elle-même et du vivant mais pas d’une planète qui, sans tous les êtres qui la peuplent, serait toujours là et n’aurait cure d’être déserte comme elle n’en a cure d’être habitée.

Pourquoi remettre les choses à leur place?

Parce que le combat pour la Vie avec une majuscule ou non, quand il se trompe de sujet permet toutes les dérives mais aussi que l’on passe à côté de l’essentiel.

Recentrer le débat et les efforts sur le vivant permet d’évacuer tous les fantasmes et les obsessions qui vont jusqu’à prétendre que la disparition de l’humain serait une bonne chose pour la planète alors que c’est l’Humanité et l’ensemble du vivant qui est le seul vrai sujet légitime.

Détruire notre environnement ou le saccager n’aura aucune incidence sur la Terre comme la chute d’astéroïdes sur nombre de ses consœurs qui peuplent l’univers mais en aura sur les humains et tous les êtres vivants.

Sans doute que le vivant comprend des éléments communs à l’échelle de la planète et qui y font système parce qu’interférant les uns avec les autres et que les tenants de la pensée ou plutôt de l’«hypothèse» «Gaïa» veulent y faire référence pour que ceux-ci soient pris en compte pour sauver celui-ci.

Mais à trop vouloir faire de la Terre un concept et à l’ériger en un espace protégé de l’humain, on perd le sens même du combat écologique – et on le fragilise – qui est, d’abord, de faire en sorte qu’elle soit la plus accueillante possible pour l’ensemble du vivant qu’elle n’a pas créé mais qu’elle héberge seulement – par hasard ou grâce à un ou des dieux – sur son sol.

Cela ne fragilise en rien le combat écologique, ni même la dénonciation de comportements blâmables voire inacceptables des humains vis-à-vis du vivant.

Au contraire, cela recentre bien la problématique sur nos agirs destructeurs et irresponsables qui sont d’abord mortifères pour nous ce qui les rend d’autant plus scandaleux.

Alexandre Vatimbella